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 Le livre d'Arkain

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MessageSujet: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeDim 21 Mai 2006 - 14:17

Loup-garou

Loup-garou et Lycanthrope sont des noms bien connus qui ont suscité chez nous une grande peur. Quoi qu'il en soit, cet être des plus étrange, nous fait douter sur lui, tel que des animaux égorgés sans aucunes explications rationnelles et bien d'autres choses.



On croyait que ceux qui naissaient coiffés, avec une tache de vin ou des cheveux ressemblant à des poils de loup étaient des loups-garous. En général, on roulait la coiffe et on la gardait comme amulette ou on la cousait dans les vêtements. Elle était partout réputée pour portée chance. Parmi les Serbes et les Slovènes, ainsi qu'en Pologne et chez les Katchoubes, on disait que les enfants nés coiffés, ou avec des cheveux ou une tache de vin, avait le don de double vue et de métamorphose. Bien que pouvant se changer en divers animaux, on disait qu'ils préféraient le loup hardi et assoiffé de sang. Au XVIéme siècle, l'Eglise de Russie se sentit obligée de condamner ces croyances dans le pouvoir de la coiffe et ses liens avec la lycanthropie. La croyance au loup-garou se retrouve dans les régions d'Europe côtières à l'océan Atlantique, où les loup-garou sont des humains mordus par ces êtres et qui provoque une transformation génétique chez la victime, et donc après cela lors de la pleine lune, cet humain vas se transformer en loup-garou, un loup énorme avec des sens hyper développés, qui pendant ces nuits chercheront sans merci leurs victimes pour les dévorer sans pitié. Donc, des gens se sont mis à chasser ces loups, qu'ils tuent avec de l'eau bénite de l'église st Hubert patron des chasseurs ou avec une balle en argent.



La lycanthropie est une maladie durant laquelle le sujet pense être un loup, se voit tel et agit en conséquence.

Etymologiquement, lycanthrope provient du grec lycos : loup et anthros : homme. Ce terme fut fréquemment employé à la place du mot zooanthrope, lequel désigne toute métamorphose d'homme en animal.

Cette affection était connue comme une forme de délire aussi bien durant l'Antiquité qu'au Moyen Age. Dès le premier siècle, Arétée de Cappadoce explique que certains hommes pensent être faits de verre et ont peur d'être cassés, ou celui qui se sent transformé en loup est travaillé par les appétits et affres de cet animal féroce, se jette sur les troupeaux et les hommes pour les dévorer, sort la nuit de préférence, hante les cimetières et les monuments, hurlant à la mort, avec une perpétuelle altération, les yeux enfoncés et hagards, ne voyant qu'obscurément comme s'il était entouré de ténèbres, les jambes meurtries par les égratignures et les morsures de chiens. Cette description subsistera, inchangée, au fil des siècles. Les Latins appelèrent cette maladie " mélancolie, rage lupine - insania lupina - ou folie louvière ". Parallèlement, des légendes entourèrent ce thème.. Dans cette lignée apparaît le loup-garou ; pour la première fois sous la forme de Leu-Garou chez Guillaume de Palerme - XIIe siècle - il est le calque de l'allemand werwolf, littéralement homme-loup, wolf voulant aussi dire à l'origine voleur.

lycanthrope

Dans le cadre " sorcellerie et démonologie ", il est possible de distinguer trois sortes de métamorphoses :

· la " liaison magique ", transformation d'homme en animal d'espèce diverse, produite par la malveillance d'une sorcière. Celle-ci s'attaquant à tout ce qui concerne procréation, reproduction, il ne s'agit là que d'un moyen parmi d'autres pour infester l'acte vénérien. Le sujet " saisi " peut alors être considéré comme possédé, puisqu'il subit malgré lui.

· le transport au Sabbat ne se fait pas seulement sur un balai ; la métamorphose, souvent en chat, est un jeu que la sorcière se permet avec son propre corps.
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeDim 21 Mai 2006 - 14:18

Le loup-garou est d'un autre registre.

