Concours RPS 2023

N° 1 Anantana



“Je ne sais quoi dire…”
“Essayez tout de même.”
“Cela a-t-il la moindre importance ?”
“Pour nous ? Énormément.”


L’atmosphère dans la taverne était pleine d’attente, chargée d’un espoir que le voyageur humait à chacune de ses lourdes respirations. Face à lui, que des figures usées par la vie et salies par le travail. C’était un petit établissement, il n’y avait même pas de barde pour chantonner au fond de la salle, et toute la clientèle était réunie face à lui. Lazare avala sa salive et porta ses lèvres à son gobelet, cachant sa grimace lorsque le liquide âpre coula dans sa bouche. Après des mois d’errance, il n’aurait pas refusé un peu plus de confort.

“Mes amis”, dit-il d’un ton solennel, comme si le boiteux à sa droite n’avait pas essayé de lui dérober sa bourse quelques heures auparavant. “Vous savez, Inutopia n’est pas aussi merveilleuse que ce qu’on veut bien nous faire croire.”

Sa remarque déclencha un concert de chuchotements furieux et une vieille dame leva la main.

“Avez-vous vu la tour noire ?”
“Ah la tour noire… Oui je l’ai aperçu de loin. Elle porte bien son nom, je ne vois guère ce que je pourrais vous dire de plus.”

Lazare n’était pas un orateur brillant, son public se lassait, agacé par ces remarques mornes et vagues. Ils pensaient tous que le voyageur mentait, désireux de garder pour lui les richesses qu’il avait pu apercevoir.

“On dit que de redoutables chevaliers la gardent, et qu’ils n’ont aucune pitié. On raconte qu’ils traquent les espions sans relâche, qu’ils empêchent les visiteurs de venir.”
“On dit, on raconte… Vous accordez du crédit à quelques rumeurs qui circulent au coin du feu. Cette tour ressemble à une grande ruine abandonnée, et s’il y a des chevaliers, aucun d’entre eux n’est venu me maudire pour ma curiosité !”

Le public était déçu. Inutopia était une vaste terre, inaccessible pour la plupart d’entre eux. Ils n’avaient pas les moyens d’effectuer un si long trajet et il fallait encore survivre au voyage. Personne de sain d’esprit ne se lançait dans une telle aventure. Malheureusement pour lui, Lazare n’avait jamais été un sage. D’un geste théâtral, principalement parce qu’il voyait bien que la tavernière le servait moins depuis quelque temps, il décida d’éblouir l’assemblée. Il tira alors de sous sa cape éliminée, un lourd collier en argent. Les yeux brillèrent de convoitise. Lazare avait tout intérêt à s’éclipser discrètement ce soir ou un coupe-jarret viendrait lui rendre visite dans le cagibi qui lui servait de chambre.

“J’ai même trouvé ça. Le légendaire pendentif du Black Knight !”
“Donc vous admettez qu’ils existent !” Riposta un fermier vigoureusement, agitant son index crasseux sous le nez de Lazare.
“Je n’ai jamais prétendu qu’ils n’existaient pas. Simplement je pense qu’ils appartiennent à un passé révolu. J’ai trouvé ce pendentif sur la plage, à côté d’un morceau de tissu. Ce n’était qu’un vestige.”

Les chuchotements redoublèrent d’intensité et les théories fusèrent. De l’avis général, Lazare avait dérobé le pendentif à un légendaire guerrier, ignorant que ce dernier avait simplement posé ses affaires le temps de se baigner. Le voyageur se contenta de rire et termina sa boisson, profitant de la superstition ancrée chez ses habitants du littoral. Puis, parce qu’il se sentait d’humeur généreuse, il leur conta alors des choses simples. La beauté des feuilles de la forêt elfique, la terreur ressentie en passant près du grand volcan en activité, les rayons brûlants du désert et, à l’inverse, le froid mordant des montagnes. Toutes les saisons, tous les climats semblaient s’affronter sur cette terre hostile. Les habitants étaient très différents les uns des autres, et n’étaient pas commandés par un seul seigneur. Bien au contraire, ils s’affrontaient tous pour la moindre miette de pouvoir, et des fortunes immenses ne servaient qu’à alimenter des armées colossales. Au final, ce n’étaient que des hommes et des femmes, comme eux, plein de vices et de vertus. Alors certes, il y avait là-bas quantité d’artifices magiques et de créatures exotiques, mais cela valait-il vraiment ce fanatisme ? Lazare ne croisait que des gens rêvant d’Inutopia, comme d’une terre qui leur offrirait un nouveau futur. En réalité, ils désiraient ce qu’ils ne connaissaient pas, pensant vainement que rien ne pouvait être pire que leur quotidien.

“Vous êtes d’un cynisme jeune homme ! Vous parlez sans la moindre passion. Voyez- vous, quand j’avais votre âge et encore mes deux jambes, je me suis moi même rendu à Inutopia. Je me souviendrai toujours de ce que j’ai ressenti en débarquant sur cette plage… Le vent soufflait si fort qu’on avait du mal à avancer avec mon équipage. Le sable nous rentrait dans les yeux, dans le nez, la bouche… Mais quand les éléments se sont calmés et que j’ai vu ce qu’il y avait à l’horizon… Je n’oublierai jamais cette vision.”

Le public s’était détourné de Lazare pour se concentrer sur le vieillard unijambiste. L’émotion contenue dans sa voix les touchait bien plus que l’énumération scientifique du voyageur.

“Qu’avez-vous vu grand-père ?” Demanda une jeune fille, posant son torchon sur le comptoir.
“J’ai vu un nouveau monde. Tout me paraissait plus vibrant, comme si mes yeux avaient toujours été couverts d’un voile laiteux qui, tout à coup, s’était envolé. Les arbres ressemblaient aux nôtres mais étaient plus grands, plus fiers. Les fleurs se déversaient sur le sol comme une cascade miroitante, les animaux étaient gras, rebondis, ils disparaissaient dans les fourrés avec grâce pourtant. Même ce satané sable brillait de mille feux, comme de la poussière d’étoiles. Et, loin dans le ciel, il y avait un dragon.”

Des “oooh” et des “aaah” émerveillés retentirent et quelques individus jetèrent des regards courroucés à Lazare. Oui, il avait omis de leur parler des dragons. Mais enfin, pourquoi tout le monde était fasciné par ces monstres ?

“Je me suis alors dit que c’était ici que je voulais passer le reste de mes jours. Qu’importe si les habitants de cette mystérieuse contrée étaient accueillants ou non. Mais je voulais ramener ma famille avec moi alors, après quelques jours à la saveur du paradis, nous avons repris la mer. Comme vous le savez, peu de gens tentent la traversée. C’était déjà un miracle d’avoir survécu à l’aller, alors ce retour aura offensé les Dieux j’imagine. J’avais un beau navire, il filait sur l’eau fièrement et son bois était de la plus haute qualité. Face à une bête pareille, il n'a pas résisté plus de quelques secondes. Un léviathan, il a fallu qu’on tombe sur un léviathan… L’eau était calme, le soleil nous chatouillait la peau, personne n’aurait pu se douter de ce qui allait se passer. On imagine souvent que les catastrophes se produisent la nuit ou durant une tempête mais non, l’horreur s’est déroulée en plein jour. J’étais sur le pont, à tribord et je pensais qu’il s’agissait d’un scintillement à la surface de l’eau, un peu comme si l’on avait renversé dessus une grande quantité d’huile. C’est alors que le serpent des mers est remonté vers la surface et je me suis rendue compte que ce miroitement étrange était simplement le reflet de ces gigantesques écailles. Il a ouvert une gueule, une gueule… Je ne peux pas vous la décrire, c’est comme si on regardait sa propre mort en face, comme si toute la lumière du monde était aspirée dans un puits sans fond. Qu’aurions-nous pu faire ? Il n’a attaqué qu’une fois, ouvrant mon beau bateau en deux et tuant la moitié de mon équipage. J’y ai laissé ma jambe et tout espoir de revoir Inutopia un jour.”

L’ancien capitaine se tut et personne n’osa rompre le silence. Il leur avait cruellement rappelé pourquoi si peu de gens se risquaient à traverser la mer des monstres. Il était difficile de parier sa vie ainsi, même quand on était désespérés. Les yeux baissés, les spectateurs fixaient la table en bois massive de la taverne, recouverte de taches de gras, de vin et de sang, marquée par des traces de lames en tout genre. Ils s’imaginaient ce morceau de chêne en pont, ces simples bancs soudainement dotés de rames et les rideaux en coton devenaient des voiles. Ils rêvaient quelques instants, avant de retourner dans les champs le lendemain. La nuit était d’ailleurs très avancée, les bâillements devenaient plus fréquents et les têtes dodelinaient, bercées par le rythme des conversations et par les vapeurs d'alcool. La propriétaire était ravie, elle avait rarement aussi bien vendu sa bière infecte. Elle intervint d’ailleurs, posant sa large main sur l’épaule de Lazare.

“Faut croire que le vieux sait mieux parler que vous l’explorateur hein ?”
“Allons, j’ai juste essayé d’apporter un peu de pragmatisme à tout cela.”
“Mais nous on s’en fout de ton mot compliqué l’étranger, on veut des histoires.”

Lazare soupira et secoua la tête, dépité par ce manque de culture flagrant. Ces gens du commun étaient d’un ennui ! Ils étaient touchés par le récit ému d’un vieil handicapé qui avait tout perdu, c’était naturel. Il connaissait des escrocs sur les marchés qui pouvaient décrire des attaques encore plus spectaculaires pour deux écus. L’homme de la mer avait l’âme d’un exalté, il avait transposé ses fantasmes sur cette plage inhabitée et avait cru arriver sur une terre sacrée, voilà tout. Lazare, lui, était lucide. Il voulait démontrer qu’Inutopia n’avait rien d’extraordinaire. Soudain, au moment où il se préparait à prendre congé de l’assemblée, sentant bien qu’il ne gagnerait pas le débat, trois coups furent frappés à la porte. Une nouvelle fois, le silence se fit, car les habitués n’avaient pas l’habitude d’une telle politesse. En général les soulards ne s’annonçaient pas de la sorte, ils se contentaient de rentrer dans la taverne en beuglant comme des putois. Avec un instinct sûr, toutes les têtes se tournèrent vers l’entrée, fixant la porte qui pivota lentement.

“Oh mes Aïeux !”

Cria la tavernière avant de se réfugier derrière son comptoir, tandis qu’un homme tournait de l'œil au fond de la salle. Un chevalier gigantesque se tenait dans l’embrasure de la porte, baissant légèrement la tête pour ne pas la cogner. Son armure était faite d’un métal étrange que personne ne reconnaissait, pareil à de l’obsidienne. Son casque ne révélait rien, pas même l’éclat de ses yeux et c’est ce qui effrayait les autres. On aurait dit un revenant, un esprit démoniaque. Tous pensèrent la même chose. Il s’agissait du Black Knight. La foule se tassa contre les murs, le laissant passer avec effroi, isolant Lazare seul à sa table, face à sa destinée. Le chevalier ne prononça pas un mot et avança lentement, une main gantée de noir posée sur une imposante épée. Son équipement valait à lui tout seul le village tout entier cependant, même s’ils s’étaient tous jetés sur lui pour le dépouiller de ses biens, ils n’auraient eu aucune chance de gagner. Quand il arriva au niveau de Lazare, le chevalier se figea et le toisa. Tremblant, l’explorateur lui tendit le pendentif, répondant à des stimulis primitifs comme si, depuis le début, il savait que ce n’était pas une relique mais un objet que son propriétaire viendrait réclamer. De sa main gauche, le chevalier récupéra son bien et de la droite il tira son arme. La tête de Lazare roula sur la table, ses yeux arborant un air surpris presque comique. Plus personne n’osait émettre le moindre son, même les respirations étaient discrètes, comme si l’on s’attendait à un massacre si quiconque témoignait du moindre signe de vie. Pourtant, quand le chevalier passa à nouveau la porte, l’unijambiste se mit en mouvement et sautilla à sa suite.

Dehors, le vent mugissait, annonciateur d’une tempête féroce. Le vieillard tanga mais continua son effort, rejoignant le chevalier qui enfourchait un cheval tout aussi sombre que lui. Le marin n’avait plus rien à perdre alors il s’agrippa à un bout de métal, manquant de se couper les doigts face aux arrêtes aiguisées de l’armure.

“S’il vous plait mon grand seigneur, conduisez moi à Inutopia.”

