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 Concours RP n°3

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jordi

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MessageSujet: Concours RP n°3   Concours RP n°3 Icon_minitimeLun 12 Mar 2018 - 5:56

le thème :  Victime et Bourreau.

Les récompenses :
- 1er (130M d'écus ou 500 tours de jeu)
- 2nd (60M d'écus)
- 3ème (25M d'écus)

Les RPs seront transmis au jury avec un n°, seule Lilli' connaitrai les auteurs.
Les notes des 3 premiers seront données, pour les autres, ceux qui le désirent contacteront Lillitha en missive afin de connaitre la leur.
Ceci afin d'éviter les moqueries dont les roliens ont le secret  

A vos plumes !
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MessageSujet: Re: Concours RP n°3   Concours RP n°3 Icon_minitimeLun 12 Mar 2018 - 13:08

Merci
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lillitha

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MessageSujet: Re: Concours RP n°3   Concours RP n°3 Icon_minitimeDim 1 Avr 2018 - 15:33

Voilà donc ce que tout le monde attend avec impatience, et je vous comprends olma
la publication des RPs.
Les 3 premiers sont donc dans l'ordre, ensuite l'ordre est complètement aléatoire.
Je peux vous dire que pour les 3 premiers, ça s'est joué à pas grand chose, et que tout le reste des notes sont serrées aussi,
personne en dessous de la moyenne, GG à vous !

Merci aux membres du jury pour leur participation, et pour avoir accepté de réduire le délai d'une semaine cheers




RP N°1 LUTECIAFANTOME


Silhouette tremblotante et  fragile, la victime s’avance entourée de ses cerbères. La foule hostile la houspille,
les quolibets  fusent ainsi que les fruits pourris. Autrefois adulée pour ses vols et méfaits.  
La voilà livrée à la vindicte, le visage défait.

Son surnom « l’Insaisissable » qui avait porté sa réputation, semble maintenant d’une ironie infinie.

Une seule maladresse, une seule erreur, un seul relâchement coupable et la voici finie.
Un mouvement de foule plus fort que les autres brise la garde. Violemment projetée au sol, elle est ruée de coup de pied.
L’âme humaine, sordide,  exprime sa méchanceté. Un homme de haute stature se jette sur elle et l’écrase de tout son poids.
Finalement, les gardes laxistes se reprennent et le soulèvent, dégageant par là même une victime saignant jusqu’aux lèvres.

En rang serré et d’une marche plus rapide, ils atteignent l’échafaud en vitesse.

Il apparaît et le tumulte cesse. Un vent glacial parcours l’échine des centaines d’âmes  présentes.
Comme si la mort elle-même s’invitait, malveillante. Le bourreau accompagné de sa hache acérée  enlèverait au plus joyeux
drille l’envie de badiner.

L’espoir s’éteint, la sentence arrive. Plus un cri, plus un mot, la hache se lève et la mort se dresse entre la victime
et le bourreau.

Une fraction de seconde. Tout se passe en une fraction de seconde. L’homme délie ses mains d’une manière inexpliquée,
il évite le coup de hache, il sort de sa manche une dague affilée et larde le bourreau de plusieurs coups.
Ensuite virevoltant entre les gardes tel un lévrier racé, il saute de l’échafaud et se fond dans une foule éberluée
par le prodige.

La légende continue et la masse rassasiée  s’en retourne oubliant une autre réalité.

Baignant dans une mare de sang, solitaire jusqu’au bout, gît l’homme qui matérialisait autrefois le courroux.
Jugement expéditif,  situation renversée, marionnette d’un destin jaloux et symbole d’une justice qui sonne faux.

La mort l’emporte et cette fois-ci la victime est le bourreau.



RP N°2    PHENIX


Victime et Bourreau

Deux paupières s’ouvrirent sur deux pupilles dilatées, pétillantes, dans la lumière pourtant tamisée du jour qui pénétrait dans la petite cellule.
-« C’est quoi ce bruit ? » Hykse se leva précipitamment, manquant de tomber de son lit.
Bras levés, paumes ouvertes en position de protection, tremblant, le souffle court et la vue floue malgré ses yeux grands ouverts.

- « Qui, qui, qui… qui est là ? » il se retourna en tous sens, affolé, transpirant.
- « Pourquoi ? Pourquoi vous me su.. me sui… me suivez ? » dit-il en frissonnant.
- « Laissez-moi » gémit-il. « S’il vous plait, s’il vous plait, laiss…. ALLEZ-VOUS FAIRE FOUUUUUUUUTRE ! »
- Poings brandis, muscles bandés, yeux mi-clos, lèvres retroussées laissant apparaître deux rangées de dents noires incomplètes, serrées les unes contre les autres à se les fissurer, il adopta une poste agressive.

-« Je vais vous… » les deux pas de côtés ne laissèrent aucune chance au petit réservoir métallique qui contenait encore un peu d’eau de la veille, l’envoyant se renverser un demi mètre plus loin.
-« Je t’ai vu ! T’es où ? T’es oùùùùù ? » Hykse pivota vers le petit lavabo adossé au mur opposé à son lit.
« Là, là, là je te vois ! Intrus, assassin ! Tu as voulu me faire mal… ENCORE ! » il se rapprocha de quelques pas.
« Oui, regarde-moi avec ton air mauvais ! Regarde tes yeux, ils sont rouges ! ROUGES !
T’es moche !
Tu m’entends, t’es MOOOOOCHE ! ». Sa respiration s’accéléra légèrement. « Parle, je t’ai dit, réponds !
Réponds de tes actes ! REPONDS… ou je vais, je vais, je sais pas mais je… REPOOOOOONDS ! Haaaaaaaaaaa ! »
Hykse s’élança, son poing volant en avant… le choc projeta son corps en arrière dans une explosion de verre et sous un éclair de sang surgissant de nulle part.
Un épais liquide rouge s’écoula le long du dos de la main, serpenta entre les quelques touffes de poils composant l’avant-bras de Hykse avant de rejoindre le coude droit de ce dernier. Chacune leur tour, aussi disciplinées que des soldats lors d’une procession militaire, les gouttes s’écoulèrent une à une sur le sol crasseux dont les tons gris-noir se disputent au blanc qu’il fut jadis.
-« Enfoiréééééééééé... ». Des larmes dans les yeux, Hykse baissa son regard sur son bras, médusé, ne comprenant pas.
Tout autour de lui des débris de verre éparpillés évoquaient une multitude de clones décharnés, emprisonnés dans autant de mondes parallèles de toutes tailles et de toutes formes. Hykse se releva, péniblement, d’atroces coups lui martelant les tempes et l’esprit divaguant toujours autant.
-« Où… où es-tu ? ». Hykse fit un pas vers le lavabo avant de tomber légèrement de côté. Il se rattrapa de justesse en posant son genou à terre, sa main droite par-dessus. Une vision d’horreur le saisi. Ses yeux s’exorbitèrent à l’extrême comme prêts à sortir de leur globe oculaire pour s’échapper de ce cauchemar beaucoup trop réel.
-« Ma mainnnnnnn… ». Un sang pâteux, rouge foncé avec des reflets noir, s’échappait d’une plaie béante, à la jonction entre la main et les doigts, dans laquelle une multitude de fragments d’os avaient choisi de se baigner. L’annulaire, orienté vers la droite dans un angle peu académique ne répondait plus aux sollicitations de mouvements de son propriétaire.
-« Aidez-moi » dit-il dans un murmure. « Aidez-moi » quelques soubresauts légers de l’épaule animèrent le haut du corps la tête du blessé… « AIDEZ-MOI » parvint-il à crier, à l’agonie, dans un ultime effort de survie.
Des bruits de pas lointain résonnèrent. Un mécanisme métallique s’activa suivi d’un bruit de porte qui s’ouvrit.
Des pas approchèrent et soudain un rire gras s’en alla en écho jouer à travers les murs de la prison.
-« Alors Jésus Junior, on a voulu se clouer comme papa ? » Le gros sergent balança sa tête en arrière, les mains entourant ses côtes agitées par la puissance de son rire.
-« Aidez-moi » émis dans un soufflement presque inaudible le prisonnier, tout en se rapprochant à quatre pattes de l’ouverture par laquelle lui sont habituellement distribués de maigres vivres.
-« Oui oui oui mon toutou, je vais m’occuper de toi ! Viens, viens prendre ta dose ». Ouvrant son manteau, l’obèse extirpa une seringue longue et fine. « Tend-moi ton bras mon chaton, donne-le moi ».
Hykse, tremblant, s’exécuta. D’un geste vif que ses sens ne perçurent même pas l’aiguille fut plantée entre son bras et son avant-bras et un liquide translucide se répandit à travers son organisme. En une fraction de seconde Hykse fut transporté. Il volait dans les nuages, dans le crépuscule, au rythme du chant des oiseaux qui l’entouraient et dansaient avec lui. C’était beau ! Qu’ils étaient beaux !
-« Encore une petite journée et tu seras mûre pour l’interrogatoire mon chaton ! » se dit le sergent, un sourire sur les lèvres laissant apparaître d’horribles chicots jaunis par le temps et le manque d’entretien.



RP N°3 PSYCHOPATE


Il était immobile, comme s’il savait sa sentence inéluctable.
L’homme au dessus de lui brandit sa hache et, d’un seul coup,lui trancha la tête. Elle tomba. Après quelques secondes, le sang coula. Le bourreau lui prit les pattes arrières et le pendit afin de faciliter la vidange sanglante de l’animal.
Ce soir, au menu du Roi, du porc rôti accompagné de vin et des quelques légumes ayant survécu à l’hiver glacial qui persistait depuis plusieurs mois.
Un vent doux, provenant du nord, venait répandre l’odeur de cuisson sur le domaine royal où les serfs et leurs familles se contentaient de quelques mulots accompagnés de céréales initialement prévues pour le bétail.
Les ventres grondaient et bientôt, ce furent les hommes, ivres, qui protestèrent. Çà et là, on entendait la colère de la famine râler mais bientôt le silence du sommeil vint remplacer le brouhaha des contestations.

La douce clarté de la lune faisait se balader les ombres d’une végétation qui semblait ne jamais se reposer.
Clodomir, le forgeron du domaine, ne dormait pas. Il observait les traits fins de sa femme qui, comme le reste du village,maigrissait de jour en jour pendant que le roi festoyait avec les hauts fonctionnaires de la Cour royale.
Soudain, un craquement attira son attention. Il vit une silhouette passer devant une embrasure de la maison.
Elle ne tarda pas à être suivie par de nombreuses autres. Une seule conclusion possible, une attaque nocturne !
D’un bond, Clodomir sortit de son lit pour aller sonner l’alerte. Au même moment, un soldat entra discrètement et, pensant trouver quelques êtres endormis à égorger, il fut surpris par la masse à ailettes que le forgeron vint lui enfoncer dans le visage.
Clodomir parvint à se saisir de sa corne de guerre et souffla à pleins poumons.
Il ordonna à sa famille de rester cachée tandis qu’il s’équipait pour sortir combattre l’ennemi.
Dehors, la fumée envahissait les fermes, les hurlements des villageois laissés à l’agonie ou pris par les flammes retentissaient de partout, c’était un véritable massacre. Les hommes qui avaient eu le temps de s’armer luttaient tant bienque mal pour repousser l’assaillant. Un deuxième son de corne se fit entendre, puis un troisième.
Les portes de la citadelle restaient figées. L’armée royale ne venait pas les secourir.
Après plusieurs heures de lutte, alors que l’ennemi se repliait, les grandes portes de bois craquèrent et se mirent enfin en mouvement. L’armée arrivait. Trop tard. Les pertes étaient lourdes, aussi bien en terme de population que de ressources...

Les feux finalement éteints, il fallait maintenant s’occuper des cadavres. Et il n’en manquait pas.
Le bas peuple du fief s’était réuni autour du bûcher, principalement constitué de leurs compagnons.
C’en était trop. La haine s’emparait des cœurs en pleurs. Depuis trop longtemps leur communauté était ravagée par la famine, le froid, la guerre, alors que la Cour royale vivait de leurs récoltes et de leur travail, cloîtrée derrière les murailles de la forteresse. Ce n’était plus supportable. Le botifodeur s’écarta de la foule et prit un peu de hauteur,puis il s’écria :

- « Mes frères ! Avant hier, mon aîné nous quittait, emporté par la maladie ! Hier, je regardais ma femme grelotter dans notre motte et aujourd’hui, je regarde brûler deux de mes fils ! Pendant ce temps, le Roi et ses bouffons se chauffent avec nos arbres, se gavent de notre bétail et se protègent derrière des murs que nous avons bâtis !
Nous devons réagir, ou mourir ! »

Immédiatement, ses auditeurs s’exclamèrent, débordés de la multitude d’émotions qui se prêtaient à la situation.
Il ne tarda pas pour que l’on entende des mots tels que « révolte » et « rébellion ».
Mais un tel mouvement ne saurait se couronner de succès. Aussi déterminés et justes soient-ils, leur soulèvement ne tiendrait pas quelques minutes face à l’armée royale, surtout en des temps si difficiles.
Clodomir prit la parole à son tour.

- « Certes, nous ne pouvons davantage nous laisser faire ! Mais nous ne saurions sortir victorieux d’une guerre !
Que tous les hommes capables de se battre me rejoignent ce soir à l’établi de ma forge.
Nous organiserons notre affranchissement ! »

À la nuit tombée, alors que l’on entendait au loin le cri des lycans, les hommes du village se réunirent, armés, au lieu de rendez-vous proposé par le forgeron.
Ce dernier avait un plan en tête. Ils passeraient par les canaux d’évacuation.
Sans bruit, armés de dagues et vêtus de tissus légers, ils s’infiltrèrent dans le château quelques heures avant l’aube.
Un à un, une à une, ils égorgèrent les nobles de la Cour. Ils parvinrent finalement à la chambre du Roi.