Membre de la milice diabolique, classé parfois au même rang que les incubes et les succubes, donc inhumain, il a des caractéristiques du sorcier : la marque, point insensible et ne saignant pas, que les juges chercheront avec diligence. Généralement masculin, contrairement aux sorcières, sa fonction n'est pas semblable à la leur ; entièrement voué au mal, sans la brisure interne que provoque une possession, il s'attaque directement et oralement au corps de l'autre ; il est " le dévorateur " ; Loup puisqu'il est opposé à l'agneau divin.

Lycanthrope 3

À l'époque, la transmutation homme/loup est un élément d'un questionnement plus vaste. S'appuyant sur les textes anciens, les Ecritures saintes, Augustin et Thomas d'Aquin, l'un des pivots de cette recherche est le diable : comment le situer par rapport à Dieu ? Il le hait et, ne pouvant s'attaquer directement à lui, sa hargne se porte sur sa créature et image : l'être humain. Mais quelles sont ses limites ? Les théoriciens distinguent quatre types de métamorphoses : divines, physiques ou naturelles, imaginaires et démoniaques. Comment s'opèrent-elles ? Certains optent pour une transformation du corps lui-même; mais, le plus souvent, elle est considérée comme une illusion provoquée par le démon : soit il accomplit les méfaits, celui-ci restant coupable puisqu'il ne fait que suivre ses désirs ; soit il l'environne d'air épaissi en forme de peau ; soit, dernière possibilité ingénieuse, le diable joue sur deux niveaux : sur le sujet atteint pour faire qu'il se sente tel qu'il n'est pas, mais aussi et surtout sur autrui pour qu'il le voie tel qu'il n'existe pas, ce regard séparant radicalement, dans l'esprit des juges, maladie et sorcellerie. Mais comme le diable ne peut contrefaire la perfection divine, l'illusion " loup " toujours, à un détail près : queue en moins, patte humaine, peau trop grande.

Métaphore du cannibalisme, représentation imaginaire de la violence du pulsionnel, expression du désir de détruire un sujet, de préférence enfant, incorporation, meurtre et morcellement se trouvent ainsi exprimés. Ceci peut expliquer que le loup-garou soit nommé comme le plus grand des sorciers et qu'en conséquence il doive être brûlé sans étranglement préalable. Le danger qu'il représente est extrême.

Lycanthrope 2

Les origines du mythe du loup-garou, n'ont jamais été clairement démontrées : elles sont pourtant de toute évidence fort anciennes et communes à de nombreux peuples.



L'antiquité comme le moyen âge, a cru avec une bonne foi singulière à la lycanthropie. Hérodote en parle comme d'un fait avéré ; Virgile en parle également, et dans sa huitième églogue, il fait dire à Alphésibée :

J'ai vu Moeris se faire loup et s'enfoncer dans les bois.

déjà plus de douze cents ans avant notre ère, conte comment Lycaon(voir la légende complète à histoires vécues), roi d'Arcadie, devint loup pour avoir osé offrir en repas un enfant à Jupiter alors que celui-ci venait, incognito, vérifier sa piété.

Au V ème siècle avant notre ère, Hérodote relate que les Grecs qui s'établirent sur les bords de la mer Noire considéraient les habitants de ces contrées comme des magiciens fort habiles, capables de se métamorphoser à volonté. L'historien grec parle d'une race d'hommes ayant le pouvoir de se transformer en loup et de reprendre, lors qu'ils le désirent, leur apparence humaine. On croyait, en ces temps lointains, que ces étranges mutations étaient le fait d'êtres humains anthropophages qui, par la pratique de la magie, prenaient l'apparence d'un loup pour satisfaire plus facilement leurs appétits monstrueux.