Quelques curieux les observaient par les fenêtres et tous pensèrent que ce vieux fou venait de signer son arrêt de mort. Pourtant, le Black Knight se pencha et hissa ce pauvre corps estropié dans les airs, avant de le déposer devant lui, sur la selle de son cheval. Le visage du vieil homme se fendit alors d’un sourire d’une pureté extraordinaire, enfantin et innocent. L’étrange duo disparut dans la nuit, laissant tant de questions en suspens, et de nouvelles histoires à se raconter au coin du feu. Les terres d’Inutopia n’avaient pas encore révélées tous leurs secrets…

N°2 Eyanthis

Prologue :
'La Découverte d'Inutopia'

Dans une époque lointaine, aux confins de mon adolescence, je me rappelle encore des murmures d’un monde où la magie coulait à flot, où les créatures mythiques dominaient les terres et les cieux, et où les guerriers vivaient des quêtes exaltantes et des batailles épiques. Ce monde, nommé Inutopia, m’a été révélé non pas par un vieux sage ou un parchemin ancien, mais par mon propre sang, mon petit frère, Ripp.

Les yeux pétillants d’excitation et de malice, Ripp m'a parlé d'un lieu où nos rêves les plus fous pourraient prendre vie, où les jours étaient des épopées et les nuits des toiles étoilées de mystères. « Imagine, grand frère, » disait-il avec une joie enfantine, « un endroit où nous pourrions voler avec des dragons et découvrir des trésors inestimables! »

C’est avec un mélange d’anticipation et d’inquiétude que je le suivis dans ce voyage inconnu, dans cette terra incognita de merveilles et de dangers. Nos pieds foulaient des terres jamais explorées, nos yeux s’écarquillaient devant des créatures jamais vues, et nos cœurs battaient à l’unisson face à l’infini des possibles d’Inutopia.

Ainsi commença notre épopée, notre voyage dans un monde où la réalité se mêlait à la fantaisie, où le quotidien se transformait en extraordinaire. Inutopia, avec ses mystères et ses enchantements, s’ouvrait devant nous, nous invitant à plonger dans ses profondeurs, à explorer ses confins, à vivre ses légendes. Et c’est main dans la main, armés de nos rêves et de notre insouciance, que nous avons accepté son appel, que nous avons embrassé notre destin. Bienvenue dans le récit de notre découverte d'Inutopia, le monde de tous les possibles.


Chapitre 1 :
'Le Jeune Intrépide et son Petit Frère Ripp'

« Ripp, regarde ces terres inconnues ! » dis-je, nos yeux écarquillés devant l'immensité d'Inutopia. « Imagine tout ce qu’on pourrait découvrir ici ! » Ripp, avec son regard pétillant et son enthousiasme juvénile, répondait : « Il doit y avoir des trésors cachés partout ! Et des créatures qu’on n’a jamais vues ! »

Chaque jour, nous partions à l’aventure, explorant, combattant, apprenant. Le soir, autour d’un feu, nous partagions nos rêves et nos espoirs. « Tu crois qu’on trouvera un jour un dragon ? » demandait Ripp avec impatience. « Et pas n’importe lequel, un dragon de feu aux écailles dorées ! » ajoutais-je, en faisant briller ses yeux d’excitation.

Nos journées étaient ponctuées de découvertes exaltantes et de défis stimulants. « Par ici ! » criait Ripp, « J’ai entendu un rugissement par là ! » Et ensemble, nous courions vers l’inconnu, vers l’aventure. « Qui sait, » dis-je en souriant, « peut-être que ce sera aujourd'hui qu’on trouvera notre dragon doré ! »

Assis sous les étoiles, nous rêvions à l’infini des possibles d’Inutopia. « Grand frère, crois-tu qu’on découvrira tous les secrets de ce monde ? » me demandait Ripp, les yeux brillant d’étoiles. « Inutopia est un livre ouvert, » répondais-je en le serrant contre moi, « et nous allons le lire page par page, secret par secret. »

Ripp et moi, complices dans cette épopée, étions les protagonistes de notre légende, les explorateurs d'un monde où chaque jour était une nouvelle aventure, une nouvelle quête, un nouveau mystère à résoudre. Inutopia était notre royaume, notre rêve, et chaque moment passé ici était un trésor plus précieux que l'or.

Chapitre 2 :
'Le Retour et la Quête du Million de Dragons'

Huit ans après ma première aventure, je retrouvais les terres d'Inutopia, cette fois en solitaire, Ripp ayant déjà arrêté durant notre première épopée. La nostalgie et un mélange de maturité et de sagesse teintaient mon regard sur ce monde que nous avions tant aimé.

Inutopia, malgré les années écoulées, conservait sa magie et ses mystères, mais mon objectif avait changé. Désormais, j’étais à la tête d'une immense armée de dragons, et ma quête était de l'agrandir jusqu’à atteindre le million. « Pour toi, Ripp, » murmurais-je parfois en scrutant l'horizon, « je vais conquérir le ciel avec un million de dragons. »

Les territoires que Ripp et moi avions explorés ensemble semblaient à la fois familiers et nouveaux. « Ici, » me disais-je en survolant des terres connues, « nous avions rêvé de trouver notre premier dragon. » Et aujourd'hui, je chassais, explorais, bataillais chaque dragon conquis me rapprochant de mon objectif ultime.

Les nuits, je contemplais les étoiles, me remémorant nos aventures passées et rêvant de mon futur empire draconique. « Un million de dragons, » soufflais-je au vent nocturne, « un pour chaque secret d'Inutopia que nous voulions découvrir. »

Le retour à Inutopia était un voyage sentimental et ambitieux, une redécouverte à travers les yeux de l’expérience. Et bien que l’excitation juvénile ait laissé place à des rêves plus grands et plus audacieux, l’esprit d’aventure et de découverte que Ripp et moi partagions autrefois vivait toujours en moi, alimentant chaque pas, chaque vol, chaque conquête dans ce monde magique. Inutopia était toujours mon rêve, mon épopée, et chaque dragon capturé était un pas de plus vers la réalisation de ce rêve grandiose.

N°2 Schwob (égalité)


Des années d’errance dans l’ombre s’étaient écoulées depuis ses anciens faits d’armes, et le paysage avait bien changé.

De retour en Inutopia, il se mit d'abord en quête de retrouver ses anciennes armoiries, et se dirigea pacifiquement vers le royaume d’un seigneur qu’il avait jadis connu. Artisan à ses heures perdues, ce seigneur confectionnait il y a fort longtemps des blasons aux motifs colorés, d’une qualité exceptionnelle, que les roliens ornaient fièrement sur la place publique.
« Vieux camarade ! Ton vœu est pieu. Ces armoiries sont tombées dans l’oubli. » Il le chassa de son domaine, vola ses écus, et laissa curieusement quelques piécettes au fond de sa bourse.
Las de cette première quête avortée, il s’en alla conter ses malheurs sur la place publique d’Inutopia.
« Bonjour »
La découverte de cette place publique fût une expérience curieuse. Il fût d’abord surpris de voir une politesse particulièrement aiguisée chez certains seigneurs, capables de salutations d'une régularité époustouflante. Il fît aussi connaissance avec d'autres, dont les lamentations quotidiennes étaient telles qu'il les pensa annonciatrices de grands malheurs. Toutefois, il peina rapidement à comprendre leurs revendications. Il ne fût pas seul, et se rendit vite compte que bon nombre de seigneurs, en réalité, les ignoraient déjà, depuis longtemps. Il remarqua aussi que d’autres avaient la plume acerbe facile, faites d’invectives ciblées permanentes. IL pensa que d'aucuns méritaient sans doute quelque châtiment pour des sacrilèges commis. Toutefois, il peina encore à comprendre le fondement de tels agissements, et se rendit compte qu'il ne s'agissait que d'arbitraire, que ces calomniateurs annonçaient pourtant réprouver.
« Ceux qui parlent le plus ici, ne disent pas grand-chose » pensa-t-il finalement.
Malgré ces quelques agitateurs, un calme relatif reignait.
Sur cette place publique, il interpella Melqart, le plus célèbre des chevaliers noirs. Quelques recherches dans les archives de la Tour Noire plus tard, ses armoiries furent retrouvées.
Il prit par la suite soin de recruter et de former des troupes. « Je dois me refaire un nom dans ses contrées afin d’avoir une chance d’être accepté dans un clan » pensa-t-il. Le coût des espions combiné à la difficulté de les recruter failli avoir raison de son courage. Il remarqua toutefois que la Tour Noire se montrait souvent très généreuse. On racontait que sa fortune était telle qu’il lui arrivait régulièrement qu’elle se débarrasse de quelques écus, faute de place pour les stocker.
« Bon appétit»
Subventions et politesses lui donnèrent le courage de continuer à se constituer un royaume décent. Il parcouru les terres Inutopiennes en quête d’un clan à la hauteur de sa motivation, prêt à défendre modestement son rang pour les prochaines compétitions. Il fût surpris de voir encore sur pied cette inébranlable guilde des Brigands, dont l’impertinence des seigneurs avait traversé les âges. Il redécouvrit celle des puissants cornus, guilde pour laquelle il chercha en vain la marque de fabrique. Convaincu de vouloir défaire la domination de ces gros bras, il fût généreusement accueilli au sein d’une meute fatiguée mais non moins déterminée. Une classe en-dessous lors des hostilités, il réussît néanmoins à se faire un nom, et fût surpris de tisser quelque lien de camaraderie avec quelques rares seigneurs dont il partageait l’esprit de dérision.
Mais la routine réapparue, il profita d’une alliance lors de l’épopée hivernale pour déserter la meute, et se calfeutra dans son royaume des semaines durant.
« Bon après-midi»
Au détour de conversations sur la place publique, il croisa par hasard un ancien frère d’armes. Les meilleures décisions se prenant souvent gorgé de sayabinouze, ils se remémorèrent leurs exploits passés, et finirent par re créer ensemble la confrérie dans laquelle ils avaient par le passé connus leurs heures de gloire. A leur grand étonnement, ils réussirent à réunir suffisamment de seigneurs de valeur pour participer fièrement à l’édition estivale de la plus célèbre compétition d’Inutopia. Ils firent un pacte inattendu pour tenter de bousculer l’ordre établi. Ils découvrirent alors que ceux qu’ils pensaient maîtres de sang-froid, de flegme et d’aplomb, se métamorphosèrent face au danger auquel cette alliance surprenante les avait confrontés, et justifièrent leur manque de courage par une chimérique injustice.

Revigoré par ces louables batailles, cette fois il en était certain. Il n'étaient plus question de se terrer. Sa puissante guilde lui avait donné cette raison de vivre qui lui manquait. Ensemble, ils sauraient répondre présents lors des prochaines batailles de ce monde. Avec tout le courage et la camaraderie qui les caractérisaient.
« Bonne nuit »

N°3 Yogsototh

La pluie, le vent et le temps ont fait des dommages, mais c’est un étrange journal qui vient d’être retrouvé dans d’antiques ruines à l’est d’Inutopia. L’écriture est quasi effacée, mais à force de concentration, et une belle migraine, il est possible d’en décrypter quelques passages.
Toi qui parcours mon journal, laisse moi me présenter. Mon nom importe peu, mais j’ai foulé ces terres autrefois. Je laisse cette trace de mon modeste passage, un fugace instant capturé sur ces terres étonnantes et inhospitalières.
Par une froide matinée de décembre, de l’an 2004, je me suis brutalement incarné en ces contrées. Démuni, faible, affamé et ignorant, j’ai erré quelques temps afin de me familiariser avec les lieux.
D’un bout de bois je me suis fait une lance. D’un soldat à demi mort, je me suis occupé jusqu’à qu’il ait la force de porter une dague émoussée. Ensemble nous avons tenté de détrousser un marchand dont les joyaux aux doigts et la forme protubérante d’une bourse remplie attiraient notre regard.
Ensemble, nous avons mordu la poussière, et pire encore, mon compagnon d’infortune s’est retrouvé enrôlé de force dans l’armée de mon adversaire.
L’écriture qui suit est illisible sur plusieurs pages, son auteur semblant délirer à propos d’une étrange énergie spirituelle qu’il perçoit autour de lui sans parvenir à la maîtriser.
Plusieurs lunes se sont écoulées et je reprends des forces après une défaite cuisante. J’ai trouvé un lopin de terre, rien de fastueux, mais à force de dur labeur je suis parvenu revendre quelques légumes malingres au marché voisin. Je me fais discret, souvent la nuit j’entends de monstrueux bruissements d’ailes, ou de puissants galops qui martèlent le sol non loin.
Quelques pages encore plus loin…
Sans être florissant, je parviens enfin à gagner quelques écus. J’ai engagé quelques serfs à mes côtés, et quelques mercenaires qui passaient par là. Au marché, j’ai discuté avec un curieux personnage qui m’a vanté les mérites d’un grimoire magique. Peut-être était-ce un escroc, mais avec cette magie je devrais parvenir à invoquer de puissants sorciers pour m’accompagner.
Les pages se succèdent, faisant état d’une progression laborieuse.
J’y suis enfin parvenu ! J’ai percé les secrets de ce maudit grimoire ! L’étrange sorcier que j’ai invoqué m’a confié qu’il pouvait se multiplier, à l’infini. En parallèle, j’ai décidé de m’attacher les services de discrets émissaires. Ils pourront surveiller les alentours, et espionner les hameaux voisins.
Plusieurs semaines passent, monotones, jusqu’à la dernière page.
Une étrange lumière dorée scintille dans le ciel depuis ce matin. Je me suis approché furtivement, et à bien y regarder, on dirait un immense crâne en or… De quoi peut-il s’agir ? Un trésor ? Pour en avoir le cœur net, j’ai rassemblé mes quelques oripeaux, et lancé ma troupaille. S’il s’agit d’un pouvoir, je suis bien décidé à m’en emparer. Vivre dans la peur n’a que trop duré. Je me ferai un nom sur ces terres.