- « Capturons le vivant ! » s’exclama l’un des serfs. Le souverain, bien trop peureux et ignorant l’art du combat, se laissa emporter sans réelle résistance.

Aux premières lueurs du jour, victorieux, les rebelles ouvrirent les grandes portes de la citadelle et abaissèrent le pont-levis. Sur la place publique, ils attachèrent le Roi qui suppliait et proposait d’offrir toutes sortes de choses.
En vain. Le peuple s’approchait, acclamant la réussite de l’opération. Puis, après quelques minutes, sous le bruit aigu de la hache que l’on aiguisait, le silence se fit. Le Roi fut agenouillé contre une souche d’arbre.
Il était immobile, sachant sa sentence inévitable.
Clodomir, au dessus de lui, brandit sa hache et, d’un seul coup, lui trancha la tête.
Elle roula au sol, sous le regard du peuple libre. Après quelques secondes, le sang coula.
Le bourreau ramassa la tête et la montra à la foule. Ce soir, ils festoieraient dans l’enceinte du château, libres de consommer leurs récoltes et leur bétail, libres de se chauffer, libres de vivre.



RP NATIE


Son réveil fut douloureux, elle ne se rappelait plus ce qui s’était passé.
Dans la pièce sombre, une odeur de bougie récemment éteinte emplissait l’air, le feu crépitait dans la cheminée.
Une douleur sourde dans le bas de son ventre, mais que s’était-il passé ? Un flash, ça y est ça lui revenait.
Il avait recommencé et cette fois-ci la correction avait été violente. Aucune importance, elle avait l’habitude,
son rôle était d’encaisser, elle pouvait le faire. Il devenait de moins en moins vigilant et elle se rapprochait du but.
Le plus important était de préserver les apparences.

Il était assit là, près de la cheminée. Son sourire carnassier lui fit froid dans le dos.
Elle se releva et s'approcha de lui doucement, très lentement, puis s'arrêta pour montrer sa soumission.
Il l'avait violé à plusieurs reprises et c'est ce qu'il aimait, avoir le pouvoir sur elle, la voire terrifiée et docile.
Malgré cela, son visage afficha un sourire étonnement tendre. « C'est bien » pensa t elle, ça lui faciliterait la tâche
le moment venu. Pour l'instant, il ne fallait pas se démonter. De nouveau elle s'approcha de lui.

Il lui caressa le joue. Qu'elle était belle ! Il ne lui avait pas abîmé le visage, surtout pas !
Elle devait être présentable et ses invités ne devaient pas savoir qu'il la rossait.
Il devait préserver les apparences. Cette femme était la plus docile qu'il n'ait jamais possédée.
Il avait eu de la chance de croiser ce marchand d'esclaves et peu importe la belle somme qu'elle lui avait coûté.
Maintenant elle était la, elle était sienne ! Il la contempla et remarqua qu'elle avait quelque chose dans son regard
qui le troublait plus qu'il ne l'aurait voulu.

Ce qu’elle lui avait dit hier l’avait profondément troublé. La colère avait prit le dessus. Il ne pouvait pas se le permettre,
non pas lui, il était respecté. Et puis si ça se trouve l'enfant n'était peut-être pas le sien, même s'il la possédait
il ne pouvait en être certain. Il aurait voulu que cela se passe autrement, quel gâchis. Il se promit qu’il allait être
plus tendre avec elle, il lui devait bien cela.
Il lui tendit un verre d’hydromel :
- « Tiens ça te feras du bien ».
Elle le pris dans ses mains et en but une gorgée. C’était doux et sucré, cela lui fit du bien.
Le vin lui montait à la tête, elle devait se reprendre, rester prudente. Il lui caressa le visage.
- « Je suis désolé pour ça » murmura t-il en posant ses yeux sur son ventre.
Une douleur la ramena à elle. La violer ne lui avait pas suffit.
Il l’avait tellement rossé qu’elle avait perdu beaucoup trop de sang pour qu'il n'y ait pas de conséquence.
Ne pas perdre pied, elle but une autre gorgée en retenant une larme, elle le regarda.

- « C’était de ma faute, j’aurais du être plus prudente ». Elle baissa les yeux en essayant de ne pas trop faiblir.
Il lui tendit un linge.
- « Maintenant va t’arranger, les invités vont arriver ».
- « Oui ».
Elle prit le linge et sortit de la pièce, pleurant en silence. Patience... son tour viendra.
Elle alla se préparer et revint vers lui lorsque les premiers invités arrivèrent.

Le banquet commençait, la soirée allait être longue. Heureusement qu'elle était patiente, elle l'avait d'ailleurs démontré
jusqu'à maintenant. La douleur la sortit de ses pensées. Il allait le payer ! En attendant, rester docile surtout.
Elle s’assit à coté de lui et ne réagit pas quand il posa sa main sur sa cuisse avec un regard perçant.
Ce qu’elle était belle, se dit-il. Il lui tardait d'être seul avec elle. Il but un autre verre d’hydromel et l’alcool
commençait à l’enivrer.
La soirée battait son plein, les rires fusaient et les discutions étaient animées. Elle supportait les regards envieux
des hommes présents. Elle était belle, elle le savait. Parmi les convives, quelqu’un se détachait des autres.
Ce visage lui semblait familier. Elle pensait connaître cet homme mais elle doutait. Les coups, l'alcool et la peur
semaient la confusion dans son esprit. Il la regardait fixement.
Nouvelle caresse sur sa cuisse. La présence de son maître, enivré par l’alcool, la sortit de ses songes.
Cela ne présageait rien de bon.
L’instant d'après, l'étranger avait disparut. Peut-être un rêve ? Il y avait tellement de monde !
La soirée touchait à sa fin et les derniers convives venaient de partir. Il s’approcha d’elle d’un pas chancelant et
l’attrapa par les cheveux :
- « Enfin seuls tout les deux ! Ce soir tu étais magnifique et tu ne les as pas laissé indifférents.
Tu as pris du plaisir à voir tout ses regards ! Mais n'oublie pas, tu es à moi et rien qu'à moi petite traînée ! »
Il la gifla avec une telle violence qu’elle tomba à terre, à moitié sonnée. Elle compris ce qui allait ce passer.
- « la correction d’hier ne t’a pas suffit ? ».

Une silhouette apparut dans la pièce. Lui ne l’avait pas vu arriver, trop occupé à la contempler d'une manière
qu'elle détesté tant.
Tout alla très vite, la silhouette fut sur lui avec une telle rapidité qu’elle eu du mal à comprendre ce qui venait
de se passer.
L'individu ne laissa à son tortionnaire aucune chance : la dague lui trancha la gorge, la seconde d’après il gisait à
terre, sans vie. C'était bien lui qu'elle avait vue plus tôt dans la soirée.

Il laissa tomber la dague au sol. En un éclair, tout lui revint : elle le connaissait très bien. Il avait remplit son rôle
et tout s'était passé comme prévu. Elle se releva et, le regard perçant, s’approcha de lui. Elle était sereine.
Il la pris dans ses bras et l'embrassa. Elle se sentait si belle.


Elle s’allongea sur le sol et ils firent l’amour. Au paroxysme de la satisfaction, elle ramassa la dague,
lui planta dans le cœur et lu l’incompréhension dans son regard.
Elle ressenti la terreur qu’il éprouvait car elle l’avait elle même connue. Un frisson la secoua...
Ce n’était pas de la peur ! C’était quelque chose de plus terrible : de la jouissance ! Alors que la vie le quittait,
elle compris maintenant pourquoi elle était restée si longtemps auprès de son maître...

Son maître était mort, son amant aussi et la série promettait d’être longue.
Elle sortit de la pièce une lueur glaciale dans le regard. Elle avait perdu à jamais son innocence.


RP Shouwendy


La dernière exécution


(L’histoire se passe en 2020, dans un monde magique où la peine de mort est devenue la sentence prononcée contre de
nombreux mages criminels).

Driiiiing, mon réveil sonna. D’un coup de pied, je repoussai ma couette et m’étirai. Les rayons du soleil passaient à
travers mes stores, et annonçaient une belle journée de travail. Pourtant, je me sentais démoralisé.
A contrecœur, je me levai et me rendis à la salle de bains pour passer de l’eau sur mon visage.
Je regardai mon reflet dans le miroir et pensai tristement à ce qui m’attendait.
Je devais en effet me rendre à mon lieu de travail afin de procéder à une énième exécution.
Cette fois, il s’agissait d’un mage ayant commis divers vols, dont le casse de la Magica, la banque mondiale des sorciers.
Il avait donc été condamné à mort, alors qu’il n’avait que 17 ans. C’est jeune quand on y songe, il avait la vie devant lui.
Mais aujourd’hui, c’est moi qui lui prendrais son dernier souffle.
17 ans.
C’était l’âge que ma fille aurait eu cette année. En effet, celle-ci m’avait été enlevée alors qu’elle n’avait que
quatre ans, pour être au service de je ne sais quel ministre de la magie, car je ne pouvais plus payer mon loyer,
ni mes nombreuses dettes. En repensant à cette époque, je fus pris de nostalgie.
Les choses avaient bien changé depuis. J’étais devenu bourreau, mais pas n’importe lequel, le plus doué disait-on.
Moi, je regrettais juste le don que j’avais reçu à la naissance, mais ce métier rapportait de l’argent.
Et si j’en avais suffisamment, je pourrais retrouver ma fille. C’était l’unique raison qui me poussait à tuer.

Consciencieusement, je déployai mes longues ailes noires et les époussetai.
Je pris ma cape qui était sur la chaise de la cuisine, et sans rien même avaler, je me rendis au siège magique,
situé à quinze minutes de vol. Je n’avais pas faim de toute façon, et puis, mes mains me faisaient de plus en plus mal
ces derniers temps. Mon pouvoir allait bientôt se réveiller. La question était de savoir qui allait le subir cette fois.
En effet, en plus d’être muni d’ailes noires et de pouvoir voler, ça c’était la partie amusante de mon don, je semais
la mort autour de moi. Dès que mon pouvoir se réveillait, et je ne savais jamais quand exactement, les gens situés autour
de moi mourraient. Et évidemment, c’était, en général, des gens que j’appréciais.

C’est pourquoi, d’habitude, quand mes mains me faisaient mal, je prenais quelques jours de vacances et m’isolais
complètement. Mais cette fois, mon employeur m’avait bien spécifié que je devais être présent toute la semaine.
Une vague d’exécutions spéciales arrivait.

Tout à ma réflexion, je n’avais pas vu que j’étais arrivé devant la grande porte du siège magique.
Je repris donc mes esprits et pénétrai dans l’édifice. Plusieurs personnes m’attendaient et me menèrent jusqu’au lieu de
l’exécution. Je pénétrai donc dans la salle, ma cape masquant presque entièrement mon visage, et saisis la hache magique
qui se trouvait à proximité. Cette hache permettait d’ôter la vie, mais aussi, de récolter la magie de celui qu’elle tuait.
Je m’approchai donc de ma cible. Tiens, c’est étrange, mes mains tremblent de plus en plus, dépêchons-nous d’en finir,
pour pouvoir rentrer, pensais-je.

Le mage voleur se tenait là, à genoux sur le sol, en pleurs et attendait l’exécution de la sentence.
J’allais détourner la tête comme d’habitude, mais quelque chose me poussait à le regarder, ou plutôt à la regarder,
car il s’agissait en fait d’une jolie jeune fille. Peu importe en fait, car elle devait mourir.
Je levai donc ma hache, et m’apprêtai à l’abattre sur sa nuque, mais la jeune fille releva la tête pour me regarder,
et lorsque ses yeux croisèrent mon regard, je compris. Trop tard.
« Papa, eut-elle juste le temps de dire ».
La hache avait fini sa course, prenant son dernier souffle de vie.
Impuissant, je lâchai avec horreur cette hache, et me précipitai sur le corps de la jeune fille que je venais de tuer.
Je l’avais enfin retrouvée….



RP BOUNCER


                                                              L'assaut du Château

Le seigneur semblait inquiet au sein de son château. Une énergie malfaisante planait sur Inutopia.
Il regardait à l'horizon les épaisses nuées devenant toujours plus importantes et sombres.
Cela ne pouvait plus durer, il fit venir ses conseillers dans sa salle de réunion. Il devait y avoir une solution sur cet étrange sort qui semblait viser le royaume.
D'où cela pouvait-il venir? Qui en était responsable?
La réunion se tint et finalement le conseil demanda à ce que les meilleurs espions soient dépêchés pour éclaircir cette affaire. Des unités magiques avaient pourtant été sollicitées pour venir en aide au royaume avec les meilleurs mages et sorciers que l'on pouvait trouver. Néanmoins, personne jusqu'à présent n'avait pu déceler ce mal que nul ne pouvait sonder.
C'est alors qu'apparut une silhouette au loin des collines, puis d'autres sortirent des forêts sombres pour constituer une armée. C'était une armée imposante constituée de chevaliers en armures sur leurs destriers armés de lances et de pavois, d'archers, de mercenaires, d'unités magiques. Des armes de siège étaient mises en place pour se préparer à l'assaut du château.
Le seigneur se réfugia dans son donjon le temps qu'une idée lui vienne en tête. Il se sentait désemparé.
Qui pouvait venir l'attaquer sans crier gare? Mais surtout pour quelle raison venait-on l'assaillir?
Il décida d'envoyer des éclaireurs à la rencontre de ce mystérieux agresseur.
Quatre cavaliers sortirent du château pour aller à la rencontre du chef des armées.
On vit au loin disparaître les éclaireurs. Une demie heure passa et toujours aucune nouvelle.
La nuit tombait peu à peu.