Notons que, pour les Grecs, et les Romains, le fait d'être transformé en loup était parfois considéré comme un châtiment divin, et qu'il frappait toujours les mortels qui avaient sacrifié des victimes humaines. D'après Pline le Jeune, la métamorphose s'opérait alors que le " coupable " traversait à la nage les eaux d'un lac : en abordant à la rive opposée, il était devenu un loup. Dès lors, il était condamné à errer dans la campagne, avec d'autres loups-garous, pour une période de neuf ans. Si, pendant tout ce temps, il s'était abstenu de manger de la chair humaine, il lui était permis de recouvrer sa forme antérieure, marquée toutefois par les ravages du temps. Au début de l'ère chrétienne, Ovide présente également la transformation en loup comme une punition infligée par les dieux. Les métamorphoses offrent de nombreux exemples d'avatars prodigieux, depuis la création du monde jusqu'à Jules César.

Les Anciens, dont les mythologies parlent d'hommes-loups, disaient que cette métamorphose permettait d'acquérir la force et la ruse d'une bête sauvage, mais que le loup- garou conservait voix et regard humains - ce à quoi, d'après eux, on pouvait d'emblée le distinguer d'un animal ordinaire. Les romains, eux aussi, attribuaient ces métamorphoses à la magie.



Et plus tard, Pétrone, qui joua un rôle prépondérant à la cour de Néron, raconte une savoureuse histoire de loup-garou dans son célèbre roman picaresque, le Satiricon.

Au moyen âge, on vit les lycanthropes, devenus loups garous, jeter l'épouvante dans les villes et dans les campagnes.

Les sorciers opéraient cette métamorphose sur leurs ennemis, mais le plus souvent, ils opéraient cette métamorphose sur eux mêmes, et sous cette forme nouvelle ils attaquaient, non seulement les troupeaux, mais encore les hommes, dont ils dévoraient la chair saignante ; ils pouvaient toujours, quand ils le voulaient, reprendre leur première forme, mais quand, par hasard, ils avaient reçu en se trouvant à l'état de loup, une blessure qui les avait privés d'un membre, ils gardaient, en redevenant hommes, l'empreinte de cette mutilation, et c'est par là que l'on parvenait souvent à les reconnaître.



L'un des démonologues les plus connus, Boguet, raconte que, dans les montagnes de l'auvergne, un chasseur fut un jour attaqué par un loup énorme, auquel, en se défendant, il coupa les patte droite. L'animal ainsi mutilé s'enfuit en boitant sur trois pattes, et le chasseur se rendit dans un château voisin pour demander l'hospitalité au gentilhomme qui l'habitait ; celui ci, en l'apercevant, s'enquit s'il avait fait bonne chasse.

Pour répondre à cette question, il voulut tirer de sa gibecière la patte qu'il venait de couper au loup qui l'avait attaqué, mais quelle ne fut pas sa surprise, en trouvant au lieu d'une patte , une main et à l'un des doigts un anneau que le gentilhomme reconnût pour être celui de sa femme.

Il se rendit immédiatement auprès d'elle, et la trouva blessée et cachant son avant bras droit. Ce bras n'avait plus de main, on y rajusta celle que le chasseur avait rapportée, et force fut à cette malheureuse d'avouer que c'était bien elle qui sous la forme d'un loup avait attaquée le chasseur. Le gentilhomme qui ne se souciait pas de garder une telle compagne la livra à la justice, et elle fut brûlée ...

Selon Collin de Plancy dans son dictionnaire infernal, les loups garous étaient fort communs dans le Poitou ; on les y appelait la bête bigourne qui court la galipode.

Quand les bonnes gens entendent, dans les rues, les hurlements épouvantables du loup garou, ce qui n'arrive qu'au milieu de la nuit, ils se gardent bien de mettre la tête à la fenêtre, parce que s'ils avaient cette témérité, ils ne manqueraient pas d'avoir le cou tordu.

On assure dans cette province qu'on peut forcer le loup garou à quitter sa forme d'emprunt, en lui donnant un coup de fourche entre les deux yeux.

Delancre assure qu'ils étranglent les chiens et les enfants ; qu'ils mangent de bon appétit ; qu'ils marchent à quatre pattes, et qu'ils hurlent comme de vrais loups, avec de grandes gueules, des yeux étincelants et des dents crochues.

Bodin raconte qu'on vit en 1542, 150 loups garous sur une place publique à Constantinople.