N°4 Martin


Sur l'île mystérieuse d'Inutopia, les contours d'une très haute tour, sombre et imposante, se dessinaient majestueusement contre le ciel. Son nom, la Tour Noire, laissait présager un mystère insondable, une source de fascination pour les curieux et de terreur pour les superstitieux. On prétendait que cette tour, dont le sommet semblait caresser les étoiles, détenait les secrets ancestraux d'une magie ténébreuse, une magie qui, à la lumière du jour, semblait apporter tant de bénéfices qu'elle en paraissait malfaisante.

Les chevaliers noirs, dont l'armure d'obsidienne reflétait les ténèbres de la tour, veillaient néanmoins sur Inutopia avec bienveillance. Leurs montures d'ébène et leurs épées étincelantes, baignées d'une lueur rassurante, garantissaient la sécurité des habitants, malgré l'aura sinistre qui les entourait. Chacun d'entre eux portait la lourde responsabilité de préserver l'harmonie dans l'île.

Les pirates, en revanche, semaient la peur et la discorde le long des côtes d'Inutopia. Leurs navires sombres, ornés de drapeaux macabres, étaient synonymes de pillage et d'effroi. Leur capitaine, incitait autant à la méfiance qu'à l'admiration. Leurs assauts répétés laissaient un sillage de destruction, tandis que les rumeurs de trésors cachés suscitaient des convoitises toujours plus grandes.

Au cœur des forêts anciennes et des vallées paisibles, les licornes, emblèmes de pureté et de grâce, semblaient divines pour certains et orgueilleuses pour d'autres. Les tensions régnaient entre ces créatures majestueuses et les autres habitants d'Inutopia, notamment les Brigands et les Lycans, et encore bien d'autres clans.

Les Brigands guettaient chaque opportunité de s'emparer des trésors précieusement gardés par les licornes. Leurs conflits constants avec ces créatures s'étaient enracinés dans l'histoire mouvementée de l'île, créant parfois une atmosphère tendue et précaire.

Le crâne enflammé était l'épicentre de ces rivalités sanguinaires. Chaque année, des trésors anciens et précieux étaient exhumés, et la concurrence pour s'en emparer était féroce.

Fort heureusement, d'autres événements, bien plus joyeux et festifs, étaient célébrés tout au long de l'année. La fête de l'automne, cébération ô combien réjouissante, venait de se terminer.
Au cours de cette cérémonie effervescente, les habitants d'Inutopia se rassemblaient pour honorer la générosité de la terre. La découverte de trésors enfouis en était le point d'orgue et avait permis à tous les habitants d'Inutopia de remplir leurs bourses.

Notre voyageur solitaire avait trouvé sa place au milieu de ce tumulte. En tant que médiateur, il cherchait à apaiser les conflits et à favoriser la coexistence pacifique entre les clans rivaux. Son désir profond de compréhension mutuelle l'avait conduit à former un groupe hétéroclite de compagnons, des âmes dévouées à la préservation de la paix fragile qui régnait sur Inutopia.

Ainsi, l'aventure se poursuivait, mêlant le mystère de la tour noire, la bravoure des chevaliers noirs, la férocité des pirates, la grâce des licornes, la roublardise des brigands, la loyauté des lycans, les rivalités perpétuelles et la célébration frénétique de la compétition du crâne enflammé. Dans cette île enchantée, où chaque coin recelait une nouvelle surprise, notre voyageur avait trouvé sa destinée, embrassant le fantastique et l'inconnu avec courage et espoir. Leurs aventures continuaient à tisser une fabuleuse aventuree qui serait contée pendant les générations à venir, un conte où l'équilibre entre l'ombre et la lumière persistait, malgré les tumultes du destin.

N°5 Scipiones


Tashiro, le seigneur d'Inutopia aux cheveux d'ébène, se tenait majestueusement au sommet de la montagne de Cristal. Apercevant un jeune seigneur dont il ne reconnaissait ni le nom, ni l'emblême, il ajusta sa cape flamboyante et déclara avec sa grosse voix, une choppe à la main : "Bienvenue dans le monde farfelu d'Inutopia, jeune seigneur , où les licornes dansent la samba et où les dragons jouent au golf les jours fériés."

Le jeune seigneur interloqué cligna des yeux, perplexe. "La samba des licornes et le golf des dragons ? Ça promet ..."

Twitter, le maître des Grandes Pompes Rouges, s'empressa d'ajouter : "Ah, tu t'habitueras rapidement à nos bizarreries. Ici, même les trolls trollent, et les princesses organisent des concours de selfies magiques."

Hommelige, le seigneur de la Cabana, sourit en coin. "Et n'oubliez pas nos brigands végétariens qui attaquent les navires à grands coups de brouettes magiques ! C'est un spectable à ne pas manquer."

Le jeune seigneur hésitait entre rire et fuir ce monde étrange. Mais une attirance inconsciente le retenait avec ces seigneures aux noms et aux propos sans queue ni tête. "Quel est donc le nom de ce monde mes Seigneurs ? Car je manie aussi bien l'épée que le verbe et suis prêt à relever le défi, même si je dois combattre un dragon au mini-golf et supporter l'égo de princesses chariant des brouettes !"

Admin, le maître du Temps, lui tendit une tablette magique. "Ce monde est Inutopia. Ne me demande pas pourquoi, j'ai bien tenté de l'appeler RiseOfLords mais rien y fait, j'ai abandonné. Voici mes 1ers conseils si tu veux rester et conquérir terres et écus dans notre monde : recrute le maximum d'espions, ne reste pas seul sur les chemins, et n'écoute jamais Zucc le facétieux. Attention aux émoticônes grincheux aussi, ils donnent mauvaise réputation !"

Le jeune seigneur prit la tablette en main, prêt à se lancer dans cette aventure loufoque. "Je suis prêt à tout, même à vous racontrer les pires blagues potaches et à poster chaque jour mon KikouLoL pour obtenir votre bienveillance et les trésors de ce monde. Je défierai le temps pour rattraper ces grands seigneurs excentriques en haut de la montagne. Et avec vous, je deviendrai moi aussi un seigneur naif mais heureux dans ce monde d'Inutopia."

Les quatre seigneurs de guerre éclatèrent de rire, leur nouvelle recrue avait vraisemblablement un humour tout à fait compatible avec leur monde. Prêts à affronter les péripéties les plus absurdes, ils se préparèrent à écrire une nouvelle page de l'histoire d'Inutopia.
Alors que le jeune seigneur se familiarisait avec les bizarreries d'Inutopia, de nouveaux personnages étonnants firent leur apparition.

Brutos, le gros elfe vert, émergea de la forêt d'Émeraude en trébuchant sur une racine magique invisible. Il éclata de rire en se relevant, secouant la forêt tout entière.
"Salutations, les amis !" cria Brutos d'une voix tonitruante.

"Je suis Brutos, l'elfe le plus costaud et le plus vert d'Inutopia. Si vous avez besoin de quelqu'un pour ouvrir un fut de saya magique, je suis votre elfe !"

Tashiro, Twitter, Hommelige, Admin et le jeune seigneur échangèrent un regard amusé. Ils étaient habitués à la diversité d'Inutopia, mais Brutos était un être tout à fait à part.

Ovanek, le vieux brigand campeur, apparut à côté du feu de camp magique qu'Hommelige venait d'allumer. Il préparait une tasse de potion merveilleuse dans une bouilloire qui ressemblait étrangement à un crâne gobelin.

"Salut, les gars," dit Ovanek en ajustant son chapeau à pointe. "J'ai entendu dire que nous avions un nouvel arrivant. J'ai pensé qu'une bonne histoire autour du feu serait la bienvenue une fois quelques saya écoulées. Vous savez, avec des tempêtes magiques qui éclatent, des écus qui disparaissent et des dragons malheureux.

Le jeune seigneur s'installa autour du feu avec fascination. "Des tempêtes magiques ? Des dragons malheureux ? De la Saya ? Je suis partant !"

Tarathiel, la jolie seigneuresse des montagnes d'Argent, arriva avec grâce en fendant le ciel, ses cheveux argentés scintillant sous la lueur de la lune. Elle s'inclina gracieusement devant les seigneurs de guerre.

"Je suis Tarathiel, gardienne des montagnes d'Argent," dit-elle d'une voix mélodieuse. "Je suis ici pour vous offrir mon soutien et mes connaissances en magie des montagnes."

Hommelige, le troll à l'intelligence surprenante, se joignit à la discussion en la regardant en coin : "Pour démarrer cette veillée, je vous propose une petite histoire entendue chez mon ami Jorune :

C'est celle d'un seigneur nain qui bouscule un elfe parmi la foule qui se presse dans les rues de Kraäl :
- Milles pardon mon seigneur, je suis à la recherche de ma femme !
- Ah, mais c'est étonnant je recherche aussi la mienne !, répond l'elfe
- Comment est-elle ? lui demande alors le seigneur nain.
- Elle est grande, 1m85, des cheveux bruns aux yeux verts, élancée, bronzée, et elle porte une tunique elfe courte en cuir d'Alqualondë. Et la vôtre ?
- Le seigneur nain secout alors la tête : "Non mais laissez tomber, moi c'est pas grave, on va plutôt chercher votre femme d'abord !"

Les seigneurs de guerre se regardèrent une fraction de seconde et éclatèrent de rires gras autour du feu de camp. Même Brutos émit un grondement joyeux. Tarathiel, elle, leva les yeux au ciel l'ait un peu gêné.

"Bien, il me semble que cette soirée sera pleine de téstostérone, aussi je vous laisse entre seigneurs pour ce soir. Au plaisir, jeune seigneur." Et Tarathiel s'échappa dans le ciel.

Tashiro versa alors au jeune seigneur une grande saya, et tous levèrent leur verre. "Bien, très subtile, Hommeligne," dit-il avec un clin d'oeil. "Nous allons donc pouvoir discuter sérieusement jeune seigneur. Mais au fait, quel est ton nom ?"

N°6 Shino

https://docs.google.com/document/d/1IKxo2TpwfPcJF_MVcIDFL5HQHw36xacgypvBUBnwSSY/edit

N°7 Auron

Un jour, au cours de mes pérégrinations à travers les terres d'Inutopia, je fis une découverte qui allait changer ma vie à jamais. Le soleil se couchait à l'horizon, baignant la forêt d'Éclat d'Argent d'une lueur dorée. Je me trouvais à la lisière de cette forêt, contemplant les arbres majestueux et les ruisseaux chantants qui semblaient tout droit sortis d'un rêve.

C'est alors que je remarquai un éclat inhabituel au loin, un éclat argenté qui perçait la pénombre de la forêt. Intrigué, je décidai de m'aventurer plus profondément dans la forêt d'Éclat d'Argent, ignorant les avertissements des voyageurs que j'avais rencontrés en chemin. Ils m'avaient parlé de créatures magiques et de seigneurs puissants qui régnaient sur ces terres, mais ma curiosité l'emporta sur la prudence.

À mesure que j'avançais, l'éclat argenté se fit de plus en plus lumineux, comme une étoile dans la nuit. J'arrivai finalement dans une clairière enchantée, où la source de cette lumière se révéla à moi : un étendard portant l'image d'une licorne blanche majestueuse, la bannière des Licornes dirigées par le noble Seigneur Fredfabco.

Les Licornes, bien que dépourvues de cornes, étaient des humains d'une grande beauté, portant l'étendard de la licorne blanche avec fierté. Leurs pouvoirs magiques étaient indéniables, et ils représentaient la grâce et la pureté dans ces terres mystiques.

Fredfabco, le chef des Licornes, s'approcha de moi avec un sourire bienveillant.

Fredfabco : "Bienvenue, voyageur. Je suis Fredfabco, le Seigneur des Licornes. Vous semblez égaré. Que vous amène dans nos terres sacrées d'Inutopia ?"

Auron : "Je suis Auron, un vagabond en quête d'aventure et de sens. Votre clairière m'a attiré, et je suis honoré de vous rencontrer."