Le seigneur était vieux mais corpulent. Il avait le visage rond et fin, le regard vif, le teint bronzé et lumineux comme la lune, les cheveux auburn et lisse, les yeux noirs et brillant comme un chat, aussi il était barbu. Il avait les doigts fins, les jambes torves et les épaules larges. Les dernières lueurs du jour moururent sur la barbe soyeuse du vieux chef de l'habitation seigneuriale.

Tout à coup, les armes de sièges s'actionnèrent. L'assaut vient d'être lancé. Les trébuchets propulsent leur bloc de pierre pour endommager l'admirable citadelle seigneuriale. On approche des échelles, des béliers, des tours de siège.
Des flèches sont projetées de part et d'autre. Un orage éclate pendant la bataille. L'armée s'approche.
La grande porte des fortifications est enfoncée. La bataille fait rage. Il fallait mettre les femmes, les vieillards et les enfants à l'abri. Les soldats s'affrontent.
C'est la panique au sein de la citadelle. Les épées tapent les boucliers. Des soldats sont à terre.
Des hurlements de femmes en panique, des cris de guerriers et le bruit des détonations de bombardes déchirent le ciel.
Le seigneur pourfend deux gredins qui l'attaquaient de front. Un soldat au regard sombre lui fait face. Il était énorme, il devait bien faire 2.10 mètres de haut! Sur sa tête était un casque d'airain, il portait une cuirasse à écailles, une armure aux jambes et un bouclier en bronze.
Dans l'autre main il brandissait une lourde hache en argent. Il s'élança pour essayer de lui couper la tête.
Le brave seigneur esquiva non sans mal l'assaut du géant, puis en profita pour lui asséner un coup derrière la tête.
Le guerrier furieux se retourna pour lui donner un coup de hache qui, cette fois, est contrée par l'épée du seigneur.
Le combat entre ces deux combattants continua pendant deux bonnes minutes intenses quand, tout à coup, une flèche perdue vint se loger dans la gorge du soldat. Ce dernier s'écroule à terre. Une aubaine pour le vieux seigneur qui regardait sa victime agoniser vivre ses derniers instants. Il brandit son épée au-dessus de sa tête et la lui trancha. La bataille était bien entamée et le nombre de combattants encore debout continuait à diminuer.
Le seigneur donnait des coups d'épée, pourfendait, poussait, quand tout à coup, il sentit un coup derrière sa nuque qui lui fit perdre connaissance.

Quand il se réveilla, il était déshabillé et pieds nus, attaché à une table dans une pièce exiguë.
Une jolie femme s'approcha de lui. Il comprit que c'était elle qui était responsable de ce malheur.
Elle se révéla être le chef de cette armée. On constatait avec un plaisir renouvelé la générosité concentrée de son corps.
Son visage de chérubin, la clarté de son regard, la puissance de ses épaules féminines, la lourdeur de ses seins, la largeur de son bassin, la cambrure de ses reins, l'onctuosité de ses fesses dans laquelle on perdait son âme, la musculature de ses cuisses en forme de petites enclumes, la proéminence de ses mollets, et le dessin romantique de ses pieds palmés en faisaient une femme séduisante et inquiétante à la fois.
Elle s'approcha du seigneur pour lui susurrer à l'oreille:"Nous avons vaincu ton armée et fait prisonniers tes villageois mais nous n'avons pas trouvé ton trésor! Où est-il?"
Devant le mutisme du vieux seigneur la femme perdit patience. Elle fit alors entrer une chèvre dans la pièce.
Elle présenta la chèvre près des pieds qu'elle enduisit d'eau salée avec du miel d'acacia. La chèvre se mit alors à lécherles pauvres petons du seigneur. Il ne fallait surtout pas parler pour satisfaire cette harpie. La bête continuait pourtantà lécher sans pitié les pieds et semblait se délecter à souhait du miel dégoulinant.
Le supplice devenait très vite insoutenable. Il était prêt à lâcher le morceau mais il ne pouvait pas parler tant il riait.
La terrible torture dura au moins quatre heures. Finalement, les rires provoqués à répétition finirent par l'asphyxier et le seigneur mourut.
La femme mystérieuse donna l'ordre de mettre à sac la citadelle, tuer les prisonniers et de tout brûler laissant derrière elle un immense champ de ruines...



RP LYSIUM


Le choix



Mirko ouvrit la porte de la magnifique douche italienne faite de mosaïque turquoise et fit couler sur lui l’eau presque
brulante.  Il était 6h30 du matin, et il avait terminé son jogging quotidien, parcouru dans la brume glaciale de ce mois
de février.  La journée, semblable à toutes les autres, serait chargée.  Aux inévitables cours d’allemand,
de sciences politiques, relations internationales et droit s’ajoutaient entrainements de systema et de musculation.  
Il en avait tellement éprouvé qu’il avait développé pour cette dernière une farouche aversion.  

Tout en s’habillant, il observa sans complaisance son reflet dans le miroir.  
Ces bras aux veines saillantes, ces épaules volumineuses lui semblaient de semaines en semaines plus irréels.  
Son corps devenait celui d’un étranger, sculpté par des heures d’efforts mais surtout par la volonté intransigeante de
son père de faire de lui un homme imposant, inquiétant même.  L’apparence était selon lui une pièce maitresse dans les
rapports sociaux.  C’était elle la première qui prouvait votre force, votre domination.  Et il avait fait en sorte que
son fils devienne un monstre de puissance physique, démesurée jusqu’à l’absurde.



Lorsque son fils entra dans la salle à manger, Sergeï Dadich ne leva pas les yeux de son journal.  
Il attendit que Mirko le salue et s’assoit face à lui pour manifester un semblant d’intérêt à sa présence.  
Il le regarda engloutir la douzaine d’œufs sur le plat et la cuisse de poulet habituelle avec approbation.  
Les plans qu’il préparait pour son fils se déroulaient à merveille.  Il s’astreignait à faire de lui un leader.  
D’abord, son physique impressionnant lui conférait une incontestable aura de supériorité, indispensable pour manipuler
les chefs d’état, ambassadeurs et autres diplomates.  Ensuite, l’instruction et l’éducation rigoureuse qui lui étaient
inculquées faisaient de lui un redoutable adversaire politique.  Du moins, c’est ce qu’il espérait.  Il y avait de ce
côté encore beaucoup à faire.  Il percevait chez Mirko une certaine faiblesse, quelque chose qui s’apparentait à de
l’émotivité, il ne savait trop.  Il aurait voulu que son fils ait comme lui cet instinct de férocité pour tout ce qui
entravait l’accomplissement de ses désirs.  Il y avait en lui sensibilité qui lui rappelait un peu trop la douceur de
feu son épouse.  Il avait peut être commis sa plus grosse erreur en choisissant Elena.  Il l’avait désirée avant tout
pour sa beauté, bien sûr, mais ensuite pour sa docilité, son effacement total face aux volontés dévorantes de son mari.  
Il n’avait pas prévu qu’elle transmettrait ses défauts à sa descendance…  Mais il allait corriger tout cela.  
Il ferait de son héritier l’homme le plus puissant du royaume, et un jour peut-être, du continent.



Mirko terminait son petit déjeuner quand une pensée lui traversa l’esprit.  
C’était le cinquième anniversaire du décès de sa mère.  Et il avait failli oublier.  
Sa vie était devenue à ce point chargée, qu’il ne voyait plus les années passer.  
Le souvenir de sa mère s’effaçait, remplacé par les projets toujours plus exigeants de son père.  
Sa vie était en train de lui échapper, en même temps que son identité.  Il allait devenir la création d’un homme cupide,
assoiffé de pouvoir et dénué de scrupules.  L’avenir qui l’attendait serrait financièrement confortable, mais à quel prix ?  
Il lui faudrait mentir, soudoyer, intimider, assassiner peut être, pour atteindre les objectifs.  Il ne le savait que
trop bien.  Cela faisait partie de l’enseignement.  Mais était-il capable d’accomplir ces actes ?  Oui, le moment venu,
il le serait, puisque le but ultime était de faire de lui la marionnette la plus efficace pour servir les intérêts de
son père.

Alors, il lui fallait agir avant d’avoir atteint le point de non-retour.  Il se leva, quitta son père sur un bref salut
et rejoignit son bureau.  S’asseyant dans son imposant fauteuil en cuir, il saisit son téléphone et composa un numéro.  
A la deuxième tonalité, on décrocha.  Résolument, il donna des instructions.  Sa décision était prise, la première à lui
appartenir vraiment depuis ces cinq dernières années.


RP STUK


Il venait d’entrer en ville par une belle journée de printemps ensoleillée, le coeur léger et la vie devant lui. Il montait avec prestance un magnifique étalon noir et attirait irrésistiblement le regard des jeunes filles comme celui de leurs mères. Celui des pères et des maris par contre, était au mieux suspicieux. L’étalon y était pour peu. Le jeune homme était beau comme un dieu voilà tout, et il en était parfaitement conscient.

Très jeune déjà, il faisait tourner les têtes et chavirer les coeurs. Il ne savait alors rien des choses de l’amour ou si peu et c’est presque à son corps défendant qu’on les lui avait enseignées. Une amie de sa mère, de vingt ans son aînée, s’en était chargée.

La belle dame, car en vérité, Adélaïde était loin d’être vilaine en dépit de ses 35 printemps, était mariée à un vieux barbon libidineux qui, aujourd’hui encore, s’époumonait sur elle un soir sur deux, lors d’un rituel qui ne durait guère plus de quelques minutes. En dehors du devoir conjugal auquel elle sacrifiait avec philosophie et sans doute, le secours de la religion, elle avait obtenu de son mari qu’ils fissent chambre à part car l’âge aidant il arrivait à celui ci de s’oublier la nuit.

Le souffle court, le corps brûlant d’un irrépressible désir trop longtemps contenu, Adélaïde avait entrepris le jeune homme un soir d’été, non sans lui reprocher de corrompre son âme en la traitant comme une simple soubrette. Elle n’y avait pas mis moins d’entrain pour autant.

Déconcerté, il avait failli s’enfuir puis très vite il avait trouvé quelque agrément à se laisser caresser l’entrejambe. Elle jouait de ses doigts avec dextérité et en deux temps trois mouvements, avait allumé en lui un feu ardent. Il ne savait pas trop ce qu’il désirait mais il le désirait au-delà de tout. A califourchon sur lui, elle n’avait eu alors de cesse de le supplier d’arrêter tout en s’empalant résolument sur le pommeau de sa monture improvisée.

Il n’avait su que penser… Perplexe, il l’avait laissé faire et, les yeux plongés dans ceux de son pygmalion, il avait alors entrevu avec ravissement des horizons qui lui étaient jusque là inconnus… La chevauchée fut de courte durée...Ne sachant où on l’entraînait ainsi à brides abattues, il n’avait rien maîtrisé de la course. Elle ne s’en trouva pas marrie. Elle lui sourit, l’embrassa longuement comme si elle cherchait à reprendre son souffle en lui ôtant le sien, puis, comme à regret, laissa échapper l’arme du crime et se blottit dans les bras de son jeune amant. « Mon petit bourreau des coeurs » lui souffla t’elle à l’oreille. Il lui sembla, quant à lui, que la victime n’avait pas trop souffert.


RP AERON


*An 1067, Inutopia*     

« Racontez-moi ce qu'il s'est passé.
- C'est une très longue histoire vous savez, et, à vrai dire, je ne saurai même pas par où commencer.
- Vous pouvez démarrer par là où vous le désirez, j'ai tout mon temps, et puis, nous sommes là pour ça, n'est-ce pas ?
- Pour être honnête c'est pas exactement ce que j'avais en tête quand j'imaginais notre rencontre...
- Et qu'aviez-vous à l'esprit ?
- Donc oui, vous voulez en savoir plus sur mon histoire ?
- Je veux tout savoir.
- C'est encore extrêmement confus... Et je ne suis pas sûr de vouloir me rappeler de tout... »

À ces mots, elle se lève lentement sans me quitter des yeux, le visage fermé. Elle s'approche de moi d'un pas assuré et me prend la tête entre ses deux mains froides :
« Dites-moi tout maintenant ou je vous fais trancher la gorge sur-le-champ.
- D'accord, donc c'est vraiment pas du tout l'ambiance que j'avais imaginé. »

Tandis qu'elle retourne s’asseoir d'un pas chaloupé et teinté de fines lueurs de printemps, elle aborde un sourire glacial, celui-là même qui vous fait comprendre qu'elle n'hésiterait pas à mettre à exécution sa menace.
Un épais silence revêt maintenant la pièce, alors qu'elle continue de me scruter de ses yeux verts, je ferme les miens et me souviens...