Loups de constantinople

LES LOUPS-GAROUS ONT-ILS VRAIMENT EXISTE ?

Nous sommes en Pologne, vers le milieu du XIX ème siècle, dans un petit village des bord de la Vistule. Jeunes et vieux, rassemblés sur la grand-place, fêtent la fin des moissons à grand renfort de chants et de danses. La récolte a été bonne, et le festin est abondant. La boisson coule à flot et chacun s'abandonne à la joie. Soudain, alors que les réjouissances battent leur plein, un hurlement terrifiant, propre à vous glacer le sang, retentit dans la vallée. Les danseurs s'immobilisent. Tous se précipitent, cherchant d'où peut provenir ce cri terrible. Ils voient alors un loup gigantesque emporter l'une des plus jolies filles du village, dont on vient de célébrer les fiançailles. Du fiancé, pas de trace...

Les plus courageux parmi les paysans se lancent à la poursuite du loup et tente de lui faire lâcher prise. Mais le monstre, la gueule écumante de rage, dépose alors son fardeau humain et leur fait face, prêt à combattre. Quelques jeunes gens courent au village chercher des fusils et des haches. Pendant ce temps, voyant que ceux qui restaient devant lui étaient trop effrayés pour bouger, se saisit à nouveau de sa proie et s'enfonce dans la forêt proche, où il disparaît.

Bien des années ont passé. Dans le même village, sur la même place, c'est encore la fête de la moisson. Un vieillard s'approche des convives, qui l'invitent à se joindre à eux et à participer aux réjouissances. Mais le vieil homme, sombre et taciturne, préfère s'asseoir à l'écart. Il boit en silence. C'est alors qu'un paysan âgé s'approche de lui et l'examine avec attention. Au bout d'un moment, il lui demande d'une voix étranglée par l'émotion : " Est-ce toi, Jean ?"

Le vieil homme acquiesce en silence. Tous reconnaissent alors en lui le frère aîné du vieux villageois et le fiancé disparu depuis tant d'années. On fait cercle autour de lui et on attend le récit de ses aventures en frissonnant d'une étrange terreur.

Il leur raconte alors comment il fut changé en loup par une sorcière et comment, voilà bien longtemps, il emporta sa fiancée dans la forêt, au cours d'une autre fête de la moisson. Là, il vécut avec elle pendant près d'une année, puis elle mourut. " A partir de ce moment, dit-il, je suis devenu fou de douleur. J'ai attaqué quiconque, homme, femme, enfant ou animal, se trouvait sur mon chemin. Et j'ai laissé derrière moi une piste sanglante qui ne pourra jamais s'effacer. " Et, ce disant, il montra ses mains, sur lesquelles on voyait des tâches de sang. " Depuis quatre ans, j'ai retrouvé ma forme humaine et j'erre dans la campagne. Mais je voulais vous revoir une dernière fois. Voir le village et la maison où je suis né et où j'ai grandit. Ensuite, eh bien ! je redeviendrai un loup. "



Il n'a pas fini de prononcer ces paroles que déjà il fait place à un énorme loup qui saute par dessus les convives stupéfiés et disparaît dans la forêt. On ne l'a plus jamais revu depuis...

Selon les exemples cités, le processus de la métamorphose varie notablement : parfois, la transformation est aussi soudaine qu'incontrôlable. Quelquefois, il suffit à celui qui veut changer de forme de revêtir la dépouille d'un animal pour prendre son aspect (c'est cette tradition que l'on retrouve dans les mythologies norvégiennes et irlandaises). Bien souvent encore, le loup-garou apparaît comme tel aux yeux de ses contemporains grâce à un charme secret : ils le voient sous l'aspect d'une bête sauvage, alors qu'en réalité il n'a pas changé. Cette croyance était si profondément enracinée en Europe à le fin du Moyen Ages et pendant la Renaissance que les loups-garous étaient considérés à l'égal des sorciers et des magiciens. Quiconque était soupçonné de se transformer en loup - ou dénoncé comme tel- était impitoyablement brûlé ou pendu (et ce, plus particulièrement encore en France et en Allemagne). Dans son ouvrage The psychoses (1970), Elton Mc Neil décrit ainsi cette époque d'hystérie traversée par les hallucinations collectives et les délires mystiques : " Ce type de comportement a son origine, en partie dans la croyance que " Dieu commence par apporter à la folie à ceux qu'il veut punir ". La folie, en tant que manifestation de la volonté divine, devient contagieuse. La persécution religieuse dont sont victimes les déments et les psychotiques contribue à raffermir la foi des âmes pures et innocentes : ceux qui dénoncent les suppôts du diable s'attirent la clémence divine. La chasse aux sorcières est ainsi l'un des moyens du salut. "
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeDim 21 Mai 2006 - 14:18