Je passai un certain temps parmi les Licornes, découvrant leurs traditions magiques et leur sagesse. Cependant, mon âme d'aventurier ne pouvait rester en place bien longtemps. Je pris la décision de quitter les Licornes pour devenir un mercenaire errant, explorant davantage les terres d'Inutopia.

Mes voyages me menèrent à travers de vastes étendues, où je fis la connaissance de diverses coalitions et seigneurs. Les Lycans, menés par la féroce Lilithia, étaient des changeformes Lupus et Loup-Garou redoutables. Leurs yeux luisaient d'une lueur sauvage, et leur meute était impitoyable.

Lilithia : "Auron, te voilà parmi les nôtres. Les ténèbres rôdent en ces terres, mais nous, les Lycans, veillons sur elles."

J'échangeai également des mots avec des membres de la Coalition Cité-Perdue, des individus déterminés à défendre leurs idéaux. Ils se battaient pour la liberté et l'égalité, et leur détermination était inébranlable.

Youna : "Bienvenue dans notre alliance, Auron. Nous sommes la Cité-Perdue, et nous sommes prêts à tout pour préserver nos convictions."

Les Repaires des Sages étaient également présents, avec Tiki29 en tête, rivalisant avec Dragonsniper pour l'acquisition de précieuses connaissances.

Tiki29 : "Drangonsniper, tu es un adversaire redoutable, mais la sagesse triomphera toujours."

Puis vint la Coalition des Brigands, les Sans Foi Ni Loi, qui avaient une bannière ornée d'une tête de mort et d'un cache-œil de pirate. Ils étaient amateurs de Sayabinouze et pillaient les seigneurs sans pitié.

Redhotdevils : "Nous ne vivons que pour le plaisir, Auron, et nous ne reculerons devant rien pour l'obtenir."

Les Chevaliers Teutoniques, fiers guerriers croisés dirigés par Badlogic et ses compagnons, se dressaient contre les démons et les forces des ténèbres.

Badlogic : "Notre foi est notre épée, et nous la brandirons contre les créatures des abysses."

Et enfin, les Chevaliers Noirs, maîtres des terres d'Inutopia, étaient dirigés par Melqart, le prince de la cité, et admin, le Grand Inquisiteur. Leur puissance était incontestable.

Melqart : "Bienvenue, Auron. Vous avez trouvé votre chemin jusqu'à nous, comme l'avaient prédit les anciennes prophéties."

Au fil de mes aventures, j'entendis parler de créatures magiques, de démons aux yeux luisants dans les ténèbres, et de dragons majestueux dont la simple mention faisait trembler les cœurs les plus courageux. L'Oliphant, une créature colossale et mystique, était le gardien de ces terres.

Mes aventures dans les terres d'Inutopia avaient commencé, et j'étais déterminé à découvrir tous les mystères que ces terres magiques avaient à offrir.

Au fil de mes aventures, je fus témoin de la magie puissante qui imprégnait les terres d'Inutopia. Des tempêtes magiques éclataient parfois dans le ciel, leurs éclairs illuminant la nuit tandis que des vents surnaturels soufflaient à travers les contrées, porteurs de secrets anciens. Des amnésies, œuvres de puissants sorciers, effaçaient parfois les souvenirs des seigneurs, jetant un voile d'oubli sur les événements les plus sombres et les plus secrets.

Pendant mes voyages, j'eus la chance d'apercevoir des dragons majestueux qui survolaient les cieux d'Inutopia. Leurs écailles scintillaient sous le soleil, et leurs ailes puissantes fendirent l'air avec grâce. Ces créatures colossales étaient à la fois magnifiques et terrifiantes, incarnant la puissance brute de la magie.

Les démons, en revanche, étaient des ombres sinistres qui rôdaient dans les recoins sombres du paysage. Leurs yeux brillaient d'une lueur maléfique, et leur présence était une menace constante pour les seigneurs d'Inutopia. Leurs noms étaient tus, craints par tous ceux qui entendaient leurs murmures malveillants dans l'obscurité.

Un jour, alors que je poursuivais ma quête, je fus témoin d'un affrontement épique entre un dragon et une coalition de seigneurs intrépides. Le dragon, d'une envergure colossale, crachait des flammes brûlantes dans le ciel, illuminant la nuit d'une lueur rougeoyante. Les seigneurs, armés de leur courage et de leurs épées magiques, s'unirent pour affronter cette bête ancestrale.

Auron : "Nous devons l'abattre ! Il ne fait aucun doute que ce dragon menace les terres d'Inutopia."

Nina, la puissante seigneure des Licornes, leva son épée étincelante.

Nina : "Pour Inutopia ! Pour la justice !"

Les seigneurs firent preuve d'une bravoure sans pareille, et la bataille fit rage sous la lumière des étoiles. Finalement, grâce à leur détermination et à leur magie, ils réussirent à blesser le dragon et à le chasser des terres d'Inutopia.

Mais les démons rôdaient toujours, et la menace qu'ils représentaient ne pouvait être ignorée. Alors que je continuais mes aventures, je me jurai de découvrir les secrets de cette terre mystique et de protéger ses habitants des forces obscures qui la guettaient. Les terres d'Inutopia regorgeaient de magie, de créatures extraordinaires, mais aussi de dangers incommensurables, et j'étais prêt à affronter tout ce qui se dressait sur mon chemin pour percer leurs mystères.

N°8 Youcat (égalité avec Ivellios et Zazaza)


Mission m’était donc donnée de conter la découverte d’Inutopia. A cette évocation, des images imprécises me reviennent en mémoire. De l’eau a coulé sous mon pont-levis et je peine à rassembler mes vagues souvenirs.

Mon premier élan me porte à retrouver mes compagnons d’antan, ceux-là même qui avaient guidé mes pas jusqu’à Inutopia pour la première fois. Une parfaite occasion de passer une agréable soirée à ressasser notre jeunesse et à rire ensemble ! J’emporte avec moi un tonneau de Saya, un bon morceau de gibier et me met gaiement en chemin. Arrivé à destination, je comprends vite que je ne pourrais pas en tirer grand-chose : Je n’ai plus que leur stèle pour trinquer… Arthemis et Bartimeus sont six pieds sous terre, depuis de nombreux hivers à en croire le délabrement de leur sépulture.

De retour dans ma citadelle, je me plonge dans mes archives. Mes missives, les anciens numéros de la Gazette, les annales de mes différentes coalitions, les restes éparpillés de mon journal de bord… Rien de tout cela ne me permet de reconstruire avec précision l’esquisse de cette découverte d’Inutopia. Il existe pourtant un moyen, que je redoute mais cela semble maintenant inéluctable…

Il me faut quitter le confort de ma citadelle, prendre la route et risquer de tout perdre. Je dois quitter ce royaume que j’ai patiemment construit, quitter cette terre qui m’est maintenant familière et retourner d’où je viens. D’où je suis venu le premier jour. Le seul moyen de retrouver mes souvenirs c’est de les revivre ! Le gain en vaut la chandelle, je souffle donc les dernières qui brulent sur mon bureau et part, sans me retourner. Le cœur lourd, j’arrive au carrefour de la croix rouge, et saute le pas.

C’est alors que, juste en face de son alter égo masculin, elle se révèle à moi ! La découverte d’Inutopia ! Il est vrai qu’elle aurait pu se couvrir un peu plus – une simple étoffe pourpre nouée à la taille et un couvre-chef original – mais ça n’est pas pour me déplaire. J’aurais pu la croiser bien plus souvent, si seulement j’avais osé me déconnecter plus tôt !

N°8 Zazaza (égalité avec Ivellios et Youcat)

Je me nomme Sir Roland, un chevalier intrépide et loyal du Moyen Âge. Mon existence était vouée à la recherche d'aventures et de quêtes pour honorer mon roi et mon code de chevalerie. Un jour, tandis que je chevauchais à travers une forêt dense, les murmures de la légende d'une châtellenie mystérieuse et magique parvinrent à mes oreilles: c’était la châtellenie d’Inutopia.

Les rumeurs narraient une histoire fascinante d’Inutopia, cachée au cœur d'une vallée reculée, habitée par de puissants sorciers. La magie de ces lieux était censée la dissimuler aux yeux curieux du monde. Intrigué par le mystère qui l'entourait, je pris la décision de me rendre sur place pour en apprendre davantage.

Mes journées se transformèrent en semaines de voyage à travers les terres sauvages, bravant les éléments déchaînés et les créatures fantastiques qui se dressaient sur mon chemin. Enfin, après un périple éprouvant, j'atteignis la vallée mystérieuse et découvris la châtellenie qui s'élevait devant moi, majestueuse et envoûtante.

Un sentiment étrange m'envahit à mon arrivée, une aura magique qui imprégnait chaque pierre du château et chaque brin d'herbe des jardins environnants. Je liais mon fidèle destrier à un arbre, dégainant mon épée avec une précaution toute chevaleresque, puis je pénétrais dans le château.
À l'intérieur, je fis la connaissance de Morgane, la châtelaine. Une sorcière puissante, elle possédait une beauté envoûtante, mais ses yeux étaient empreints d'une lueur mystérieuse. Morgane m'expliqua que la châtellenie était entourée de magie pour protéger d'antiques secrets et des forces obscures qui s'y trouvaient.

Cependant, elle me révéla également qu'un mal ancestral se réveillait au cœur du château, menaçant de se déverser sur le royaume. Guidé par mon sens du devoir, je m'engageais à l'aider à lutter contre cette menace grandissante.
Nous descendîmes dans les entrailles du château, traversant des passages secrets qui nous menèrent à une salle obscure où un portail magique laissait échapper d'effrayantes créatures des ténèbres. Notre mission était de sceller ce portail avant que le mal ne se répande.
Avec l'épée de chevalier que je maniais avec dextérité et les puissants sorts de Morgana, nous affrontâmes les monstres avec une détermination inébranlable. Le combat fut âpre mais notre courage prévalut. Après plusieurs jours et plusieurs nuits, nous réussîmes à refermer le portail, mettant fin à la menace.

Morgana me confia que le château abritait d'anciennes connaissances magiques et des artefacts puissants qui méritaient d'être protégés. Elle voulait exprimer sa gratitude pour mon aide précieuse et en signe de reconnaissance, elle me remit un artefact magique qui renforcerait mon épée, la rendant plus puissante que jamais.

Je décidais de rester, mon cœur étant désormais lié à cet endroit mystérieux. Morgana et moi formions une alliance solide, utilisant nos compétences complémentaires pour protéger Inutopia et ses secrets.
Au fil des années, je devins un gardien du château, veillant sur les mystères anciens et aidant Morgana à maintenir la magie qui les préservait. Les aventures et les défis qui se présentaient à nous renforçaient notre amitié et notre détermination à maintenir cet havre de magie en sécurité. Mon épée, renforcée par la magie de l’artefact, devint légendaire dans tout le royaume, et mon nom fut honoré à travers les terres pour ma loyauté et ma bravoure inébranlables. J'avais trouvé mon chez-moi au cœur de cette châtellenie magique, prêt à affronter tous les dangers pour protéger son mystère et sa splendeur.

N°8 Ivellios (égalité avec Youcat et Zazaza)


L'aube se levait doucement sur Inutopia, baignant les contrées de sa lumière dorée. J'étais arrivé depuis quelques jours déjà, attiré par les récits intrigants de ce monde mystérieux. Mon voyage m'avait mené à travers des forêts denses, des mers tumultueuses et des cités grandioses. Mais c'est dans les recoins les plus reculés que je découvrais les véritables trésors de cette terre.

Ma première rencontre fut avec Les Brigands. Ces individus chaotiques et indisciplinés, dirigés par personne en particulier, étaient connus pour leurs activités de chasse, de pillage et d'orgies. Leur recrutement, aussi barbare que leurs coutumes, se faisait sur la base de la réputation, et un serment d'allégeance était signé de l'un de leurs propres yeux.

Plus tard, alors que je traversais une antique forêt, le murmure des arbres semblait me conter des légendes oubliées. C'était ici le domaine de Faerie, une guilde dont la présence évoquait les contes de fées et les récits épiques. Je pouvais sentir la magie imprégner chaque brin d'herbe et chaque rayon de soleil qui filtrait à travers le feuillage.

Mon périple me conduisit vers les côtes, où la mer se déchaînait sous un ciel tourmenté. Sathis regroupait les marins du coin murmurant des avertissements sur une menace maritime qui planait. Leurs récits parlaient de flottes qui mobilisaient les grandes puissances, pour contrer cette menace.

Alors que je poursuivais ma route, j'entendis parler d'une guilde bien différente, Le clan des licornes. Leurs membres se disaient les gardiens de la pureté et de la justice, une lueur d'espoir dans un monde souvent sombre et chaotique. Bien que leur fonctionnement était paradoxalement bien plus chaotique que le monde qui les entoure.