_________________________________________________________________________


« Alors gamin ça te fait quel âge ? Dix, onze ans ? » me demanda mon père, le visage rouge et boursouflé, un verre de vin à la main.
- Cinq ans père.
- Oh là vous entendez ça ? Ça fait seulement 7 ans que ce morveux traîne dans mes pattes, on dirait pas hein ? » S'écrit-t-il en ricanant devant la salle en liesse. Il m'attrape alors par le colle et me glisse à l'oreille « Si j'entends encore une fois que tu es allé pleurer dans les jupes de ta mère, je te donnerai une bonne raison de pleurer. Allez tire toi de ma vue avant que j't'en colle une. »

Je me souviens parfaitement de ce moment, si j'ai bien que j'ai l'impression de le revivre chaque fois que j'y pense, je revois encore son crâne dégarni, son visage disgracieux, je sens encore son odeur fétide alors qu'il n'est qu'à quelques centimètres de moi, je sens encore cette honte qui m'envahit et me paralyse... Et je revois encore ma mère, derrière lui, qui baisse la tête...
C'est ce jour là précisément que je me suis juré d'être un meilleur père, que jamais mon enfant ne subirait d'humiliations ni de sévices physiques, du moins pas trop, et que je l'élèverais avec amour et bienveillance.
Et puis, je vous la fais courte car on a pas toute la nuit non plus, les années sont passées, mon père est mort et j'ai eu une fille. Putain, j'ai vraiment jamais de chance avec ces trucs là en vrai.
C'est pas que je ne voulais pas de filles, mais j'avoue que j'aurai quand même préféré un garçon, un bonhomme, un vrai, avec qui je serai allé jouer au foot au bord du château et que j'aurai pu entraîner au maniement de l'épée. Le forger pour qu'il devienne petit à petit un homme fort et virile, pour qu'à ma mort il devienne à son tour un bon roi.

Mais j'ai eu une fille, et évidemment la mère a eu la bonne idée de mourir à l'accouchement. J'avais déjà galéré à la trouver, car à notre niveau on ne peut pas juste prendre n'importe qui et coucher avec, il faut s'arranger pour chopper la fille disponible d'un roi qui possède des terres et autres richesses intéressantes, c'est un bordel sans nom. Surtout pour moi, qui suis quand même relativement exigeant et qui ne suis pas roi de grand chose, notre royaume fait parti des plus petits d'Inutopia donc pour trouver quelqu'un dans ses cordes c'est vraiment la merde.
Mais pardonnez-moi je m'égare.
Cette petite fille donc, qui portait mon sang et mon nom, s'est finalement avéré être la plus belle chose qui me soit jamais arrivé... Je sais bien que tout le monde dit ça, mon père le disait lui-même peu après ma naissance parait-il. Mais je vous jure que dans mon cas c'est la vérité. D'abord elle m'a débarrassé de sa mère qui, je me permets de le dire maintenant qu'elle est morte, était extrêmement chiante, et surtout elle m'a apporté une nouvelle vision de la vie. Avant je ne pensais qu'à éventrer des pauvres bougres sur le champ de bataille qui n'avaient rien demandé d'autre que le droit de vivre dignement, mais aujourd'hui je pensais aussi en rentrant à éduquer ma fille et la prendre dans mes bras. Tout allait si bien jusqu'à ce que...

_________________________________________________________________________


« Continuez.
- Je ne peux pas...
- Vous y êtes presque, continuez.
- JE NE PEUX PAS ! » Hurlais-je, la voix tremblante. « Je revois encore son visage... Elle n'était pas très belle, mais ça me suffisait.
- Décrivez-moi précisément comment ça s'est passé.
- À ce jour je ne sais pas encore exactement ce qu'il s'est passé, ni qui a permis qu'une telle chose se produise et je ne le saurai sans doute jamais... J'ai, j'ai... été réveillé en pleine nuit, par mon général des armées et bras droit. Il n'arrivait pas à parler, il semblait sous état de choc, il hurlait des paroles qui semblaient ne faire aucun sens, ou peut-être était-ce moi qui ne comprenait rien, il y avait beaucoup de bruit autour, tout était tellement confus, j'ai juste entendu qu'il fallait que je m'habille en vitesse car quelque chose de terrible s'était produit dehors. Je ne me rappelle pas avoir croisé quelqu'un dans le château alors que nous descendions. Dehors il pleuvait et le vent balayait tout sur son passage, mais ça n'avait aucune importance, quelque chose en moi savait déjà ce qu'il s'était passé. Nous avons pris les chevaux et avons galopé sur quelques kilomètres, jusqu'à ce que nous arrivions à la lisère de la forêt, une foule y était déjà amassée. À notre arrivée, ils se sont tous écartés en silence pour nous laisser approcher.
Elle était là... Ma petite fille... Accrochée à un arbre, une branche enfoncée dans le ventre, à quelques mètres de hauteur tandis que ses tripes gisaient sur le sol. Elle avait les yeux totalement livides. Elle n'avait que cinq ans, cinq ans bordel... Je me suis alors effondré sur le sol, je ne voulais pas y croire, j’espérais que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve... Mais hélas c'était réel. Je suis resté là à la contempler, refusant qu'on la décroche pour l'enterrer, plus rien autour n'avait d'importance, plus rien autour n'existait, je ne voyais que son visage, hier si joyeux, aujourd'hui si terne, je ne sais pas exactement combien de temps je me suis tenu là, sans rien dire. Puis j'ai pleuré, longtemps aussi, au chagrin s'est mêlé l'épuisement, je me sentais vidé de toute force, incapable du moindre mouvement. Pourtant, quelque chose en moi refusait de s'éteindre, quelque chose de minuscule qui m'empêchait de trouver le sommeil, quelque chose qui au départ, était à peine perceptible et qui petit à petit, grandissait en moi.
Et quelle était cette chose ?
La rage, dis-je les poings serrés, elle m'ouvrait les bras et consumait toute la tristesse qui était en moi pour la transformer en une destructrice soif de vengeance... et de sang. »

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Les yeux encore rouges de larmes et d'épuisement je me tournais vers mon second :
« Avons-nous les coupables ? »
Il me regarda d'un air perdu :
« C'est-à-dire que nous devrions peut-être déjà observer une période de deuil... balbutia-t-il.
- Je me fiche de vos périodes de deuil, je veux les coupables, et qu'on les châtie.
- À vrai dire on ne sait pas exactement qui ils sont mon seigneur, tout s'est passé très vite durant la nuit... Il semblerait que ça soit le fait de certains religieux fanatiques qui voulaient sacrifier votre fille aux Dieux afin d'avoir de meilleures récoltes pour l'année à venir... C'est une vieille légende qui raconte que le sang royal...
- Brûlez tout.
- Je vous demande pardon mon seigneur ?
- Je veux que vous brûliez toutes les maisons, fermes ou hameaux qui jonchent mon royaume.
- Mon seigneur, sauf votre respect...
- Si vous discutez une nouvelle fois mes ordres, je vous ferai exécuter avec votre famille. »

_________________________________________________________________________


« Je n'arrive pas à croire que j'ai prononcé ces mots, beaucoup pensaient certainement que je n'oserai pas les mettre en application, que la raison allait me revenir, mais non, j'ai moi-même brûler toutes ces chaumières, ils en sortaient en hurlant, le corps entouré de flamme, tenant parfois leurs enfants dans les bras, eux aussi, calcinés. Je faisais exécuter tous les soldats et paysans qui me tenaient tête, il n'y eut pas beaucoup de survivants. Mais ça ne me faisait rien, cela ne me procurait ni joie, ni tristesse, cela permettait juste à ma rage de s'exprimer librement et elle avait beaucoup à dire. Après avoir mis à feu et à sang une partie de mon royaume dans une colère aveugle, j'ai eu besoin d'autre chose, de combler un autre vide en moi, j'avais besoin de réponses : Qui étaient vraiment les assassins ? Comment avaient-ils pu s'introduire dans le château, enlever ma fille et en ressortir sans être remarqués ? Mes gardes étaient-ils eux aussi coupables ? Certainement... Mais presque tous avaient déjà déserté ou avaient été exécuté. J'ai essayé d'obtenir des aveux avec les restants en les torturant, j'allais enfin savoir la vérité quand des chevaliers sont arrivés et m'ont emmenés ici, à la cour suprême. »
- Ainsi donc vous reconnaissez pourquoi vous êtes ici ?
- Je pense avoir ma petite idée.
- Voyez-vous sir xXxPussyDestroyer69xXx, je ne crois pas que vous soyez quelqu'un de mal.
- J'ai quand même brûlé vif des enfants totalement innocents.
- Certes certes, mais il ne faut pas noircir le tableau pour autant, vous avez eu un moment de faiblesse suite à un événement traumatisant et c'est parfaitement compréhensible.
- C'est gentil.
- Mais j'ai besoin d'une réponse, à mon tour, car ce n'est pas à moi que vous devez rendre des comptes. », elle marque un temps d'arrêt. « Regrettez-vous vos actes et demandez vous à Dieu de vous pardonner et ainsi vous laver de vos pêchés ?
- Dieu... Non, je ne lui demande plus rien.
- Ainsi vous ne me donnez pas d'autres choix... Je vous condamne à mort par les flammes.



RP MARTIN

Tout était calme sur le navire marchand. Cependant, un épais brouillard s'abattait sur le l'embarcation qui priva l'équipage de la vue, mais également de l'ouïe. On ne percevait même plus les clapotis de l'eau contre la coque du bateau. Le marchand sortant de sa cabine cherchait à tâtons la rampe afin de monter sur le pont pour aller prévenir le capitaine de faire demi-tour et contourner cette zone maritime obscure. Il n'eut pas le temps de la trouver quand il entendit la vigie signaler d'une voix étouffée par la brume "Navire pirate en vue!"

La panique prit alors possession du navire, tous courraient en tout sens, cherchant désespérément un endroit où se mettre à l'abri à l'aveuglette, se bousculant, marchant sur leurs compagnons de voyage. Soudain, la brume se leva comme par enchantement mais il était trop tard, déjà le bateau aux voiles noires portant un crâne était à leur portée...

« A l'abordaaaaaaaaaaaaaaaage » La voix tonitruante vint rompre le silence glaçant et une horde de corsaires armés jusqu'aux dents fondit sur le navire marchand. Certains matelots tentèrent de fuir lâchement le navire, sautant par dessus bord, d'autres de résister tant bien que mal à ces envahisseurs sanguinaires, attrapant ce qu'ils avaient à portée de main pour se défendre. Sur le pont on voyait alors un combat entre un pirate armé d'un sabre écraser un jeune homme parant les coups avec un balai. Ce dernier eut les deux mains coupées, ce qui fit éclater de rire son vil adversaire. Juste à côté d'eux, trois autres jeunes matelots venaient d'être embrochés de part en part, puis poussés par dessus bord. De toute part les combats inégaux avaient lieu, baignant le pont de sang, répandant les membres et les têtes dans chaque coin du bâtiment. Ne restaient bientôt sur le navire marchand que des pirates et des cadavres...

De son côté le pauvre marchand venait d'être fait prisonnier. En effet les pirates avaient reçu pour ordre de le ramener à leur capitaine, avec toutes les denrées précieuses que transportait le commerçant. Cependant, personne n'avait pu mettre la main sur son or.

La nuit venait de tomber. Le capitaine ripaillait seul dans sa cabine, se goinfrant des mets et se saoulant du vin ramenés comme butin quand son second cogna à la porte de sa cabine. « Entrez ! » Grogna-t-il.

Le prisonnier fut jeté dans la cabine et tomba à genou.
-« Je vous en pris relevez-vous et asseyez-vous, lâcha d'un ton mielleux le vieux loup de mer.  Où cachez vous votre or ?
-Quel or ?
-Allons, je connais votre réputation, vous ne quittez jamais votre or auquel vous tenez plus que tout »
Un long silence s'installa entre les deux hommes qui se fixaient, le capitaine continuant de ripailler, le vin dégoulinant dans sa barbe. Tout à coup le geôlier planta la lame de son couteau dans la main du marchand.  Ce dernier poussa un cri, dans l'instant le second rentrait dans la cabine, la main à la ceinture, prêt à dégainer son sabre. « Emmène le dans le cale et fais le parler »

Sans mot dire il s’exécuta et le fit descendre. Avec trois autres corsaires ils l'attachèrent, un membre lié à chaque coin de la cale. Simultanément, ils tendirent les cordes, soulevant le corps du misérable prisonnier. « Maintenant parle ! Lâcha le plus gros d'entre eux de sa voix fluette. Où est l'or ?! » Mais il restait muet comme une tombe. D'un regard, le second fit démarrer le supplice du résigné. Les hommes s'armèrent d'une planche et frappèrent violemment non pas l'homme mais les cordes. Les vibrations parcoururent tout le corps du torturé provoquant d'horribles douleurs qui le firent hurler si fort que le tortionnaire les entendait depuis sa cabine. Son calvaire dura toute la nuit mais ce dernier tenait bon...

Au petit matin le capitaine arriva dans la cale. D'un regard il interrogea son second qui fit un signe négatif de la tête. Toute la nuit les flibustiers avaient mis sans dessus dessous l'embarcation marchande en quête du précieux métal tant recherché mais il restait introuvable. « Montez le sur la pont et préparez la planche » Aboya-t-il, la rage montant en lui.

Tout l'équipage était sur le pont quand il remonta tant bien que mal de la cale, sa jambe de bois ne lui permettant pas de se mouvoir facilement. La planche avançait vers le vide, le commerçant, les pieds et mains liés, le défiait du regard. 
« C'est votre dernière chance de vous en sortir. Grinça-t-il.
-Plutôt mourir que de vous enrichir, maudits pirates ! 
-Vous avez donc fait votre choix. »
Un brouhaha se fit autour des deux hommes, l'équipage criant bientôt d'une seule voix « La planche ! La planche ! La Planche »

« Silence ! Gueula le corsaire. Je veux d'abord qu'il regarde son rafiot couler ! Armez les canons ! » Les canonniers s'affairèrent et firent sombrer ce qu'il restait du somptueux navire. Les larmes coulèrent des yeux de son propriétaire qui regardait la scène, impuissant.