Cette analyse peut aussi bien s'appliquer aux procès de loups-garous, qui présentent beaucoup de points communs avec les procès de sorcellerie. C'est en France que cette obsession démoniaque a pris le plus d'ampleur. D'innombrables procès en témoignent. Et les confessions arrachées aux malheureux accusés sont hallucinantes...

En France, ce phénomène a connu une ampleur hors du commun. Savez-vous qu'aux XV ème et XVI ème siècles, une véritable psychose a régné dans toutes les campagnes françaises ? Plus de 30000 individus ont alors été jugés par des tribunaux et près d'une centaine exécutés parce qu'ils auraient commis des crimes sous l'apparence d'un loup-garou

loup

LE PROCÈS DES LOUPS-GAROUS :

En un peu plus de cent ans, on a enregistré, en France, 30000 procès de loups-garous. Les minutes en ont étés conservées dans les archives locales.

En 1573, dans la ville de Dole, le loup-garou Gilles Garnier est accusé d'avoir ravagé les campagnes avoisinantes et d'avoir dévoré de jeunes enfants. Après avoir confessé ses crimes, il périt sur le bûcher.

Quelques années plus tard, dans une autre localité, des paysans découvrirent le corps sanglant et horriblement mutilé d'un jeune garçon de quinze ans. Deux loups, qui s'acharnaient sur le cadavre, s'enfuirent dans les taillis quand les hommes s'approchèrent. En poursuivant les bêtes sauvages, ils tombèrent presque aussitôt sur un homme à demi nu accroupi dans les buissons. La créature avait un aspect bestial, avec sa barbe, ses cheveux longs et emmêlés, et ses ongles immenses, acérés comme des griffes, auxquels étaient encore accrochés des lambeaux de chair sanguinolents.

L'homme s'appelait Jacques Rollet. C'était un simple d'esprit obéissant à son appétit cannibale. Il était en train de déchiqueter le corps du jeune garçon, lorsqu'il fut interrompu par l'arrivée des hommes. Il fut condamné à mort. Mais le parlement de Paris commua la sentence et le fit enfermé dans un asile de fous.

L'histoire vraie de Peter Stumb qui sous cette forme tua et dévora treize enfants. Le tribunal de Cologne le condamna en 1591 au supplice des tenailles et de la roue, à la décapitation et au bûcher.

Autre cas typique de lycanthropie, celui de Jean Grenier, au début du XVII ème siècle. Ce garçon de treize ans, à demi idiot, présentait un faciès canin fortement accusé . Il se prenait pour un loup-garou. Un soir, il se complut à terrifier un groupe de fillettes de son âge en leur affirmant qu'à la tombée de la nuit il se transformerait en loup et les dévorerait. A quelques jours de là, une fillette, qui était sortie à la nuit pour rentrer ses moutons, fut attaquée par une créature que, dans son affolement, elle prit pour un loup, mais dans laquelle elle reconnut par la suite Jean Grenier. Elle se défendit vigoureusement à coup de houlette et réussit à s'enfuir en courant jusqu'à sa demeure. Comme plusieurs enfants avaient auparavant disparu dans des circonstances mystérieuses, on soupçonna Grenier. L'affaire fut portée devant le parlement de Bordeaux . Le jeune garçon confessa qu'une nuit, deux ans plus tôt, il avait vu apparaître le diable. Il avait, dit-il, signé un pacte avec le maître des ténèbres, qui lui avait fait cadeau d'une peau de loup. A partir de ce moment, il avait pris chaque nuit l'apparence de cette bête sauvage et avait écumé les campagnes, retrouvant sa forme humaine au lever du jour. Il avait ainsi tué et dévoré plusieurs enfants qu'il avait rencontrés à travers champs. Il raconta même qu'une fois, profitant de l'absence des parents, il était entré dans une chaumière et avait emporté un enfant au berceau. Dans les rêves, les loups-garous ont toujours des yeux incandescents... Après enquête minutieuse, tous les forfaits avoués par Jean Grenier se révélèrent exacts - du moins en ce qui concerne le cannibalisme. Aucun doute ne subsiste : les enfants disparus avaient bien étés tués et en partie dévorés par l'adolescent.