Un jour, j'entendis parler de L'ordre lycan, des êtres mystérieux qui embrassaient leurs transformations sous la pleine lune. Leur quête restait encore voilée de mystère, mais leur présence marquait une autre facette d'Inutopia, celle des forces naturelles et surnaturelles qui s'entrelaçaient.

Et au milieu de tout cela, il y avait L'A.R.S., une confrérie de chroniqueurs "discrets", mais aiguisés, qui documentaient chaque rebondissement de l'histoire d'Inutopia. Leur plume était leur épée, et leurs mots formaient des boucliers contre les ténèbres.

De plus, je découvris les Black Knights", l'élite, détenant les pleins pouvoirs sur inutopia. Leur influence était incontestée, et leur présence était ressentie dans chaque recoin d'Inutopia.

Au fil de mes rencontres et de mes découvertes, je compris que le monde d'Inutopia était un lieu où la magie, les légendes et les aspirations se mêlaient d'une manière unique. Chacune de ces guildes et l'influence des Black Knights représentaient une part de cette mosaïque complexe, et mon aventure était loin d'être terminée. J'étais prêt à plonger plus profondément dans ce monde, à rencontrer ses habitants, à apprendre ses secrets, et peut-être, à forger ma propre destinée au sein de l'une de ces guildes extraordinaires.

N°9 Arapose





Brume et ombres.

Senteurs confuses. Humus et floraisons. Rouille. Décomposition.

Cacophonie…

Le grand souverain ne l’était pas encore quand il arriva à Inutopia.
A dire vrai, en ces contrées, il n’était rien à l’époque. Rien d’autres qu’un pauvre seigneur ignorant et inexpérimenté.
Mais parfois, avant l’aube et son réveil, il lui arrivait de revivre par bribes son arrivé en ces terres qui firent sa gloire et sa renommée. Ce matin encore, toujours en sueur, il se leva brusquement et pris quelques instants, en haletant, avant de courir à son pupitre pour y retrouver ses écrits récents.

Il faisait ses rêves de plus en plus souvent désormais, et avait pris pour habitude de retracer du bout d’une plume d’azur effilée, en quelques lignes, les minces souvenirs qui se dissipaient trop soudainement.

Des ombres.

De la magie. Puissante. Impénétrable.

Être observé... confusion.

Il prit sa tête dans ses mains tandis que la plume tomba au sol en rebondissant, de fins écarts apparurent entres les barbes bleutés du bel instrument.
-Pourquoi … ? Murmura-t-il
L’espace entre deux rêves diminuait sensiblement depuis des mois et, à ses yeux, dangereusement.
Sa grande connaissance de la magie ne lui permettait pas de comprendre la nature des songes qui le tourmentait. Il avait cependant toujours écouté son instinct et, résolu, il congédia donc tous ses vassaux ainsi que tous les seigneurs et sorciers qu’il devait rencontrer dans la journée.

Avant le zénith, il chevaucha son plus grand dragon en direction de la région sauvage et préservée qu’il entretenait sur Inutopia depuis son ascension au trône. Y poussaient herbes et fleurs magiques de toutes variétés. Un parchemin, copié de son grimoire, occupait ses réflexions.

La concoction lui prit l’après-midi. Il y ajouta le contenu des petits fioles scellées qui pendaient à sa ceinture, réserves puissantes de magie pure et condensée. Il fit taire la faune alentours d’une incantation pour ériger une barrière magique puissante qui, à coup sûr, empêcherait quiconque d’interrompre l’enchantement. Il traça au sol les derniers glyphes quand les premiers rayons lunaires apparurent et éclairèrent la plaine. Seul un grand feu brisait par ses crépitement le silence absolu.

Il respira profondément.

Simplement pour préparer l’instant. Prêt mentalement, il jeta dans le chaudron un fragment de pierre de lune.
La réaction fut immédiate. Un lourd bouillonnement monta en intensité tandis qu’une sombre fumée s’élevait et retombait alentour. La brume odorante s’épaississait de seconde en seconde au point de n’en plus distinguer la lueur du feu présent. Le souverain fit un pas en avant, puis un autre tandis qu’un bourdonnement sourd et fracassant lui vrillait les tympans.

La potion de mémoire est une potion qui permet à celui qui la prépare d’améliorer l’accès à ses souvenir. Son efficacité dépend de la puissance de l’incantateur et de la quiétude du lieu de préparation. Tout élément magique augmentait encore ses effets, et le roi n’avait pas sous-estimé le potentiel des pierres de lune : la potion était incroyablement puissante !

Il plaça sa tête au-dessus des volutes de fumées opaques et tièdes et, d’un coup, perdit le contrôle :

Le pas des armées impressionnantes sur les fines routes des villages. Les bruits des voix qui se coupaient en beuglant dans les tavernes. Les cris des blessés et des morts sur les batailles. Les rugissements féroces des démons, dragons sauvages et autres créatures fantastiques peuplant Inutopia. Le hennissement des chevaux de guerre et leur cri quand, dans un barrissement de tonnerre, les oliphants impériaux écrasaient leurs pattes et leurs sabots en poursuivant leur élan mortel. Les échos des sortilèges magiques qui résonnaient dans sa tête durant sa formation. Les odeurs multiples de décomposition, de rouille, de sang surtout… tout n’était que chaos dans son esprit. Ses sens étaient envahis par les souvenirs tandis que devant ses yeux défilaient des images incohérentes. Flashs de lumière sur lesquels se dessinaient les ombres de soldats, d’épées et de flèches, qui par milliers, assombrissaient le ciel et se fichant dans des corps courbés par la peur et la douleur. La terre meuble sur laquelle il avait tant ployé l’échine pour supplier au maintien de sa vie. Le goût de la chair crue, dans laquelle il avait mordu pour survivre, l’âcreté des baies de la forêt de elfes. La reconnaissance de ses pairs pour ses talents de magiciens. L’horreur dépeint sur les visages des serfs qui ramassaient sans relâche la nourriture destinée aux mercenaires cupides et pervers qui circulaient librement dans la lande. Le temps passé, son nez dans des ouvrages millénaires, afin d’étudier les arcanes mystérieuses des anciennes sciences elfiques. Le sang coulant des crevasses à ses mains, causées par des mois d’écriture rigoureuse. La fatigue et la peur. L’absence de certitude… le relâchement d’un corps qui meurt, d’une âme qui s’évade. Les trahisons, nombreuses, qui avaient tant bouleversé l’ordre de ce monde. Le bruit affreux des cages thoraciques qui, sous pleine lune, s’éventraient et s’étiraient afin de permettre aux Werewolves de prendre possession des individus qui les abritaient.

De longues minutes passèrent tandis que le roi criait sans arriver à maîtriser la quantité d’informations qui se diffusaient, par tous les canaux, dans sa chair et dans son esprit. Trois vieilles blessures se rouvrirent et son sang commençait à perler à travers les tissus de ses habits royaux. Sa vessie se vidait, malgré lui, sur son pantalon de laine ébène et ses ongles entamaient sa peau écarlate.
Une pierre brilla cependant dans sa poche et, peu à peu, s’invita dans l’esprit du monarque pour effacer l’hurlante intensité des souvenirs traumatisants.

Comme un pâle drap de soie, la lueur recouvra tout et, surtout, calma le flot qui, jusqu’alors, ne s’interrompait pas. Les veines gonflées qui déformait le visage du souverain diminuèrent et reprirent leur forme initiale. Le sang qui, de ses oreilles et de ses narines coulait, commença à se figer et son cœur qui, à chamade battait, doucement retrouva un rythme apaisé.
Il reprit finalement le contrôle et put naviguer dans ses souvenirs oubliés.

Loin … très loin … alors qu’il n’était encore qu’un jeune garçon… Les souvenirs se précisèrent. Il revit d’autres champs, d’autres paysages. Des habits et des visages très différents de ceux qu’il connaissait ici à Inutopia. Des jeux, de la nourriture et un langage qui lui semblaient à la fois familiers mais pourtant étrangers. Rien n’était commun mais tout avait un goût de déjà-vu. Et soudain, quelques flashs se firent plus nets.

Dans son village d’enfance, tout le monde le trouvait différent. Il avait toujours su faire danser la pluie et manipulait à loisir les petits insectes et les animaux de faible esprit. Peu importe où il passait, les chats le fuyaient. Il arrivait, sans jamais se tromper, à déceler si quelqu’un mentait ou disait la vérité et il voyait clair dans le cœur de chacun.

Un souvenir plus net encore le piqua de façon plus aigüe. Un homme enivré l’attrapait et le jetait dans une ruelle. Persuadé de sa mort, il avait crié et l’homme s’était effondré. D’autres passants arrivèrent et, tandis qu’il tremblait recroquevillé contre un mur, l’accusèrent du meurtre. Le petit garçon s’enfuit sans réfléchir, alors qu’une foule le poursuivait et que ses yeux d’enfant pleuraient. Au bout d’une éternelle poursuite, presque acculé, il sentit une légèreté dans sa poitrine et cria dans une langue inconnue en direction d’un mur. Une vague d’énergie mit à terre ses poursuivant tandis que, comme par enchantement, il traversa le mur et bascula dans le vide.

Sentiment de chute.

Il perdit pieds de longues minutes, tombant à travers les étoiles. Il lui semblait franchir des paysages innombrables en quelques secondes. Il vit les arbres pousser, tomber, pourrir, renaître, et accompagna le soleil dans ses courbes infinies. Finalement, il se senti accélérer et atterrir, dans un choc sans douleur, sur une terre ferme.

Rien n’était plus pareil. Les odeurs, les sons, … il ouvrit les yeux sur un monde nouveau, inconnu, dans lequel existait une atmosphère qu’il n’avait jamais ressentie mais qui, pourtant, le mettait à l’aise. Une aura de magie planait en ces lieux : enfin il se sentait à sa place.
La lueur pâle du fragment de lune s’estompait, et tandis que le petit garçon de ses souvenirs se relevait, il se vit perdre la connexion. Un recul croissant avec une accélération grandissante le projeta en dehors des songes.

...

Le souverain tomba en arrière dans la nuit noire et ne se réveilla qu’à l’aube. Des picotements le long de sa peau, remontant de ses extrémités vers son torse, ravivèrent son esprit et lui permirent de reprendre une longue respiration. Il sortit de sa torpeur calmement.
- Ainsi ai-je découvert Inutopia, souffla-t-il en se sentant, enfin, en cohérence avec lui-même.

N°10 Kobe

Après plus de trois années à naviguer sur les mers du Sud à bord d’une galère dont le pavillon est aux couleurs de la flotte royale du tyran qui règne sans merci sur le monde de Valinarion, je rame sans cesse pour éviter les coups de fouet sur mon dos endolori.

Soudain le ciel s’assombrit avec des nuages noirs et menaçants, le vent se lève avec de fortes bourrasques de pluie. Un des soldats posté en haut du mât annonça une tempête imminente qui s’avéra d’une extrême violence …

Échoué sur une plage déserte, je fût réveillé par deux bougres après m’avoir déversé un sceau d’eau froide sur la tête. Ils étaient coiffés d’une capuche attenante à une cape noire et crasseuse tombant à leurs pieds. Un foulard dissimulait leur visage.
L’un d’eux se pencha sur moi et me demanda sur un ton inquisiteur
- Pourquoi portes tu un bandeau étranger ?
- j’ai volé de la nourriture sur un marché et après avoir été arrêté par des gardes patrouillant en ville, j’ai défié l’un d’eux lorsque celui ci me faisait des remontrances. Ils décidèrent de me crever un œil pour me punir de mon insolence au lieu de me sectionner une main.

Il se retourna vers le second individu, une voix féminine s’exprima :
- Voleur et borgne, ce jeune homme pourrait nous rendre service, tu crois pas ?
- Tu as raison ma chère
Puis se tournant vers moi il m’aida à me relever et me souffla à l’oreille :
- C’est ton jour de chance étranger, bienvenue en ces terres. Tu vois derrière ces falaises se dresse une forêt gigantesque qui recèle de milliers de trésors. Et au delà de celle ci le monde d’Inutopia s’étend à perte de vue jusqu’au montagnes rocheuses du Nord.

Après avoir baissé leur capuches, les deux vauriens retirèrent leur foulard dévoilant leur visage et je fut surpris de remarquer qu’ils avaient aussi un œil dissimulé sous un morceau de tissu.
L’homme souriant déclina son nom :
- Je me nomme Tashiro et je te présente Falkor mon fidèle bras droit. C’est une femme féroce et maline. Il faut t’en méfier comme de la peste ! Ne nous dit point ton nom jeune étranger, nous devons évaluer si tu peux prétendre à nos attentes.
La femme s’approcha de moi et me recouvrir la tête avec un sac en jute.