Le bourreau se saisit alors de son sabre, poussant sa victime à avancer vers l’extrémité du plongeoir mortel. Il avança péniblement mais fièrement vers son salut,  se retournant une ultime fois, le sourire aux lèvres et dit « Vous venez de couler l'or que vous désiriez tant. »Il se retourna et sauta dans la mer, l'air apaisé.



Big up aux participants, bravo, des beaux textes !

Bonne lecture ! =)


Dernière édition par lillitha le Dim 1 Avr 2018 - 16:32, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Concours RP n°3   Concours RP n°3 Icon_minitimeDim 1 Avr 2018 - 15:35

Voilà donc ce que tout le monde attend avec impatience, et je vous comprends olma
la publication des RPs.
Les 3 premiers sont donc dans l'ordre, ensuite l'ordre est complètement aléatoire.
Je peux vous dire que pour les 3 premiers, ça s'est joué à pas grand chose, et que tout le reste des notes sont serrées aussi,
personne en dessous de la moyenne, GG à vous !

Merci aux membres du jury pour leur participation, et pour avoir accepté de réduire le délai d'une semaine cheers




RP N°1 LUTECIAFANTOME


Silhouette tremblotante et  fragile, la victime s’avance entourée de ses cerbères. La foule hostile la houspille,
les quolibets  fusent ainsi que les fruits pourris. Autrefois adulée pour ses vols et méfaits.  
La voilà livrée à la vindicte, le visage défait.

Son surnom « l’Insaisissable » qui avait porté sa réputation, semble maintenant d’une ironie infinie.

Une seule maladresse, une seule erreur, un seul relâchement coupable et la voici finie.
Un mouvement de foule plus fort que les autres brise la garde. Violemment projetée au sol, elle est ruée de coup de pied.
L’âme humaine, sordide,  exprime sa méchanceté. Un homme de haute stature se jette sur elle et l’écrase de tout son poids.
Finalement, les gardes laxistes se reprennent et le soulèvent, dégageant par là même une victime saignant jusqu’aux lèvres.

En rang serré et d’une marche plus rapide, ils atteignent l’échafaud en vitesse.

Il apparaît et le tumulte cesse. Un vent glacial parcours l’échine des centaines d’âmes  présentes.
Comme si la mort elle-même s’invitait, malveillante. Le bourreau accompagné de sa hache acérée  enlèverait au plus joyeux
drille l’envie de badiner.

L’espoir s’éteint, la sentence arrive. Plus un cri, plus un mot, la hache se lève et la mort se dresse entre la victime
et le bourreau.

Une fraction de seconde. Tout se passe en une fraction de seconde. L’homme délie ses mains d’une manière inexpliquée,
il évite le coup de hache, il sort de sa manche une dague affilée et larde le bourreau de plusieurs coups.
Ensuite virevoltant entre les gardes tel un lévrier racé, il saute de l’échafaud et se fond dans une foule éberluée
par le prodige.

La légende continue et la masse rassasiée  s’en retourne oubliant une autre réalité.

Baignant dans une mare de sang, solitaire jusqu’au bout, gît l’homme qui matérialisait autrefois le courroux.
Jugement expéditif,  situation renversée, marionnette d’un destin jaloux et symbole d’une justice qui sonne faux.

La mort l’emporte et cette fois-ci la victime est le bourreau.



RP N°2    PHENIX


Victime et Bourreau

Deux paupières s’ouvrirent sur deux pupilles dilatées, pétillantes, dans la lumière pourtant tamisée du jour qui pénétrait dans la petite cellule.
-« C’est quoi ce bruit ? » Hykse se leva précipitamment, manquant de tomber de son lit.
Bras levés, paumes ouvertes en position de protection, tremblant, le souffle court et la vue floue malgré ses yeux grands ouverts.

- « Qui, qui, qui… qui est là ? » il se retourna en tous sens, affolé, transpirant.
- « Pourquoi ? Pourquoi vous me su.. me sui… me suivez ? » dit-il en frissonnant.
- « Laissez-moi » gémit-il. « S’il vous plait, s’il vous plait, laiss…. ALLEZ-VOUS FAIRE FOUUUUUUUUTRE ! »
- Poings brandis, muscles bandés, yeux mi-clos, lèvres retroussées laissant apparaître deux rangées de dents noires incomplètes, serrées les unes contre les autres à se les fissurer, il adopta une poste agressive.

-« Je vais vous… » les deux pas de côtés ne laissèrent aucune chance au petit réservoir métallique qui contenait encore un peu d’eau de la veille, l’envoyant se renverser un demi mètre plus loin.
-« Je t’ai vu ! T’es où ? T’es oùùùùù ? » Hykse pivota vers le petit lavabo adossé au mur opposé à son lit.
« Là, là, là je te vois ! Intrus, assassin ! Tu as voulu me faire mal… ENCORE ! » il se rapprocha de quelques pas.
« Oui, regarde-moi avec ton air mauvais ! Regarde tes yeux, ils sont rouges ! ROUGES !
T’es moche !
Tu m’entends, t’es MOOOOOCHE ! ». Sa respiration s’accéléra légèrement. « Parle, je t’ai dit, réponds !
Réponds de tes actes ! REPONDS… ou je vais, je vais, je sais pas mais je… REPOOOOOONDS ! Haaaaaaaaaaa ! »
Hykse s’élança, son poing volant en avant… le choc projeta son corps en arrière dans une explosion de verre et sous un éclair de sang surgissant de nulle part.
Un épais liquide rouge s’écoula le long du dos de la main, serpenta entre les quelques touffes de poils composant l’avant-bras de Hykse avant de rejoindre le coude droit de ce dernier. Chacune leur tour, aussi disciplinées que des soldats lors d’une procession militaire, les gouttes s’écoulèrent une à une sur le sol crasseux dont les tons gris-noir se disputent au blanc qu’il fut jadis.
-« Enfoiréééééééééé... ». Des larmes dans les yeux, Hykse baissa son regard sur son bras, médusé, ne comprenant pas.
Tout autour de lui des débris de verre éparpillés évoquaient une multitude de clones décharnés, emprisonnés dans autant de mondes parallèles de toutes tailles et de toutes formes. Hykse se releva, péniblement, d’atroces coups lui martelant les tempes et l’esprit divaguant toujours autant.
-« Où… où es-tu ? ». Hykse fit un pas vers le lavabo avant de tomber légèrement de côté. Il se rattrapa de justesse en posant son genou à terre, sa main droite par-dessus. Une vision d’horreur le saisi. Ses yeux s’exorbitèrent à l’extrême comme prêts à sortir de leur globe oculaire pour s’échapper de ce cauchemar beaucoup trop réel.
-« Ma mainnnnnnn… ». Un sang pâteux, rouge foncé avec des reflets noir, s’échappait d’une plaie béante, à la jonction entre la main et les doigts, dans laquelle une multitude de fragments d’os avaient choisi de se baigner. L’annulaire, orienté vers la droite dans un angle peu académique ne répondait plus aux sollicitations de mouvements de son propriétaire.
-« Aidez-moi » dit-il dans un murmure. « Aidez-moi » quelques soubresauts légers de l’épaule animèrent le haut du corps la tête du blessé… « AIDEZ-MOI » parvint-il à crier, à l’agonie, dans un ultime effort de survie.
Des bruits de pas lointain résonnèrent. Un mécanisme métallique s’activa suivi d’un bruit de porte qui s’ouvrit.
Des pas approchèrent et soudain un rire gras s’en alla en écho jouer à travers les murs de la prison.
-« Alors Jésus Junior, on a voulu se clouer comme papa ? » Le gros sergent balança sa tête en arrière, les mains entourant ses côtes agitées par la puissance de son rire.
-« Aidez-moi » émis dans un soufflement presque inaudible le prisonnier, tout en se rapprochant à quatre pattes de l’ouverture par laquelle lui sont habituellement distribués de maigres vivres.
-« Oui oui oui mon toutou, je vais m’occuper de toi ! Viens, viens prendre ta dose ». Ouvrant son manteau, l’obèse extirpa une seringue longue et fine. « Tend-moi ton bras mon chaton, donne-le moi ».
Hykse, tremblant, s’exécuta. D’un geste vif que ses sens ne perçurent même pas l’aiguille fut plantée entre son bras et son avant-bras et un liquide translucide se répandit à travers son organisme. En une fraction de seconde Hykse fut transporté. Il volait dans les nuages, dans le crépuscule, au rythme du chant des oiseaux qui l’entouraient et dansaient avec lui. C’était beau ! Qu’ils étaient beaux !
-« Encore une petite journée et tu seras mûre pour l’interrogatoire mon chaton ! » se dit le sergent, un sourire sur les lèvres laissant apparaître d’horribles chicots jaunis par le temps et le manque d’entretien.



RP N°3 PSYCHOPATE


Il était immobile, comme s’il savait sa sentence inéluctable.
L’homme au dessus de lui brandit sa hache et, d’un seul coup,lui trancha la tête. Elle tomba. Après quelques secondes, le sang coula. Le bourreau lui prit les pattes arrières et le pendit afin de faciliter la vidange sanglante de l’animal.
Ce soir, au menu du Roi, du porc rôti accompagné de vin et des quelques légumes ayant survécu à l’hiver glacial qui persistait depuis plusieurs mois.
Un vent doux, provenant du nord, venait répandre l’odeur de cuisson sur le domaine royal où les serfs et leurs familles se contentaient de quelques mulots accompagnés de céréales initialement prévues pour le bétail.
Les ventres grondaient et bientôt, ce furent les hommes, ivres, qui protestèrent. Çà et là, on entendait la colère de la famine râler mais bientôt le silence du sommeil vint remplacer le brouhaha des contestations.

La douce clarté de la lune faisait se balader les ombres d’une végétation qui semblait ne jamais se reposer.
Clodomir, le forgeron du domaine, ne dormait pas. Il observait les traits fins de sa femme qui, comme le reste du village,maigrissait de jour en jour pendant que le roi festoyait avec les hauts fonctionnaires de la Cour royale.
Soudain, un craquement attira son attention. Il vit une silhouette passer devant une embrasure de la maison.
Elle ne tarda pas à être suivie par de nombreuses autres. Une seule conclusion possible, une attaque nocturne !
D’un bond, Clodomir sortit de son lit pour aller sonner l’alerte. Au même moment, un soldat entra discrètement et, pensant trouver quelques êtres endormis à égorger, il fut surpris par la masse à ailettes que le forgeron vint lui enfoncer dans le visage.
Clodomir parvint à se saisir de sa corne de guerre et souffla à pleins poumons.
Il ordonna à sa famille de rester cachée tandis qu’il s’équipait pour sortir combattre l’ennemi.
Dehors, la fumée envahissait les fermes, les hurlements des villageois laissés à l’agonie ou pris par les flammes retentissaient de partout, c’était un véritable massacre. Les hommes qui avaient eu le temps de s’armer luttaient tant bienque mal pour repousser l’assaillant. Un deuxième son de corne se fit entendre, puis un troisième.
Les portes de la citadelle restaient figées. L’armée royale ne venait pas les secourir.
Après plusieurs heures de lutte, alors que l’ennemi se repliait, les grandes portes de bois craquèrent et se mirent enfin en mouvement. L’armée arrivait. Trop tard. Les pertes étaient lourdes, aussi bien en terme de population que de ressources...

Les feux finalement éteints, il fallait maintenant s’occuper des cadavres. Et il n’en manquait pas.
Le bas peuple du fief s’était réuni autour du bûcher, principalement constitué de leurs compagnons.
C’en était trop. La haine s’emparait des cœurs en pleurs. Depuis trop longtemps leur communauté était ravagée par la famine, le froid, la guerre, alors que la Cour royale vivait de leurs récoltes et de leur travail, cloîtrée derrière les murailles de la forteresse. Ce n’était plus supportable. Le botifodeur s’écarta de la foule et prit un peu de hauteur,puis il s’écria :

- « Mes frères ! Avant hier, mon aîné nous quittait, emporté par la maladie ! Hier, je regardais ma femme grelotter dans notre motte et aujourd’hui, je regarde brûler deux de mes fils ! Pendant ce temps, le Roi et ses bouffons se chauffent avec nos arbres, se gavent de notre bétail et se protègent derrière des murs que nous avons bâtis !
Nous devons réagir, ou mourir ! »

Immédiatement, ses auditeurs s’exclamèrent, débordés de la multitude d’émotions qui se prêtaient à la situation.
Il ne tarda pas pour que l’on entende des mots tels que « révolte » et « rébellion ».
Mais un tel mouvement ne saurait se couronner de succès. Aussi déterminés et justes soient-ils, leur soulèvement ne tiendrait pas quelques minutes face à l’armée royale, surtout en des temps si difficiles.
Clodomir prit la parole à son tour.

- « Certes, nous ne pouvons davantage nous laisser faire ! Mais nous ne saurions sortir victorieux d’une guerre !
Que tous les hommes capables de se battre me rejoignent ce soir à l’établi de ma forge.
Nous organiserons notre affranchissement ! »

À la nuit tombée, alors que l’on entendait au loin le cri des lycans, les hommes du village se réunirent, armés, au lieu de rendez-vous proposé par le forgeron.
Ce dernier avait un plan en tête. Ils passeraient par les canaux d’évacuation.
Sans bruit, armés de dagues et vêtus de tissus légers, ils s’infiltrèrent dans le château quelques heures avant l’aube.
Un à un, une à une, ils égorgèrent les nobles de la Cour. Ils parvinrent finalement à la chambre du Roi.

- « Capturons le vivant ! » s’exclama l’un des serfs. Le souverain, bien trop peureux et ignorant l’art du combat, se laissa emporter sans réelle résistance.