Loup2

A notre époque, la lycanthropie ne fait plus l'objet de superstitions religieuses et est entrée dans le domaine de la pathologie, mais, de temps à autre, des loups-garous continuent à semer la terreur.

C'est ainsi que trois d'entre eux, disait-on, hantaient les Ardennes belges juste avant la première Guerre mondiale. A le même époque, en Écosse, la rumeur publique accusait un berger des environs d'Inverness d'être un loup-garou. En 1925, la même accusation fut proférée à l'encontre d'un jeune garçon d'un petit village alsacien proche de Strasbourg.

En 1930, un loup-garou terrorisa la banlieue parisienne, à Bourg-la-Reine. En 1946, une bête mystérieuse présentant toutes les caractéristiques d'un loup-garou terrorisa une réserve Navajo, en Amérique du Nord (le loup-garou est un thème fréquent dans le folklore navajo). A Rome, en 1949, la police eut à enquêter sur un étrange cas de lycanthropie : tous les mois, à la Pleine Lune, un des citoyens de cette ville était en proie à d'inquiétantes hallucinations et poussait des hurlements à faire dresser les cheveux sur la tête.

A Singapour, en 1957, une série d'agressions mystérieuses posa une énigme aux autorités anglaises : des loups-garous, murmurait-on, s'attaquaient aux pensionnaires malaises d'un foyer d'infirmière situé sur l'île principale. Une cuit, l'une des infirmières s'était réveillée en sursaut pour apercevoir " une horrible face bestiale, aux cheveux plantés si bas sur le front qu'ils atteignaient la racine du nez et dont la bouche laissait dépassé des crocs acérés ". Ce mystère ne fut jamais éclairci. Pas plus que celui de la jeune Rosario do Sul dans le Sud du Brésil, en 1978 : cette collégienne de seize ans était en proie à des visions

démoniaques et prétendait que l'esprit d'un loup féroce s'était emparé d'elle.

En 1975, les journaux anglais rapportaient la tragique histoire d'un jeune homme de dix-sept ans, originaire du village d'Eccles hall, qui se croyait sur le point de se muer en loup- garou. Pour mettre un terme à ses souffrances morales, il se plongea un couteau à cran d'arrêt dans le cœur. Une enquête fur ouverte après sa mort et l'un de ses compagnons de travail révéla que le malheureux lui avait téléphoné avant son geste fatal : " Il m'a dit, déclara le témoin, que son visage et ses mains changeaient de couleurs et qu'il était en train de devenir un loup-garou . Puis il s'est tu, et j'ai alors entendu des grognements. "

Loup 3

L'imagerie populaire représente le loup-garou comme une créature bestiale et velue, dressée sur ses deux jambes et s'exprimant par des grognements gutturaux, tandis que sa bouche écumante laisse apparaître des crocs sinistres. Si l'on consulte en effet les récits mythologiques ou historiques, on voit que les loups-garous n'apparaissent guère différents des véritables loups - encore qu'ils soient généralement plus grands.