A la suite d’un jour de marche en forêt, j’entendis de nouvelles voix au loin, on me retira le sac qui obstruait ma vue. Je pris peur et fis un bon en arrière en apercevant un mastodonte qui se dressait devant moi en broutant de l’herbe.
Tashiro s’adressa à un jeune homme guère plus vieux que moi :
- Ovanek, ramènes ton oliphant dans un pré en bord de lisière de la forêt et accompagnes ce gueux à la rivière pour qu’il se lave. Il pue la charogne !

A mon retour au campement, on me jeta des habits propres puis Tashiro me présenta deux hommes, eux aussi étaient borgnes. Vêtus d’habits sales aux couleurs sombres avec une longue cape et des bottes noires, on pourrait les assimiler à de vils manants et voleurs. Ils portaient chacun un ceinturon avec dague et épée, dans le dos un carquois et un arc pour la chasse.
- Voici Elros et Scipiones, mes fidèles compagnons. Ils vont t’offrir une bonne pitance et puis tu partiras en vadrouille en leur compagnie en forêt.

Les deux sbires me lancèrent une dague et une hache, sûrement pour couper du bois ou dépecer une bestiole. Ils me firent découvrir la forêt pour chasser en compagnie de loups apprivoisés.
Brusquement je vis une ombre se déplaçant sur le sol, levant les yeux j’aperçus des dragons dans le ciel. Effrayé, Scipiones me retint par le bras pour éviter ma fuite.
- N’ai pas peur, ce sont mes dragons. Ils ne te feront aucun mal. Ne sois pas surpris car la nuit nous faisons appel à des démons sortant de terre et aussi des loups garous qui mènent les meutes de loups aux combats.
Je n’en croyais pas mes yeux en apercevant ces créatures volant majestueusement dans le ciel. Je restais sans voix face à ces paroles.
Elros ajouta en rigolant :
- Nous allons nous rendre visite, à leur campement, à nos amis les sorciers mais surtout n’adresses pas la parole à ceux qui sont vêtus de tenues sombres. Ce sont des émissaires de la Tour Noire …

Voilà plus de deux décennies que je partage mes aventures avec mes frères d’armes. J’ai ainsi voyagé dans ce royaume où règne magie et sorcellerie et j’ai découvert dans les contrées lointaines d’inimaginables créatures qui peuplent ce monde que l’on nomme : Inutopia !

N°11 Nina


INUTOPIA LA MAGNIFIQUE

Le seigneur Balthazar chevauchait sans but dans la forêt, il était envahi de pensées tristes, obsédantes.
La nature habituellement lui reposait l’âme et lui permettait de se sentir mieux, mais malheureusement ça n’opérait plus sur lui actuellement, il se sentait à plat et oppressé.
Il essayait de se souvenir des conversations avec son grand-père, entendait sa voix qui lui disait :
« Si un jour, tu n’as plus goût à rien, que tu te sens fatigué et las, que ton esprit est morose, n’oublie jamais qu’il y a un endroit qui peut te redonner le goût de vivre : c’est une cité qui se nomme Inutopia, elle attire les voyageurs des quatre coins du monde grâce à son charme enchanteur.
Elle est nichée dans un lieu magique, c’est un pays de rêve où t’attendent de délicieuses surprises, mon garçon, je te l’assure : c’est un paradis ! et crois-moi tu ne regretteras pas de découvrir ce lieu ! n’oublie pas mon conseil !»
Balthazar sentait que son cheval était fatigué lui aussi, il prit le chemin de l’auberge la plus proche, on lui en avait parlé plusieurs fois, elle était tenue par le Seigneur Bouq, un fin cuisinier ! un gourmet qui collectionnait les trophées et les prix, « Bouq et fines herbes » le paradis des papilles susurrait-on à des centaines de kilomètres alentours.

Assis à la table de la charmante auberge, Balthazar continuait de se remémorer les discours de son vénérable aïeul.
Tandis qu’il dégustait son cochon grillé au feu de bois, arrosé d’un vin de la région, il se rappelait des mots de son grand-père :
« La 1ere fois que je me suis rendu à Inutopia, je recherchais surtout une évasion de mon quotidien, et je n’ai pas été déçu mon petit, cette cité a des paysages fascinants, à te couper le souffle !
Inutopia est aussi captivante que son nom, c’est une terre magique qui remonte à la nuit des temps, alors peuplée de créatures mythiques telles que des sorciers, des oliphants, des Colosses, des Léviathans, elle a connu maintes batailles épiques menées par des clans et tribus, avec des pouvoirs extraordinaires et des sorcelleries.
Inutopia c’est le Mystère et l’émerveillement ! beaucoup de contes et légendes ont été inventés à partir de cet endroit féérique, impressionnant le nombre de recueils et manuscrits à ce sujet.
Le maître de ce royaume s’appelle Messire Melqart, il surveille ce petit monde et gère tous les problèmes, fait régner l’ordre et est aidé de quelques chevaliers noirs, et aussi des trolls, ils ont l’habitude de se rassembler dans une tour pour discuter entre eux, accueillir les nouveaux visiteurs.
N’hésite pas à faire appel à lui : il est sympathique et saura te guider les premières semaines, je te conseille de lui apporter quelques douceurs sucrées, cela le mettra de très belle humeur, tu seras surpris par sa bienveillance.
De toute façon quand il saura que tu es mon petit-fils, il t’ouvrira grande la porte ! son hospitalité est légendaire, je sais qu’il garde un excellent souvenir de moi !»

Balthazar repus, pris une petite liqueur gracieusement offerte par l’aubergiste, puis il soupira et se dit que le moment était venu de suivre les traces de son ancêtre, lui aussi il voulait découvrir cette terre magique, ses secrets et ses trésors cachés, sa splendeur naturelle, et surtout ce personnage qui paraissait un peu énigmatique, le Seigneur Melqart.
Il était certain que comme son grand-père cette cité occuperait à jamais une place dans son cœur. Qu’il allait enfin se sentir mieux dans sa peau, retrouver toute son énergie, et pourquoi pas, un nouvel endroit pour s’établir, lui et sa petite famille.
La découverte de ce royaume fantastique allait lui rendre le smile, et une positivité à toute épreuve !
Allez tavernier Bouq ! il est l’heure pour Balthazar de faire sonner les écus et te rétribuer pour cet excellent repas, de me donner la clé de ma chambre, un repos s’impose avant de nouvelles aventures.
Il était grand temps effectivement de gagner sa chambre, de s’étendre sur un bon lit et de se détendre. C’était décidé : il allait faire le long voyage vers le monde fascinant d’Inutopia, profiter de sa magie et de son enchantement !
C’est le cœur léger que Balthazar s’allongea et ferma les yeux, il était certain d’avoir pris la bonne décision, « Inutopia me voilà ! » sourit-il avant d’entrer dans le beau pays des rêves…..