Aux premières lueurs du jour, victorieux, les rebelles ouvrirent les grandes portes de la citadelle et abaissèrent le pont-levis. Sur la place publique, ils attachèrent le Roi qui suppliait et proposait d’offrir toutes sortes de choses.
En vain. Le peuple s’approchait, acclamant la réussite de l’opération. Puis, après quelques minutes, sous le bruit aigu de la hache que l’on aiguisait, le silence se fit. Le Roi fut agenouillé contre une souche d’arbre.
Il était immobile, sachant sa sentence inévitable.
Clodomir, au dessus de lui, brandit sa hache et, d’un seul coup, lui trancha la tête.
Elle roula au sol, sous le regard du peuple libre. Après quelques secondes, le sang coula.
Le bourreau ramassa la tête et la montra à la foule. Ce soir, ils festoieraient dans l’enceinte du château, libres de consommer leurs récoltes et leur bétail, libres de se chauffer, libres de vivre.



RP NATIE


Son réveil fut douloureux, elle ne se rappelait plus ce qui s’était passé.
Dans la pièce sombre, une odeur de bougie récemment éteinte emplissait l’air, le feu crépitait dans la cheminée.
Une douleur sourde dans le bas de son ventre, mais que s’était-il passé ? Un flash, ça y est ça lui revenait.
Il avait recommencé et cette fois-ci la correction avait été violente. Aucune importance, elle avait l’habitude,
son rôle était d’encaisser, elle pouvait le faire. Il devenait de moins en moins vigilant et elle se rapprochait du but.
Le plus important était de préserver les apparences.

Il était assit là, près de la cheminée. Son sourire carnassier lui fit froid dans le dos.
Elle se releva et s'approcha de lui doucement, très lentement, puis s'arrêta pour montrer sa soumission.
Il l'avait violé à plusieurs reprises et c'est ce qu'il aimait, avoir le pouvoir sur elle, la voire terrifiée et docile.
Malgré cela, son visage afficha un sourire étonnement tendre. « C'est bien » pensa t elle, ça lui faciliterait la tâche
le moment venu. Pour l'instant, il ne fallait pas se démonter. De nouveau elle s'approcha de lui.

Il lui caressa le joue. Qu'elle était belle ! Il ne lui avait pas abîmé le visage, surtout pas !
Elle devait être présentable et ses invités ne devaient pas savoir qu'il la rossait.
Il devait préserver les apparences. Cette femme était la plus docile qu'il n'ait jamais possédée.
Il avait eu de la chance de croiser ce marchand d'esclaves et peu importe la belle somme qu'elle lui avait coûté.
Maintenant elle était la, elle était sienne ! Il la contempla et remarqua qu'elle avait quelque chose dans son regard
qui le troublait plus qu'il ne l'aurait voulu.

Ce qu’elle lui avait dit hier l’avait profondément troublé. La colère avait prit le dessus. Il ne pouvait pas se le permettre,
non pas lui, il était respecté. Et puis si ça se trouve l'enfant n'était peut-être pas le sien, même s'il la possédait
il ne pouvait en être certain. Il aurait voulu que cela se passe autrement, quel gâchis. Il se promit qu’il allait être
plus tendre avec elle, il lui devait bien cela.
Il lui tendit un verre d’hydromel :
- « Tiens ça te feras du bien ».
Elle le pris dans ses mains et en but une gorgée. C’était doux et sucré, cela lui fit du bien.
Le vin lui montait à la tête, elle devait se reprendre, rester prudente. Il lui caressa le visage.
- « Je suis désolé pour ça » murmura t-il en posant ses yeux sur son ventre.
Une douleur la ramena à elle. La violer ne lui avait pas suffit.
Il l’avait tellement rossé qu’elle avait perdu beaucoup trop de sang pour qu'il n'y ait pas de conséquence.
Ne pas perdre pied, elle but une autre gorgée en retenant une larme, elle le regarda.

- « C’était de ma faute, j’aurais du être plus prudente ». Elle baissa les yeux en essayant de ne pas trop faiblir.
Il lui tendit un linge.
- « Maintenant va t’arranger, les invités vont arriver ».
- « Oui ».
Elle prit le linge et sortit de la pièce, pleurant en silence. Patience... son tour viendra.
Elle alla se préparer et revint vers lui lorsque les premiers invités arrivèrent.

Le banquet commençait, la soirée allait être longue. Heureusement qu'elle était patiente, elle l'avait d'ailleurs démontré
jusqu'à maintenant. La douleur la sortit de ses pensées. Il allait le payer ! En attendant, rester docile surtout.
Elle s’assit à coté de lui et ne réagit pas quand il posa sa main sur sa cuisse avec un regard perçant.
Ce qu’elle était belle, se dit-il. Il lui tardait d'être seul avec elle. Il but un autre verre d’hydromel et l’alcool
commençait à l’enivrer.
La soirée battait son plein, les rires fusaient et les discutions étaient animées. Elle supportait les regards envieux
des hommes présents. Elle était belle, elle le savait. Parmi les convives, quelqu’un se détachait des autres.
Ce visage lui semblait familier. Elle pensait connaître cet homme mais elle doutait. Les coups, l'alcool et la peur
semaient la confusion dans son esprit. Il la regardait fixement.
Nouvelle caresse sur sa cuisse. La présence de son maître, enivré par l’alcool, la sortit de ses songes.
Cela ne présageait rien de bon.
L’instant d'après, l'étranger avait disparut. Peut-être un rêve ? Il y avait tellement de monde !
La soirée touchait à sa fin et les derniers convives venaient de partir. Il s’approcha d’elle d’un pas chancelant et
l’attrapa par les cheveux :
- « Enfin seuls tout les deux ! Ce soir tu étais magnifique et tu ne les as pas laissé indifférents.
Tu as pris du plaisir à voir tout ses regards ! Mais n'oublie pas, tu es à moi et rien qu'à moi petite traînée ! »
Il la gifla avec une telle violence qu’elle tomba à terre, à moitié sonnée. Elle compris ce qui allait ce passer.
- « la correction d’hier ne t’a pas suffit ? ».

Une silhouette apparut dans la pièce. Lui ne l’avait pas vu arriver, trop occupé à la contempler d'une manière
qu'elle détesté tant.
Tout alla très vite, la silhouette fut sur lui avec une telle rapidité qu’elle eu du mal à comprendre ce qui venait
de se passer.
L'individu ne laissa à son tortionnaire aucune chance : la dague lui trancha la gorge, la seconde d’après il gisait à
terre, sans vie. C'était bien lui qu'elle avait vue plus tôt dans la soirée.

Il laissa tomber la dague au sol. En un éclair, tout lui revint : elle le connaissait très bien. Il avait remplit son rôle
et tout s'était passé comme prévu. Elle se releva et, le regard perçant, s’approcha de lui. Elle était sereine.
Il la pris dans ses bras et l'embrassa. Elle se sentait si belle.


Elle s’allongea sur le sol et ils firent l’amour. Au paroxysme de la satisfaction, elle ramassa la dague,
lui planta dans le cœur et lu l’incompréhension dans son regard.
Elle ressenti la terreur qu’il éprouvait car elle l’avait elle même connue. Un frisson la secoua...
Ce n’était pas de la peur ! C’était quelque chose de plus terrible : de la jouissance ! Alors que la vie le quittait,
elle compris maintenant pourquoi elle était restée si longtemps auprès de son maître...

Son maître était mort, son amant aussi et la série promettait d’être longue.
Elle sortit de la pièce une lueur glaciale dans le regard. Elle avait perdu à jamais son innocence.


RP Shouwendy


La dernière exécution


(L’histoire se passe en 2020, dans un monde magique où la peine de mort est devenue la sentence prononcée contre de
nombreux mages criminels).

Driiiiing, mon réveil sonna. D’un coup de pied, je repoussai ma couette et m’étirai. Les rayons du soleil passaient à
travers mes stores, et annonçaient une belle journée de travail. Pourtant, je me sentais démoralisé.
A contrecœur, je me levai et me rendis à la salle de bains pour passer de l’eau sur mon visage.
Je regardai mon reflet dans le miroir et pensai tristement à ce qui m’attendait.
Je devais en effet me rendre à mon lieu de travail afin de procéder à une énième exécution.
Cette fois, il s’agissait d’un mage ayant commis divers vols, dont le casse de la Magica, la banque mondiale des sorciers.
Il avait donc été condamné à mort, alors qu’il n’avait que 17 ans. C’est jeune quand on y songe, il avait la vie devant lui.
Mais aujourd’hui, c’est moi qui lui prendrais son dernier souffle.
17 ans.
C’était l’âge que ma fille aurait eu cette année. En effet, celle-ci m’avait été enlevée alors qu’elle n’avait que
quatre ans, pour être au service de je ne sais quel ministre de la magie, car je ne pouvais plus payer mon loyer,
ni mes nombreuses dettes. En repensant à cette époque, je fus pris de nostalgie.
Les choses avaient bien changé depuis. J’étais devenu bourreau, mais pas n’importe lequel, le plus doué disait-on.
Moi, je regrettais juste le don que j’avais reçu à la naissance, mais ce métier rapportait de l’argent.
Et si j’en avais suffisamment, je pourrais retrouver ma fille. C’était l’unique raison qui me poussait à tuer.

Consciencieusement, je déployai mes longues ailes noires et les époussetai.
Je pris ma cape qui était sur la chaise de la cuisine, et sans rien même avaler, je me rendis au siège magique,
situé à quinze minutes de vol. Je n’avais pas faim de toute façon, et puis, mes mains me faisaient de plus en plus mal
ces derniers temps. Mon pouvoir allait bientôt se réveiller. La question était de savoir qui allait le subir cette fois.
En effet, en plus d’être muni d’ailes noires et de pouvoir voler, ça c’était la partie amusante de mon don, je semais
la mort autour de moi. Dès que mon pouvoir se réveillait, et je ne savais jamais quand exactement, les gens situés autour
de moi mourraient. Et évidemment, c’était, en général, des gens que j’appréciais.

C’est pourquoi, d’habitude, quand mes mains me faisaient mal, je prenais quelques jours de vacances et m’isolais
complètement. Mais cette fois, mon employeur m’avait bien spécifié que je devais être présent toute la semaine.
Une vague d’exécutions spéciales arrivait.

Tout à ma réflexion, je n’avais pas vu que j’étais arrivé devant la grande porte du siège magique.
Je repris donc mes esprits et pénétrai dans l’édifice. Plusieurs personnes m’attendaient et me menèrent jusqu’au lieu de
l’exécution. Je pénétrai donc dans la salle, ma cape masquant presque entièrement mon visage, et saisis la hache magique
qui se trouvait à proximité. Cette hache permettait d’ôter la vie, mais aussi, de récolter la magie de celui qu’elle tuait.
Je m’approchai donc de ma cible. Tiens, c’est étrange, mes mains tremblent de plus en plus, dépêchons-nous d’en finir,
pour pouvoir rentrer, pensais-je.

Le mage voleur se tenait là, à genoux sur le sol, en pleurs et attendait l’exécution de la sentence.
J’allais détourner la tête comme d’habitude, mais quelque chose me poussait à le regarder, ou plutôt à la regarder,
car il s’agissait en fait d’une jolie jeune fille. Peu importe en fait, car elle devait mourir.
Je levai donc ma hache, et m’apprêtai à l’abattre sur sa nuque, mais la jeune fille releva la tête pour me regarder,
et lorsque ses yeux croisèrent mon regard, je compris. Trop tard.
« Papa, eut-elle juste le temps de dire ».
La hache avait fini sa course, prenant son dernier souffle de vie.
Impuissant, je lâchai avec horreur cette hache, et me précipitai sur le corps de la jeune fille que je venais de tuer.
Je l’avais enfin retrouvée….



RP BOUNCER


                                                              L'assaut du Château

Le seigneur semblait inquiet au sein de son château. Une énergie malfaisante planait sur Inutopia.
Il regardait à l'horizon les épaisses nuées devenant toujours plus importantes et sombres.
Cela ne pouvait plus durer, il fit venir ses conseillers dans sa salle de réunion. Il devait y avoir une solution sur cet étrange sort qui semblait viser le royaume.
D'où cela pouvait-il venir? Qui en était responsable?
La réunion se tint et finalement le conseil demanda à ce que les meilleurs espions soient dépêchés pour éclaircir cette affaire. Des unités magiques avaient pourtant été sollicitées pour venir en aide au royaume avec les meilleurs mages et sorciers que l'on pouvait trouver. Néanmoins, personne jusqu'à présent n'avait pu déceler ce mal que nul ne pouvait sonder.
C'est alors qu'apparut une silhouette au loin des collines, puis d'autres sortirent des forêts sombres pour constituer une armée. C'était une armée imposante constituée de chevaliers en armures sur leurs destriers armés de lances et de pavois, d'archers, de mercenaires, d'unités magiques. Des armes de siège étaient mises en place pour se préparer à l'assaut du château.
Le seigneur se réfugia dans son donjon le temps qu'une idée lui vienne en tête. Il se sentait désemparé.
Qui pouvait venir l'attaquer sans crier gare? Mais surtout pour quelle raison venait-on l'assaillir?
Il décida d'envoyer des éclaireurs à la rencontre de ce mystérieux agresseur.
Quatre cavaliers sortirent du château pour aller à la rencontre du chef des armées.
On vit au loin disparaître les éclaireurs. Une demie heure passa et toujours aucune nouvelle.
La nuit tombait peu à peu.