Fin de l’épisode

N°12 Shouwendy


La quête
Le soleil venait tout juste de se lever dans le ciel et il faisait encore un peu frais pour un mois de mai. Les arbres tout autour de moi étaient baignés d’une douce lueur, et la légère brise faisait onduler leurs feuilles. Tout semblait relativement paisible. Je ramassais donc mes affaires et me préparais à reprendre ma route vers ma quête. Il me restait en effet visiblement beaucoup de chemin à parcourir, n’ayant trouvé aucun des points de repères dont la carte me parlait.
Quelques mois plus tôt en effet, des murmures avaient commencé à se répandre dans la ville et ses alentours, et étaient parvenues jusqu’à moi et ma guilde. Des rumeurs de richesse, de magie, de puissance inconnue… Plusieurs équipes avaient alors été dépêchées pour essayer de trouver la source de ses rumeurs, ou du moins des indices. Mais jusque-là, rien de bien concret… je dois bien l’avouer.
Il y a quelques jours de cela, les choses avaient commencé à changer légèrement. C’était presque imperceptible, mais cela restait présent dans l’air, telle une menace. Mais peu avait su la percevoir, il faut dire. Cependant, dans la forêt à proximité de notre village, il y avait depuis des années une fontaine aux pouvoirs réputés magiques. Elle fournissait de la puissance à quiconque le méritait, disait-on. Et depuis justement quelques jours, elle semblait comme fatiguée, voire épuisée en source magique. Et il n’y avait pas que ça. Sur les sentiers habituellement déserts, on voyait de plus en plus fréquemment différentes caravanes traverser la forêt. Elles ne s’arrêtaient jamais au village et nul ne connaissaient leur itinéraire.
Et puis un beau matin, en farfouillant un peu partout à la recherche de trésor, comme à mon habitude, je trouvais, dans un petit coffre d’une vieille chapelle abandonnée dans les bois, un parchemin, accompagné de ce qui ressemblait à un petit carnet noir relié en cuir. Intrigué, je dépliais la carte avidement. Quel trésor allait-elle m’indiquer ? Mais quelle ne fut pas ma déception en n’apercevant que des petits dessins sur celle-ci ? Il y avait un saule tortueux blanc, une tête de loup noire, et des sortes de petites vaguelettes. Qu’est-ce que cela pouvait-il diantre bien signifier ? Peut-être y aurait-il un indice dans le carnet ?
Je l’ouvris donc et tournais délicatement les pages qui semblaient si fragiles qu’elles étaient prêtes à se déchirer si je faisais un mouvement trop brusque. C’était écrit dans une langue ancienne, que je ne maitrisais pas réellement. Seulement certains de ses mots me paraissaient familiers : « or », « trésor » « source » « pouvoir » et « repère ». Le carnet avait l’air également en lien avec la carte, car ils étaient tous deux signés du même auteur. Peut-être donc que les repères dessinés sur la carte me mèneraient vers ses richesses ?
J’allais refermer le carnet quand soudain un petit bout de papier en tomba, que je n’avais pas vu auparavant. Dessus était griffonné un poème, cette fois-ci dans notre langue. L’écriture avait l’air différente néanmoins.
« Inutopia tu pourras trouver,
Quant au détour de toutes les contrées,
Tu te retrouveras au pied du saule noir,
Dont parlent toutes les histoires.
Terre de magie, elle sera,
Créatures maléfiques, tu rencontreras,
Et d’illustres seigneurs, tu combattras,
Alors la richesse sera à toi.
Pour en découvrir l’entrée,
Il te faudra le purifier,
Et c’est ainsi que s’ouvrit,
La tanière des loups du pays.
Longe le chemin alors,
Jusqu’à ce qui te semble être un port,
Abreuve-toi de tous leurs dires,
Mais ne te laisse pas détruire ».
Un petit commentaire avait par ailleurs été ajouté : « Inutopia te tend les bras. Ne la déçois donc pas ».
Je pris un long instant de réflexion après la lecture de ce poème, et tentai de rassembler toutes mes idées. Tout d’abord y avait-il un saule magique noir ou blanc évoqué dans toutes les légendes dont le pays regorgeait ? Il y a fort longtemps, il me semble, il était en effet question d’un saule auquel on prêtait des vertus magiques, et qui serait situé tout au nord, là où le froid était le maître du temps. C’était décidé, je tenterai l’aventure dès demain !
Et c’est donc ainsi que je me retrouvai sur le chemin menant vers le nord par ce jour de mai nuageux, n’ayant guère d’indices pour me retrouver, hormis une carte des contrées. Je me dirigeais en effet depuis quelques jours, vers le point le plus au nord de cette carte, point d’ailleurs entouré par ce qui ressemblait au dessin d’une légère brume. Soudain, un bruit me fit sursauter, comme un cri, et d’instinct, je me cachai dans les fourrés. Fausse alerte, c’était juste un dragon qui survolait les arbres, fier et majestueux. Heureusement que les arbres me cachent, pensais-je… Je repris donc mon chemin et marchai ainsi de longues heures qui me semblèrent interminables. Au bout d’un certain temps, la température extérieure se mit à diminuer de manière significative, et le ciel se couvrit de plus en plus de nuages, il me parut atteindre donc mon premier objectif : le saule.  
Mais un obstacle me fit m’arrêter soudainement. Devant moi, se trouvait un vide immense. Le néant semblait être présent en dessous. J’observai alors tout autour de moi le paysage, à la recherche d’un moyen quelconque de continuer malgré tout à avancer.
Tout à coup, un rugissement se fit entendre derrière moi, et le sol se mit à trembler. Je tournai rapidement ma tête, un peu inquiet, et ne put retenir un cri d’effroi. Un majestueux petit dragon se trouvait là, et bien qu’il paraissait fort jeune, il ne m’avait vraiment pas l’air très commode. Je fis quelques pas en arrière avant de me souvenir, que le vide se trouvait derrière moi. Et bien évidemment, je me doutais bien, qu’il ne suffisait pas de lui demander gentiment de me porter sur son dos jusqu’à l’autre côté de la forêt. Cela aurait été trop simple. Il ne me paraissait cependant pas très hostile pour un dragon. Etrange… Puis me vient en tête les paroles du poème : « Créatures maléfiques, tu rencontreras, et d’illustres seigneurs, tu combattras ». Devais-je battre le dragon à moi tout seul ?
Guidé alors par mon instinct, et sans grande conviction, je saisis doucement l’arc que je portais sur mon dos, l’arquai et me préparai à lui décocher une flèche. Je fermais instinctivement les yeux au moment de relâcher ma corde.  Mais le dragon n’eut pas l’air de trop y prêter attention. Alors je continuais sans relâche à lui lancer des flèches, certaines le touchant et d’autres non. A un moment donné, et voyant que le dragon s’énervait de plus en plus, et commençait à lancer des projectiles de glace, que je devais esquiver, je
changeai de stratégie. J’invoquai tout d’abord un mur, pour me protéger un minimum, puis je chargeai mon arc en magie. J’infligeai désormais un peu plus de dégâts, mais je risquais aussi d’énerver encore plus le dragon. Et effectivement… il poussa un cri de rage, et mit à flotter dans les airs, tout en restant relativement proche de moi, un peu trop proche même… Enfin, au bout de plusieurs dizaines de minutes, et des centaines de flèches créées, je commençais à vaciller. Le froid me faisait des engelures aux mains et j’arrivais à peine à tendre ma corde. Mes yeux se fermaient tout seuls, et ma vue se brouillait. Mais je n’avais pas vraiment le choix. Alors, je mis toutes mes dernières forces dans ma flèche chargée, et je visai son cou. Et miracle… il s’écroula sur le sol affaiblit. Mais il n’avait pas l’air mort. Je restai donc prudemment à ma place. C’est alors qu’il prit la parole.
« Tu as réussi à me soumettre quelque temps, vil humain. Mais n’imagine surtout pas que tu es parvenu à me battre avec si peu de ressources. Tu as gagné le droit de pouvoir passer de l’autre côté si tu le souhaites. Je n’ai vraiment pas le choix alors… monte sur mon dos, soupira-t-il ».
Je m’exécutai, stupéfait, et franchit ainsi aisément le vide abyssal. De l’autre côté, se trouvait de longues rangées de marches, dissimulées partiellement dans la brume qui semblait mener tout droit à un objectif. Je voulus questionner le dragon au sujet du saule magique, mais en me retournant, plus aucune trace de ce monstre. Je décidai donc de marcher tout droit et de monter toutes les marches. Je verrai bien ou cela me mène après tout. Au bout de quelques minutes, la brume se fit de plus en plus épaisse et je ne voyais plus rien devant moi. Derrière moi, en revanche, je pouvais encore entrapercevoir le point de départ des marches. Je n’avais plus assez de ressources magiques pour invoquer un autre sort. Je fis donc une tentative désespérée pour tenter de trancher la brume avec mon épée. Et à ma grande stupéfaction, cela fonctionnait temporairement. J’allais donc probablement user de mes dernières forces pour trancher la brume magique. Au bout de longues minutes, la brume disparue, pour être remplacée par des bulles d’eau. Elles étaient cependant inoffensives, elles semblaient même me redonner un peu de force magique. Je m’arrêtais aux pieds des marches suivantes et décidaient de m’endormir un peu.
A mon réveil, je me sentis un peu mieux, et prêt à affronter les marches suivantes composées de lave. Pour cela, je me créai donc un petit bouclier d’eau sous mes chaussures et survolait au plus vite les marches. Malgré le bouclier cependant je ressentais les effets de la brulure et grimaçai. Cela n’était sans doute qu’une mauvaise étape à passer. Vient ensuite ce qui ressemblait être la dernière étape de l’escalier. De jolies marches en pierre sans rien de suspect autour. Mmm… Je mis prudemment un pied et rien ne se passa. Je me mis donc à remonter les marches et les pierres se mirent à trembler. Les marches commencèrent à bouger et se fissurer, puis tomber les unes après les autres derrière moi. Je me mis donc à courir le plus rapidement possible en priant pour que cela passe. Et j’atteignis enfin hors d’haleine le sommet. Devant moi, il se dressait désormais, le repère que j’avais cherché pendant de si longues heures.
Je tressaillis légèrement, car un courant d’air semblait provenir de l’arbre majestueux qui se dressait devant moi, rabaissant encore la température ambiante de l’air. Voyons voir, me dis-je… l’écrit parlait de purifier le saule. Mais de quelle manière… Par de la magie ? Je réfléchissais longuement aux différents sorts que je connaissais ou que j’avais lu dans le grand livre des arcanes. Mais rien ne me vient à ce sujet. Je décidais donc de partir un peu explorer les environs, à la recherche d’indices.
Du haut des branches aux extrémités des racines, l’arbre était noir, grisâtre et tout sec. Tout sec… Tiens, peut-être pourrais-je l’arroser ? Je me concentrai et me mis à créer des petites gouttelettes à déposer au pied de l’arbre, mais cela semblait inefficace. Cependant, le sol brilla légèrement avant de se reternir. Il me fallait une plus grosse quantité d’eau. Le seul problème étant que mes réserves de magie étaient presque à sec. Je me mis alors à parler à haute voix.
« Mais diantre ! J’ai fait tout ce chemin, et j’ai enfin trouvé le premier repère pour me retrouver devant un arbre tout vieux et sec ! Je pense que je me suis fait avoir, et en plus, je ne peux même pas rebrousser chemin…
– Je ne te permets pas jeune homme, je suis dans la fleur de l’âge, dit une voix paraissant provenir de l’arbre.
– Mais, fis-je, interloqué, vous aussi vous parlez ?!
– Et oui, et si je te semble si sec, comme tu le notes si bien, tu n’as qu’à trouver mon arrosoir magique et me verser de l’eau dessus, petit malin.
– Mais où le trouver ? ».
J’attendis quelques instants, mais visiblement l’arbre n’avait pas envie de poursuivre cette discussion plus longtemps. Je me mis donc à chercher l’arrosoir sans plus attendre. Je fouillai donc les alentours, les bosquets, les hautes herbes, mais rien… sans succès. J’allais abandonner quand mon pied trébucha sur une pelle cachée près d’un buisson. Je la saisis donc et me mis logiquement à creuser à l’endroit où je l’avais trouvée. Le sol paraissait plus meuble à cet endroit, et à force d’ôter des pelletés de terre, je réussis à trouver à ce qui ressemblait à un seau grisé. Sans autre trace d’un arrosoir quelconque, je tentai donc de le remplir d’eau magique, et je le déversais à plusieurs reprises sur les racines. L’arbre devient gris foncé, puis gris clair, puis pâlit encore… jusqu’à devenir d’un blanc immaculé. Toutes les branches se munirent instantanément de jolies feuilles d’un blanc éclatant et l’arbre se mit à… sourire ? Dans son tronc, on apercevait en effet comme une grande bouche souriante, et qui se muait en portes.
Celles-ci s’ouvrirent soudain, et je fis face à un long tunnel sombre, lequel je décidai de toute évidence d’emprunter. Je me demandai à quelles épreuves j’allais bien devoir à nouveau faire face. Il me semblait qu’il avait été question de loups dans le poème. Mais pour le moment, de canidés, il n’y avait point de trace.
J’arrivais à la première bifurcation, et me retrouvai devant trois possibilités, toutes les trois pour le coup barré par un louveteau, toutes dents dehors. Je saisis donc par instinct mon épée et me mis à frapper le plus proche de moi. Au bout de quelques coups, il s’évapora dans les airs, et j’entendis un hurlement à la mort retentir dans toute la grotte. Car oui, finalement ce tunnel ressemblait plus à une grotte avec pleins de sentiers et un seul qui menait au but final qu'à un tunnel menant droit à la cible en question. Et à chaque bifurcation, je me retrouvai à affronter de plus en plus de loups, qui étaient de plus en plus féroces. C’était toute une meute, les yeux étincelants et les crocs sortis, que je me retrouvai en réalité à affronter.
Je réussis cependant à les affronter un par un, mais mes forces diminuaient de manière drastique. Mais enfin, je touchais mon but des doigts, car une porte se dressa soudain devant moi. Une porte ornée de deux yeux dorés ? Je me reprochai donc prudemment, et à juste titre. Car ses deux yeux appartenaient en fait à une immense louve qui bondit sur moi et me mordit férocement le cou, me laissant échapper un cri de douleur. Je compris bien vite qu’il s’agissait là de la chef du clan que j’avais quelque peu mis à mal dans toute la grotte, laissant sans nul doute beaucoup de louveteaux orphelins et causant de grands dommages dans leur meute.
Donc il me semblait naturel que cette louve s’énerve de cette manière et me mette littéralement en pièce. Je fermais donc les yeux et attendis ma mort arriver, à bout de force, espérant qu’elle serait brève et peu douloureuse. Mais rien ne se passa, et je finis par m’endormir, exténuer. À mon réveil, je me trouvais à nouveau au début de la grotte, et je dus refaire tout le chemin parcouru alors. Il n’y avait cependant plus de traces de loups dans les environs.
Au bout de ce long tunnel, je me retrouvai à nouveau devant deux lourdes portes, que je dus pousser. Dans un grincement, elles s’ouvrirent. La lumière du soleil m’éblouit soudainement et je fermai les yeux un bref instant. Quand je les rouvris, je m’aperçus qu’il y avait désormais une falaise à l’endroit dans lequel je me trouvais il y a tout juste quelques secondes. Je n’avais donc plus aucun moyen de retour, à nouveau. Mais je semblais enfin avoir trouvé le port, le dernier indice qu’il me manquait ! Fou de joie, je me mis à courir en direction de la mer, pressé de découvrir les secrets de cette éventuelle nouvelle contrée. Partout dans le ciel, volaient des créatures magiques, les sorts jetés se mêlaient aux nuages, les personnes affluaient sur la rive, et certaines me dévisageaient d’ailleurs. Tout à mon enthousiaste d’explorer ce monde, je me heurtais violemment à un homme qui se mit à bougonner dans sa barbe. En relevant la tête, j'aperçus qu’un de ses yeux était caché par un bandeau et que l’autre paraissait me fusiller du regard.
« Qui es-tu jeune insolent ? Que fais-tu ici, je ne t’ai jamais vu. Pourtant, cela fait de nombreuses années que je réside en ces terres de Inutopia.
– Je, et bien oui, je viens tout juste d’arriver, monsieur.
– Et tu cours comme ça tranquillement dans la cité, te croyant tout permis. Déjà sache, qu’il faut impérativement que tu ailles te présenter au grand maitre à la capuche noire qui réside au sommet de la plus haute tour. Et ensuite, nous verrons si tu es apte à rester ici.
– Oui, je vais y aller, mais dites-moi, il ne semble pas y avoir de moyen de retour, donc si je ne suis pas apte à habiter à, comment dire… Inutopia, que va-t-il m’arriver ? »,
Encore une fois, je n’obtenus aucune réponse. Cela devenait une habitude… Bon ce n’est pas grave, cherchons donc cette tour. Je me mis donc à regarder tout autour de moi, et apercevai non loin de là, un château assez particulier, munit d’une seule très grande tour noire. Je me mis donc en marche. Pour atteindre cette tour, je dus néanmoins passer par un très grand marché, avec pleins de boutiques de toutes sortes, ou armures, objets magiques et potions affluaient avec boisson et nourriture. Je me fis soudain interpeller par une étrange fille aux couettes très colorées, roses et bleus.
« Hep toi, où vas-tu donc comme cela ? Oui toi, c’est à toi que je cause.
– Ah euh, je vais au château, on m’a demandé de me présenter à la tour noire.
– Je connais quelqu’un qui peut t’y emmener très rapidement. Hé lulu, viens donc voir ici, le charmant monsieur voudrait monter au château. Tu voudrais bien l’emmener ? ».
Une petite sorcière qui m’avait l’air, ma foi, très gentille malgré le fait qu’elle était armée d’un balai vient à nous. Et moyennant une somme d’argents répartis entre les deux femmes, celle-ci accepta de me prendre comme passager et de me faire voler jusqu’à cette mystérieuse tour noire. En quelques minutes seulement, je fus arrivé et remerciais chaleureusement la demoiselle, qui bien sûr avait disparu. Je toquais donc à ce qui semblait être la porte de la tour et je n'eus pas de réponse. Un écriteau y était néanmoins accroché avec cette inscription que je parviens à déchiffrer : « Je reviens dans cinq minutes ». Je patientais donc une bonne heure avant d’effectivement voir un homme encapuché arriver et ouvrir la porte sans vraiment prêter attention à ma présence.
Je retoquai donc à nouveau, et on me dit d’entrer. Au moment de passer le seuil de la porte, je tombai brusquement en arrière et un voile noir se mit devant mes yeux.
Une inscription parut alors devant moi : « Joueur Jim, vous avez été déconnecté ».