Le seigneur était vieux mais corpulent. Il avait le visage rond et fin, le regard vif, le teint bronzé et lumineux comme la lune, les cheveux auburn et lisse, les yeux noirs et brillant comme un chat, aussi il était barbu. Il avait les doigts fins, les jambes torves et les épaules larges. Les dernières lueurs du jour moururent sur la barbe soyeuse du vieux chef de l'habitation seigneuriale.

Tout à coup, les armes de sièges s'actionnèrent. L'assaut vient d'être lancé. Les trébuchets propulsent leur bloc de pierre pour endommager l'admirable citadelle seigneuriale. On approche des échelles, des béliers, des tours de siège.
Des flèches sont projetées de part et d'autre. Un orage éclate pendant la bataille. L'armée s'approche.
La grande porte des fortifications est enfoncée. La bataille fait rage. Il fallait mettre les femmes, les vieillards et les enfants à l'abri. Les soldats s'affrontent.
C'est la panique au sein de la citadelle. Les épées tapent les boucliers. Des soldats sont à terre.
Des hurlements de femmes en panique, des cris de guerriers et le bruit des détonations de bombardes déchirent le ciel.
Le seigneur pourfend deux gredins qui l'attaquaient de front. Un soldat au regard sombre lui fait face. Il était énorme, il devait bien faire 2.10 mètres de haut! Sur sa tête était un casque d'airain, il portait une cuirasse à écailles, une armure aux jambes et un bouclier en bronze.
Dans l'autre main il brandissait une lourde hache en argent. Il s'élança pour essayer de lui couper la tête.
Le brave seigneur esquiva non sans mal l'assaut du géant, puis en profita pour lui asséner un coup derrière la tête.
Le guerrier furieux se retourna pour lui donner un coup de hache qui, cette fois, est contrée par l'épée du seigneur.
Le combat entre ces deux combattants continua pendant deux bonnes minutes intenses quand, tout à coup, une flèche perdue vint se loger dans la gorge du soldat. Ce dernier s'écroule à terre. Une aubaine pour le vieux seigneur qui regardait sa victime agoniser vivre ses derniers instants. Il brandit son épée au-dessus de sa tête et la lui trancha. La bataille était bien entamée et le nombre de combattants encore debout continuait à diminuer.
Le seigneur donnait des coups d'épée, pourfendait, poussait, quand tout à coup, il sentit un coup derrière sa nuque qui lui fit perdre connaissance.

Quand il se réveilla, il était déshabillé et pieds nus, attaché à une table dans une pièce exiguë.
Une jolie femme s'approcha de lui. Il comprit que c'était elle qui était responsable de ce malheur.
Elle se révéla être le chef de cette armée. On constatait avec un plaisir renouvelé la générosité concentrée de son corps.
Son visage de chérubin, la clarté de son regard, la puissance de ses épaules féminines, la lourdeur de ses seins, la largeur de son bassin, la cambrure de ses reins, l'onctuosité de ses fesses dans laquelle on perdait son âme, la musculature de ses cuisses en forme de petites enclumes, la proéminence de ses mollets, et le dessin romantique de ses pieds palmés en faisaient une femme séduisante et inquiétante à la fois.
Elle s'approcha du seigneur pour lui susurrer à l'oreille:"Nous avons vaincu ton armée et fait prisonniers tes villageois mais nous n'avons pas trouvé ton trésor! Où est-il?"
Devant le mutisme du vieux seigneur la femme perdit patience. Elle fit alors entrer une chèvre dans la pièce.
Elle présenta la chèvre près des pieds qu'elle enduisit d'eau salée avec du miel d'acacia. La chèvre se mit alors à lécherles pauvres petons du seigneur. Il ne fallait surtout pas parler pour satisfaire cette harpie. La bête continuait pourtantà lécher sans pitié les pieds et semblait se délecter à souhait du miel dégoulinant.
Le supplice devenait très vite insoutenable. Il était prêt à lâcher le morceau mais il ne pouvait pas parler tant il riait.
La terrible torture dura au moins quatre heures. Finalement, les rires provoqués à répétition finirent par l'asphyxier et le seigneur mourut.
La femme mystérieuse donna l'ordre de mettre à sac la citadelle, tuer les prisonniers et de tout brûler laissant derrière elle un immense champ de ruines...



RP LYSIUM


Le choix



Mirko ouvrit la porte de la magnifique douche italienne faite de mosaïque turquoise et fit couler sur lui l’eau presque
brulante.  Il était 6h30 du matin, et il avait terminé son jogging quotidien, parcouru dans la brume glaciale de ce mois
de février.  La journée, semblable à toutes les autres, serait chargée.  Aux inévitables cours d’allemand,
de sciences politiques, relations internationales et droit s’ajoutaient entrainements de systema et de musculation.  
Il en avait tellement éprouvé qu’il avait développé pour cette dernière une farouche aversion.  

Tout en s’habillant, il observa sans complaisance son reflet dans le miroir.  
Ces bras aux veines saillantes, ces épaules volumineuses lui semblaient de semaines en semaines plus irréels.  
Son corps devenait celui d’un étranger, sculpté par des heures d’efforts mais surtout par la volonté intransigeante de
son père de faire de lui un homme imposant, inquiétant même.  L’apparence était selon lui une pièce maitresse dans les
rapports sociaux.  C’était elle la première qui prouvait votre force, votre domination.  Et il avait fait en sorte que
son fils devienne un monstre de puissance physique, démesurée jusqu’à l’absurde.



Lorsque son fils entra dans la salle à manger, Sergeï Dadich ne leva pas les yeux de son journal.  
Il attendit que Mirko le salue et s’assoit face à lui pour manifester un semblant d’intérêt à sa présence.  
Il le regarda engloutir la douzaine d’œufs sur le plat et la cuisse de poulet habituelle avec approbation.  
Les plans qu’il préparait pour son fils se déroulaient à merveille.  Il s’astreignait à faire de lui un leader.  
D’abord, son physique impressionnant lui conférait une incontestable aura de supériorité, indispensable pour manipuler
les chefs d’état, ambassadeurs et autres diplomates.  Ensuite, l’instruction et l’éducation rigoureuse qui lui étaient
inculquées faisaient de lui un redoutable adversaire politique.  Du moins, c’est ce qu’il espérait.  Il y avait de ce
côté encore beaucoup à faire.  Il percevait chez Mirko une certaine faiblesse, quelque chose qui s’apparentait à de
l’émotivité, il ne savait trop.  Il aurait voulu que son fils ait comme lui cet instinct de férocité pour tout ce qui
entravait l’accomplissement de ses désirs.  Il y avait en lui sensibilité qui lui rappelait un peu trop la douceur de
feu son épouse.  Il avait peut être commis sa plus grosse erreur en choisissant Elena.  Il l’avait désirée avant tout
pour sa beauté, bien sûr, mais ensuite pour sa docilité, son effacement total face aux volontés dévorantes de son mari.  
Il n’avait pas prévu qu’elle transmettrait ses défauts à sa descendance…  Mais il allait corriger tout cela.  
Il ferait de son héritier l’homme le plus puissant du royaume, et un jour peut-être, du continent.



Mirko terminait son petit déjeuner quand une pensée lui traversa l’esprit.  
C’était le cinquième anniversaire du décès de sa mère.  Et il avait failli oublier.  
Sa vie était devenue à ce point chargée, qu’il ne voyait plus les années passer.  
Le souvenir de sa mère s’effaçait, remplacé par les projets toujours plus exigeants de son père.  
Sa vie était en train de lui échapper, en même temps que son identité.  Il allait devenir la création d’un homme cupide,
assoiffé de pouvoir et dénué de scrupules.  L’avenir qui l’attendait serrait financièrement confortable, mais à quel prix ?  
Il lui faudrait mentir, soudoyer, intimider, assassiner peut être, pour atteindre les objectifs.  Il ne le savait que
trop bien.  Cela faisait partie de l’enseignement.  Mais était-il capable d’accomplir ces actes ?  Oui, le moment venu,
il le serait, puisque le but ultime était de faire de lui la marionnette la plus efficace pour servir les intérêts de
son père.

Alors, il lui fallait agir avant d’avoir atteint le point de non-retour.  Il se leva, quitta son père sur un bref salut
et rejoignit son bureau.  S’asseyant dans son imposant fauteuil en cuir, il saisit son téléphone et composa un numéro.  
A la deuxième tonalité, on décrocha.  Résolument, il donna des instructions.  Sa décision était prise, la première à lui
appartenir vraiment depuis ces cinq dernières années.



RP STUK


Il venait d’entrer en ville par une belle journée de printemps ensoleillée, le coeur léger et la vie devant lui. Il montait avec prestance un magnifique étalon noir et attirait irrésistiblement le regard des jeunes filles comme celui de leurs mères. Celui des pères et des maris par contre, était au mieux suspicieux. L’étalon y était pour peu. Le jeune homme était beau comme un dieu voilà tout, et il en était parfaitement conscient.

Très jeune déjà, il faisait tourner les têtes et chavirer les coeurs. Il ne savait alors rien des choses de l’amour ou si peu et c’est presque à son corps défendant qu’on les lui avait enseignées. Une amie de sa mère, de vingt ans son aînée, s’en était chargée.

La belle dame, car en vérité, Adélaïde était loin d’être vilaine en dépit de ses 35 printemps, était mariée à un vieux barbon libidineux qui, aujourd’hui encore, s’époumonait sur elle un soir sur deux, lors d’un rituel qui ne durait guère plus de quelques minutes. En dehors du devoir conjugal auquel elle sacrifiait avec philosophie et sans doute, le secours de la religion, elle avait obtenu de son mari qu’ils fissent chambre à part car l’âge aidant il arrivait à celui ci de s’oublier la nuit.

Le souffle court, le corps brûlant d’un irrépressible désir trop longtemps contenu, Adélaïde avait entrepris le jeune homme un soir d’été, non sans lui reprocher de corrompre son âme en la traitant comme une simple soubrette. Elle n’y avait pas mis moins d’entrain pour autant.

Déconcerté, il avait failli s’enfuir puis très vite il avait trouvé quelque agrément à se laisser caresser l’entrejambe. Elle jouait de ses doigts avec dextérité et en deux temps trois mouvements, avait allumé en lui un feu ardent. Il ne savait pas trop ce qu’il désirait mais il le désirait au-delà de tout. A califourchon sur lui, elle n’avait eu alors de cesse de le supplier d’arrêter tout en s’empalant résolument sur le pommeau de sa monture improvisée.

Il n’avait su que penser… Perplexe, il l’avait laissé faire et, les yeux plongés dans ceux de son pygmalion, il avait alors entrevu avec ravissement des horizons qui lui étaient jusque là inconnus… La chevauchée fut de courte durée...Ne sachant où on l’entraînait ainsi à brides abattues, il n’avait rien maîtrisé de la course. Elle ne s’en trouva pas marrie. Elle lui sourit, l’embrassa longuement comme si elle cherchait à reprendre son souffle en lui ôtant le sien, puis, comme à regret, laissa échapper l’arme du crime et se blottit dans les bras de son jeune amant. « Mon petit bourreau des coeurs » lui souffla t’elle à l’oreille. Il lui sembla, quant à lui, que la victime n’avait pas trop souffert.



RP AERON


*An 1067, Inutopia*  19/10/13/17/11    

« Racontez-moi ce qu'il s'est passé.
- C'est une très longue histoire vous savez, et, à vrai dire, je ne saurai même pas par où commencer.
- Vous pouvez démarrer par là où vous le désirez, j'ai tout mon temps, et puis, nous sommes là pour ça, n'est-ce pas ?
- Pour être honnête c'est pas exactement ce que j'avais en tête quand j'imaginais notre rencontre...
- Et qu'aviez-vous à l'esprit ?
- Donc oui, vous voulez en savoir plus sur mon histoire ?
- Je veux tout savoir.
- C'est encore extrêmement confus... Et je ne suis pas sûr de vouloir me rappeler de tout... »

À ces mots, elle se lève lentement sans me quitter des yeux, le visage fermé. Elle s'approche de moi d'un pas assuré et me prend la tête entre ses deux mains froides :
« Dites-moi tout maintenant ou je vous fais trancher la gorge sur-le-champ.
- D'accord, donc c'est vraiment pas du tout l'ambiance que j'avais imaginé. »

Tandis qu'elle retourne s’asseoir d'un pas chaloupé et teinté de fines lueurs de printemps, elle aborde un sourire glacial, celui-là même qui vous fait comprendre qu'elle n'hésiterait pas à mettre à exécution sa menace.
Un épais silence revêt maintenant la pièce, alors qu'elle continue de me scruter de ses yeux verts, je ferme les miens et me souviens...

_________________________________________________________________________


« Alors gamin ça te fait quel âge ? Dix, onze ans ? » me demanda mon père, le visage rouge et boursouflé, un verre de vin à la main.
- Cinq ans père.
- Oh là vous entendez ça ? Ça fait seulement 7 ans que ce morveux traîne dans mes pattes, on dirait pas hein ? » S'écrit-t-il en ricanant devant la salle en liesse. Il m'attrape alors par le colle et me glisse à l'oreille « Si j'entends encore une fois que tu es allé pleurer dans les jupes de ta mère, je te donnerai une bonne raison de pleurer. Allez tire toi de ma vue avant que j't'en colle une. »

Je me souviens parfaitement de ce moment, si j'ai bien que j'ai l'impression de le revivre chaque fois que j'y pense, je revois encore son crâne dégarni, son visage disgracieux, je sens encore son odeur fétide alors qu'il n'est qu'à quelques centimètres de moi, je sens encore cette honte qui m'envahit et me paralyse... Et je revois encore ma mère, derrière lui, qui baisse la tête...
C'est ce jour là précisément que je me suis juré d'être un meilleur père, que jamais mon enfant ne subirait d'humiliations ni de sévices physiques, du moins pas trop, et que je l'élèverais avec amour et bienveillance.
Et puis, je vous la fais courte car on a pas toute la nuit non plus, les années sont passées, mon père est mort et j'ai eu une fille. Putain, j'ai vraiment jamais de chance avec ces trucs là en vrai.
C'est pas que je ne voulais pas de filles, mais j'avoue que j'aurai quand même préféré un garçon, un bonhomme, un vrai, avec qui je serai allé jouer au foot au bord du château et que j'aurai pu entraîner au maniement de l'épée. Le forger pour qu'il devienne petit à petit un homme fort et virile, pour qu'à ma mort il devienne à son tour un bon roi.