N°13 Ellandil


Une journée de plus débute, le soleil se lève sur le royaume d inutopia.
Le château s'active. Les servantes courent pour cuisiner les repas, les seigneurs preparent les prochaines batailles. Comme une fourmilière chacun a sa tâche.
Tout proche, dans l'aile ouest, un chevalier commence sa routine matinale.
Un chevalier ? Non le chevalier le plus populaire du royaume se lève péniblement. Il est loin le temps où il participait aux stratégies de guerre, loin où il se levait aisément . Qu'il est difficile a présent de mettre juste une tunique, jamais il n'aurait pensé avoir autant de difficultés.
Aussi longtemps qu'on se souvienne, il était là aux premières batailles, Inutopia n'était pas le royaume immense qu'il est aujourd'hui. Son arrivée au château reste un mystère, mais il a toujours été présent pour protéger le royaume de tous les assaillants.
Certes ne n'était pas le seul chevalier à combattre, mais c'est le seul chevalier a avoir connu toutes les batailles. Si le royaume est si prospère, que les habitants y vivent dans la sérénité. C'est grâce à tous ces chevaliers qui sont prêts à donner leur vie pour protéger Inutopia.

Le domaine est connu de tous les royaumes autour, les terres y sont fertiles, la vie n'y est pas si dure pour les paysans. Sa réputation résonne aux alentours surtout pour les exploits du chevalier et des combats passés.
Il est respecté par tous car il a participé à tellement de batailles. Respecté oui, mais il n'impressionne plus ici, voici un chevalier diminué par les nombreuses blessures qu'il a ramenées de tous ses combats.

Les temps ont passé et les batailles se sont enchaînées, certains de ses frères d'armes y ont laissé la vie. Mais il est impossible d'échapper tôt ou tard à un coup d'épée.
Son corps est marqué, il a évité la mort à de multiples reprises, c est un surhomme diront certains, mais dorénavant c est un chevalier qui souhaite garder sa dignité.
Plus jamais il ne pourra se battre pour protéger le royaume d'Inutopia...
La dernière bataille fut celle de trop, il a tellement laissé de force que ce n est plus qu'un être fatigué.
Il erre dorénavant dans les couloirs du château, tentant de faire bonne figure.
Le regards des gens est pesant, lui se voit dans la difficulté. Les seigneurs voient en lui le courageux chevalier, le valeureux qui a sauvé des vies, sauvé le royaume.
Il n'est pourtant pas vieux, c est si triste de devoir finir sa vie en luttant tous les jours contre les séquelles des batailles passées.

Le soleil se lève à nouveau sur le magnifique domaine. Je lève mon glaive à la gloire et la combativité de ce seigneur !
Pas pour les combats passés mais pour son combat au quotidien qui sera sans doute le plus long et le plus dur.

N°14 Aragon (égalité avec Mitchos)


Tout commença 40 ans auparavant, lors de l'exécution de Gold D. Roger engendrant une grande vague de piraterie lancée à la recherche du trésor sacré le "1 écu" !

Comme des milliers de personnes à cette époque, mes amis et moi même sommes partis à l'aventure !

Notre équipage comporte 6 matelots dont moi, Polkemarasson, le capitaine de notre petite caravelle.
Lulu est notre navigatrice, d'ailleurs heureusement qu'elle est là car nous serions perdu autrement. Jimmy est notre canonnier (il fait de son mieux), Melart est notre cuistot (il n'est bon qu'à ça), Anaïs essaye de nous divertir et nous motiver (elle est plus douée pour l'inverse) et Eragon se bat comme deux hommes (handicapés bien entendu).

Ainsi débute notre périple, seulement mon manque de rigueur et de temps pour tenir ce pseudo journal de bord font que nos aventures vont être raccourcies, libre à vous d'imaginer les détails !

Ça fait plusieurs jours qu'on navigue sans que rien d'intéressant ne se soit passé... Le moment le plus "excitant" fut ce gros poisson qu'on a eu du mal à sortir, un Waza apparemment, dommage que ça ait si mauvais goût.

Les jours passent ... Enfin une île en vue ! J'ai cru que j'allais mourir d'ennui avec ces zigotos à mes côtés... Nous sommes à 2 lieues de l'île, elle est plutôt petite, l'accoster semble compliqué. Je cherche une solution avec les jumelles, je pense avoir trouvé quand j'entrevois à tribord, entre notre caravelle et l'île, d'immenses bulles provenant des profondeurs, suivies d'une ombre imposante, grossissant exponentiellement jusqu'à apercevoir des tentacules sortir de l'eau. Certaines culminent à plus de 40 mètres de hauteur et ne doivent pas faire moins de 3m de diamètre au niveau de l'eau et je pense que ce n'est que la partie émergée de l'iceberg que l'on a sous nos yeux ! Mes compagnons et moi même sommes figés sur place devant ce spectacle. On entend alors un cri surréaliste des fonds marins, un cri glaçant, perçant au point de faire fuir tous les oiseaux alentours.

Une fraction de seconde plus tard, la masse sombre suivie des tentacules se dirige vers nous, à peine le temps de réaliser ce qu'il se passe que le monstre attrape notre navire et l'emporte avec une telle vitesse que notre mat va lâcher si ça continue comme ça tant la force du vent exercée sur la grande voile est puissante. Je crie à Melqart et Eragon de m'aider à la replier, ce qu'on a fait en temps record. J'ai l'impression que ça nous a pris 10 secondes mais pendant ce court laps de temps, le ciel qui était bleu est passé à un gris (et non un noir) menaçant. Une tempête nous entoure, la pluie nous trempe jusqu'à la moelle, j'ordonne à tout le monde d'aller s'abriter dans le cockpit. Personne ne parle, on est tous sous le choc. Où cette créature, qui ressemble à un calamar géant ou à un kraken si l'on croit certains mythes pirates, nous emmène t elle ?
Enfermé dans le cockpit, il fait noir, on ne voit rien, impossible d'allumer des bougies ça tangue trop et on est trop mouillé. On se maintient difficilement sur nos appuis, sans voir les autres, on peut juste attendre en sentant les vagues se fracasser contre la caravelle et écouter la tempête qui fait rage derrière les planches de bois du cockpit.
Un premier choc plutôt violent nous fait tous perdre l'équilibre, déboussolés, nous essayons tant bien que mal de nous relever dans l'obscurité qu'un deuxième choc d'une violence inouïe nous éjecte du navire et nous assome sur le coup.

Lorsque j'ai ouvert les yeux, je n'étais pas seul, une personne toute vêtue de noir se tenait devant moi, une main chaleureuse tendue vers moi que j'accepta.
Cet homme me dit alors :
"Bonjour, je m'appelle Admin et tu es ici sur mes terres, tu es le bienvenu tout comme tes amis que nous avons emmené au toubib. Tu es ici chez toi, libre de devenir un nouveau seigneur d'Inutopia !"

N°14 Mitchos (égalité avec Aragon)



Titre: Inutoquoicoubeh

Il y a longtemps, très longtemps, vivait un éleveur de vachounettes. Son élevage était très prospère. Sa vache guerrière était la meilleure combattante de Vachouland. Celle destinée pour l’abattoir, la plus grosse de cette contrée. Sa vache laitière, la plus prolifique. Mais comme une vachounette ne vit que peu longtemps, tout était toujours à recommencer avec un nouveau veau.

Un jour, alors que tout allait pour le mieux sur Vachouland, pour une raison encore inconnue à ce jour, le pays ferma ses portes, jetant à la rue des centaines d’éleveurs. Devant cette catastrophe, plusieurs éleveurs décidèrent de s’enlever la vie, d’autres tentèrent de trouver une nouvelle terre d’accueil pour assouvir leur soif de puissance, tandis qu’une dernière partie se retirèrent de ce monde et retourna à son qu’on appelle lit-ère-elle, une façon de vivre étrange et inintéressante.

Pendant ce temps, notre ex-éleveur errait sur les Internets. Cherchant une nouvelle adresse, un nouveau domaine pour y démontrer son savoir-faire et ériger sa gloire. Utilisant de grands magiciens tel que Google le grand, ou Yahoo l’ancien, il investiguait sur toutes les bourgades, les territoires et même les différents univers pour trouver la perle rare. Cela prit quelques jours voire semaines à trouver enfin un royaume digne de sa puissance.

Rise of Lords, la montée de seigneurs médiévaux, guerroyant entre eux pour démontrer qui a la plus grosse… Armée, bien sûr.

Donc, remplissant le rituel de passage pour avoir accès à ce site, notre ex-éleveur/nouveau seigneur dû s’entrainer pour passer de fermier à suicidaire, une race de combattant qui avait plus de muscles que de cerveau, mais le sacrifice neuronal en valait la chandelle selon notre nouveau douchebag.

Maintenant qu’il avait intégré cette nouvelle situation, il décida d’explorer son nouvel horizon. Que ne fut pas sa surprise de constater que mêmes les autres races avaient sacrifiés leur matière grise pour faire place à des esse-aime-esse’s, un peuple parlant une langue inconnue et inintelligible. Il y avait aussi des floue-d’heure qui avaient comme but de noyer de messages la discussion des autres. On trouvait aussi des rabais-sœurs qui tentaient de monter leurs estimes en abaissant celles de leurs adversaires. Bien sûr, il y avait aussi de dignes seigneurs, des gens qui tentaient tant bien que mal de survivre entouré par cette bande d’ignares malfamés.

Notre primitif ami sanguinaire restait discret. Il avait peur de s’abrutir encore plus. Mais écoutant les discussions plus ou moins intelligentes, il apprit que le nom de cette contrée était Inutopia… Nom inventé par un quelconque seigneur qui dans un élan dairpéiste avait nommé cette région sans appellation. Et en rejoignant différentes guildes, il comprit comment gravir les échelons de cette hiérarchie moyenâgeuse.

Depuis ce temps, notre colon musclé a atteint des sommets dans cette échelle de force. Il a marqué les esprits au cours de la quinzaine d’année passée sur ces terres Inutopiennes et espère y moisir encore longtemps.

N°15 Blackrainbow


Inutopia, monde magique, où même les feuilles ont un pouvoir caché, particulièrement celles d’automne. Les tempêtes, qui s'y produisent pendant cette saison, sont très importantes pour les habitants de ces contrées. Ils croient qu'elles sont la manifestation de la colère des dieux et qu’elles sont nécessaires pour maintenir l’équilibre dans leur monde.

Leurs pouvoirs fût découverts fortuitement par une jeune fille nommée Lilli. Celle-ci vivait dans un petit village aux confins d'Inutopia. Elle était très curieuse et aimait explorer les bois environnants. Un jour, en automne, elle trouva une feuille dorée qui brillait comme de l’or. Elle ne pu s'empêcher de la ramasser et de la garder près d'elle comme le plus beau de ses joyaux.

Pendant longtemps, elle ne savait pas ce qu'elle avait trouvé, mais un jour, Lilli découvrit que la feuille avait un pouvoir caché. Elle pouvait invoquer des tempêtes en l'utilisant comme catalyseur. Au début, elle était très excitée par ce pouvoir, mais elle a rapidement réalisé que les tempêtes qu’elle invoquait étaient très dangereuses.

Un jour, l'une d'entre elle, a même détruit une partie du village. Les habitants étaient tellement furieux contre elle, qu'ils l’ont bannie. Lilli était très triste et seule. Elle a erré dans les bois pendant des jours jusqu’à ce qu’elle rencontre un vieil homme sage qui lui a appris à contrôler son pouvoir.

Lilli mis peu de temps avant de savoir le maîtriser et appris à l'utiliser pour aider les gens, plutôt que de les blesser. Elle retourna au village et aida à reconstruire les maisons détruites par la tempête. Les habitants ont finalement compris que Lilli n’avait pas invoqué la tempête intentionnellement et l’ont accueillie à bras ouverts.

Aux yeux du peuple, Lilli devint une héroïne en utilisant son pouvoir pour aider et protéger les villages environnants contre les hordes sauvages de pillards, qui afflues régulièrement.

Depuis ce jour, les habitants ont appris à respecter les feuilles d’automne et leurs rendent hommage chaque année par le plus fabuleux des banquets.

N°16 Tiki



Par une chaude nuit d'octobre, (bonjour le réchauffement climatique), mes troupes avaient faim et soif.
Il faut piller pour se ravitailler.
Pillons, pillons jusqu'à plus soif....
M'enfin il faut manger également, oui, admin pourrait prévoir moult victuailles ...
Mais non, le fenil est plein. Ouf.
Bon alors progressons dans le classement, un seul choix, le pillage.
De nouvelles troupes ou équipements, que nenni....
Poursuivons doncc notre effort, pour devenir plus fort..(ouaou ça rime)...
Engrenage de pillage ( et re, ça rime)
Sinon primes et cadeaux sont les bienvenues.
Go rp récompensateurs.
Juste en dernier lieu, les celtes bretons que je représente, ne vous lacherons jamais..
Breizh Atao