Mais j'ai eu une fille, et évidemment la mère a eu la bonne idée de mourir à l'accouchement. J'avais déjà galéré à la trouver, car à notre niveau on ne peut pas juste prendre n'importe qui et coucher avec, il faut s'arranger pour chopper la fille disponible d'un roi qui possède des terres et autres richesses intéressantes, c'est un bordel sans nom. Surtout pour moi, qui suis quand même relativement exigeant et qui ne suis pas roi de grand chose, notre royaume fait parti des plus petits d'Inutopia donc pour trouver quelqu'un dans ses cordes c'est vraiment la merde.
Mais pardonnez-moi je m'égare.
Cette petite fille donc, qui portait mon sang et mon nom, s'est finalement avéré être la plus belle chose qui me soit jamais arrivé... Je sais bien que tout le monde dit ça, mon père le disait lui-même peu après ma naissance parait-il. Mais je vous jure que dans mon cas c'est la vérité. D'abord elle m'a débarrassé de sa mère qui, je me permets de le dire maintenant qu'elle est morte, était extrêmement chiante, et surtout elle m'a apporté une nouvelle vision de la vie. Avant je ne pensais qu'à éventrer des pauvres bougres sur le champ de bataille qui n'avaient rien demandé d'autre que le droit de vivre dignement, mais aujourd'hui je pensais aussi en rentrant à éduquer ma fille et la prendre dans mes bras. Tout allait si bien jusqu'à ce que...

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« Continuez.
- Je ne peux pas...
- Vous y êtes presque, continuez.
- JE NE PEUX PAS ! » Hurlais-je, la voix tremblante. « Je revois encore son visage... Elle n'était pas très belle, mais ça me suffisait.
- Décrivez-moi précisément comment ça s'est passé.
- À ce jour je ne sais pas encore exactement ce qu'il s'est passé, ni qui a permis qu'une telle chose se produise et je ne le saurai sans doute jamais... J'ai, j'ai... été réveillé en pleine nuit, par mon général des armées et bras droit. Il n'arrivait pas à parler, il semblait sous état de choc, il hurlait des paroles qui semblaient ne faire aucun sens, ou peut-être était-ce moi qui ne comprenait rien, il y avait beaucoup de bruit autour, tout était tellement confus, j'ai juste entendu qu'il fallait que je m'habille en vitesse car quelque chose de terrible s'était produit dehors. Je ne me rappelle pas avoir croisé quelqu'un dans le château alors que nous descendions. Dehors il pleuvait et le vent balayait tout sur son passage, mais ça n'avait aucune importance, quelque chose en moi savait déjà ce qu'il s'était passé. Nous avons pris les chevaux et avons galopé sur quelques kilomètres, jusqu'à ce que nous arrivions à la lisère de la forêt, une foule y était déjà amassée. À notre arrivée, ils se sont tous écartés en silence pour nous laisser approcher.
Elle était là... Ma petite fille... Accrochée à un arbre, une branche enfoncée dans le ventre, à quelques mètres de hauteur tandis que ses tripes gisaient sur le sol. Elle avait les yeux totalement livides. Elle n'avait que cinq ans, cinq ans bordel... Je me suis alors effondré sur le sol, je ne voulais pas y croire, j’espérais que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve... Mais hélas c'était réel. Je suis resté là à la contempler, refusant qu'on la décroche pour l'enterrer, plus rien autour n'avait d'importance, plus rien autour n'existait, je ne voyais que son visage, hier si joyeux, aujourd'hui si terne, je ne sais pas exactement combien de temps je me suis tenu là, sans rien dire. Puis j'ai pleuré, longtemps aussi, au chagrin s'est mêlé l'épuisement, je me sentais vidé de toute force, incapable du moindre mouvement. Pourtant, quelque chose en moi refusait de s'éteindre, quelque chose de minuscule qui m'empêchait de trouver le sommeil, quelque chose qui au départ, était à peine perceptible et qui petit à petit, grandissait en moi.
Et quelle était cette chose ?
La rage, dis-je les poings serrés, elle m'ouvrait les bras et consumait toute la tristesse qui était en moi pour la transformer en une destructrice soif de vengeance... et de sang. »

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Les yeux encore rouges de larmes et d'épuisement je me tournais vers mon second :
« Avons-nous les coupables ? »
Il me regarda d'un air perdu :
« C'est-à-dire que nous devrions peut-être déjà observer une période de deuil... balbutia-t-il.
- Je me fiche de vos périodes de deuil, je veux les coupables, et qu'on les châtie.
- À vrai dire on ne sait pas exactement qui ils sont mon seigneur, tout s'est passé très vite durant la nuit... Il semblerait que ça soit le fait de certains religieux fanatiques qui voulaient sacrifier votre fille aux Dieux afin d'avoir de meilleures récoltes pour l'année à venir... C'est une vieille légende qui raconte que le sang royal...
- Brûlez tout.
- Je vous demande pardon mon seigneur ?
- Je veux que vous brûliez toutes les maisons, fermes ou hameaux qui jonchent mon royaume.
- Mon seigneur, sauf votre respect...
- Si vous discutez une nouvelle fois mes ordres, je vous ferai exécuter avec votre famille. »

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« Je n'arrive pas à croire que j'ai prononcé ces mots, beaucoup pensaient certainement que je n'oserai pas les mettre en application, que la raison allait me revenir, mais non, j'ai moi-même brûler toutes ces chaumières, ils en sortaient en hurlant, le corps entouré de flamme, tenant parfois leurs enfants dans les bras, eux aussi, calcinés. Je faisais exécuter tous les soldats et paysans qui me tenaient tête, il n'y eut pas beaucoup de survivants. Mais ça ne me faisait rien, cela ne me procurait ni joie, ni tristesse, cela permettait juste à ma rage de s'exprimer librement et elle avait beaucoup à dire. Après avoir mis à feu et à sang une partie de mon royaume dans une colère aveugle, j'ai eu besoin d'autre chose, de combler un autre vide en moi, j'avais besoin de réponses : Qui étaient vraiment les assassins ? Comment avaient-ils pu s'introduire dans le château, enlever ma fille et en ressortir sans être remarqués ? Mes gardes étaient-ils eux aussi coupables ? Certainement... Mais presque tous avaient déjà déserté ou avaient été exécuté. J'ai essayé d'obtenir des aveux avec les restants en les torturant, j'allais enfin savoir la vérité quand des chevaliers sont arrivés et m'ont emmenés ici, à la cour suprême. »
- Ainsi donc vous reconnaissez pourquoi vous êtes ici ?
- Je pense avoir ma petite idée.
- Voyez-vous sir xXxPussyDestroyer69xXx, je ne crois pas que vous soyez quelqu'un de mal.
- J'ai quand même brûlé vif des enfants totalement innocents.
- Certes certes, mais il ne faut pas noircir le tableau pour autant, vous avez eu un moment de faiblesse suite à un événement traumatisant et c'est parfaitement compréhensible.
- C'est gentil.
- Mais j'ai besoin d'une réponse, à mon tour, car ce n'est pas à moi que vous devez rendre des comptes. », elle marque un temps d'arrêt. « Regrettez-vous vos actes et demandez vous à Dieu de vous pardonner et ainsi vous laver de vos pêchés ?
- Dieu... Non, je ne lui demande plus rien.
- Ainsi vous ne me donnez pas d'autres choix... Je vous condamne à mort par les flammes.



RP MARTIN

Tout était calme sur le navire marchand. Cependant, un épais brouillard s'abattait sur le l'embarcation qui priva l'équipage de la vue, mais également de l'ouïe. On ne percevait même plus les clapotis de l'eau contre la coque du bateau. Le marchand sortant de sa cabine cherchait à tâtons la rampe afin de monter sur le pont pour aller prévenir le capitaine de faire demi-tour et contourner cette zone maritime obscure. Il n'eut pas le temps de la trouver quand il entendit la vigie signaler d'une voix étouffée par la brume "Navire pirate en vue!"

La panique prit alors possession du navire, tous courraient en tout sens, cherchant désespérément un endroit où se mettre à l'abri à l'aveuglette, se bousculant, marchant sur leurs compagnons de voyage. Soudain, la brume se leva comme par enchantement mais il était trop tard, déjà le bateau aux voiles noires portant un crâne était à leur portée...

« A l'abordaaaaaaaaaaaaaaaage » La voix tonitruante vint rompre le silence glaçant et une horde de corsaires armés jusqu'aux dents fondit sur le navire marchand. Certains matelots tentèrent de fuir lâchement le navire, sautant par dessus bord, d'autres de résister tant bien que mal à ces envahisseurs sanguinaires, attrapant ce qu'ils avaient à portée de main pour se défendre. Sur le pont on voyait alors un combat entre un pirate armé d'un sabre écraser un jeune homme parant les coups avec un balai. Ce dernier eut les deux mains coupées, ce qui fit éclater de rire son vil adversaire. Juste à côté d'eux, trois autres jeunes matelots venaient d'être embrochés de part en part, puis poussés par dessus bord. De toute part les combats inégaux avaient lieu, baignant le pont de sang, répandant les membres et les têtes dans chaque coin du bâtiment. Ne restaient bientôt sur le navire marchand que des pirates et des cadavres...

De son côté le pauvre marchand venait d'être fait prisonnier. En effet les pirates avaient reçu pour ordre de le ramener à leur capitaine, avec toutes les denrées précieuses que transportait le commerçant. Cependant, personne n'avait pu mettre la main sur son or.

La nuit venait de tomber. Le capitaine ripaillait seul dans sa cabine, se goinfrant des mets et se saoulant du vin ramenés comme butin quand son second cogna à la porte de sa cabine. « Entrez ! » Grogna-t-il.

Le prisonnier fut jeté dans la cabine et tomba à genou.
-« Je vous en pris relevez-vous et asseyez-vous, lâcha d'un ton mielleux le vieux loup de mer.  Où cachez vous votre or ?
-Quel or ?
-Allons, je connais votre réputation, vous ne quittez jamais votre or auquel vous tenez plus que tout »
Un long silence s'installa entre les deux hommes qui se fixaient, le capitaine continuant de ripailler, le vin dégoulinant dans sa barbe. Tout à coup le geôlier planta la lame de son couteau dans la main du marchand.  Ce dernier poussa un cri, dans l'instant le second rentrait dans la cabine, la main à la ceinture, prêt à dégainer son sabre. « Emmène le dans le cale et fais le parler »

Sans mot dire il s’exécuta et le fit descendre. Avec trois autres corsaires ils l'attachèrent, un membre lié à chaque coin de la cale. Simultanément, ils tendirent les cordes, soulevant le corps du misérable prisonnier. « Maintenant parle ! Lâcha le plus gros d'entre eux de sa voix fluette. Où est l'or ?! » Mais il restait muet comme une tombe. D'un regard, le second fit démarrer le supplice du résigné. Les hommes s'armèrent d'une planche et frappèrent violemment non pas l'homme mais les cordes. Les vibrations parcoururent tout le corps du torturé provoquant d'horribles douleurs qui le firent hurler si fort que le tortionnaire les entendait depuis sa cabine. Son calvaire dura toute la nuit mais ce dernier tenait bon...

Au petit matin le capitaine arriva dans la cale. D'un regard il interrogea son second qui fit un signe négatif de la tête. Toute la nuit les flibustiers avaient mis sans dessus dessous l'embarcation marchande en quête du précieux métal tant recherché mais il restait introuvable. « Montez le sur la pont et préparez la planche » Aboya-t-il, la rage montant en lui.

Tout l'équipage était sur le pont quand il remonta tant bien que mal de la cale, sa jambe de bois ne lui permettant pas de se mouvoir facilement. La planche avançait vers le vide, le commerçant, les pieds et mains liés, le défiait du regard. 
« C'est votre dernière chance de vous en sortir. Grinça-t-il.
-Plutôt mourir que de vous enrichir, maudits pirates ! 
-Vous avez donc fait votre choix. »
Un brouhaha se fit autour des deux hommes, l'équipage criant bientôt d'une seule voix « La planche ! La planche ! La Planche »

« Silence ! Gueula le corsaire. Je veux d'abord qu'il regarde son rafiot couler ! Armez les canons ! » Les canonniers s'affairèrent et firent sombrer ce qu'il restait du somptueux navire. Les larmes coulèrent des yeux de son propriétaire qui regardait la scène, impuissant.

Le bourreau se saisit alors de son sabre, poussant sa victime à avancer vers l’extrémité du plongeoir mortel. Il avança péniblement mais fièrement vers son salut,  se retournant une ultime fois, le sourire aux lèvres et dit « Vous venez de couler l'or que vous désiriez tant. »Il se retourna et sauta dans la mer, l'air apaisé.



Big up aux participants, bravo, des beaux textes !

Bonne lecture ! =)
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