Une autre erreur largement répandue est celle qui conduit à assimiler les loups-garous aux lycanthropes. Le loup-garou relève en revanche de la tradition fantastique. Il s'agit d'un homme qui, grâce à des pouvoirs particuliers - qu'ils soient ou non magiques -, se métamorphose en loup et qui, de ce fait assume tous les caractères que l'on attribue à cet animal : puissance musculaire, agilité, ruse et férocité, et ce au grand dam de ceux qui croisent son chemin. Cette forma animale peut être temporaire ou définitive. Lorsque Peter Stump, loup-garou notoire, fut supplicié à Cologne en, 1589, il avait auparavant révélé au tribunal, dans les moindres détails, les épisodes de sa métamorphose. Nous serions enclins aujourd'hui à la considérer comme un illuminé et à juger excessive la crédulité de ses juges. Il n'en demeure pas moins qu'il avait de la sorte tué, dépecé et dévoré des centaines de victimes, tant animales qu'humaines - bien qu'en ce qui concerne ces dernières, il n'en ait jamais avoué que seize....
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeLun 22 Mai 2006 - 14:28

Le mythe du vampire

Les histoires de vampires ont beaucoup de succès. Les plus grands cinéastes en ont signé au moins une adaptation.

Si le mythe du vampire a autant d'impact, c'est parce qu'il véhicule un grand nombre de choses. Il symbolise des phénomènes de base de la psychologie humaine :

Un vampire boit le sang de ses victimes. Le sang symbolise l'âme. l'âme est l'image de soi, l'identité, "Qui suis-je, que suis-je capable de faire, quels sont mes liens avec les autres ?" Un vampire est un être qui améliore son image de soi en détruisant l'image de soi de ses victimes.

Un exemple de vampire dans la réalité : un pédophile. Une séance avec sa victime le rend très heureux, il se sent empli de l'innocence et de la fraîcheur de la jeunesse. Ses victimes, par contre, vivent dans l'horreur. Elles ne savent plus qui elles sont, elles se sentent sales et laides.

Quand un vampire mord une personne, cette personne devient un vampire à son tour. Le vampirisme est un mode de vie communicatif. Cela est illustré par le fait que les pédophiles sont souvent des personnes qui ont elle-mêmes été abusées étant enfant.

Le vampirisme se retrouve dans la vie de tous les jours. Il vous est certainement arrivé de vous sentir malheureux, vidé, après une conversation avec quelqu'un. Cette personne, au contraire, est repartie très fière d'elle-même. Cela peut se passer de façon très simple. Par exemple un enfant qui attire sans cesse l'attention en geignant ou en tripotant des choses. Il se réjouit et s'emplit de l'attention qu'on lui porte à cause de cela. En fin de journée les personnes qui se sont occupées de lui se sentent exténuées, vidées de leur énergie. Peu importe à l'enfant d'avoir reçu des punitions pour ce qu'il a fait. Il a pompé de l'énergie chez les autres et c'est ce qui compte.

Que veut dire le fait que la lumière du soleil tue un vampire ? La lumière symbolise le savoir, la connaissance. Une personne éduquée aura moins tendance à se comporter comme un vampire. On peut empêcher un vampire d'agir en lui expliquant, ainsi qu'à ses victimes, ce qu'il est en train de faire. Le vampire disparaît quand la Lumière est portée sur lui.

Que symbolise le fait qu'un pieu de bois enfoncé dans le coeur tue un vampire ? Peut-être que le fait de tomber amoureux, le coup de foudre, fait temporairement cesser le vampirisme. Un amoureux a une très bonne image de soi, il n'a plus besoin de prendre celle des autres. Pour tuer le vampire dans une personne, il faut toucher son coeur. Le bois du pieu symbolise peut-être le bois de la croix du Christ, symbole d'amour universel.

Que symbolise le fait qu'un vampire a une très grande force, des pouvoirs surnaturels ? Le vampire a beaucoup de volonté et aucun scrupule. Il prend ce qu'il veut, il détruit les obstacles. Il ne s'encombre d'aucune morale, il n'a pas à penser aux conséquences. Il se permet d'utiliser toutes les méthodes pour arriver à ses fins.

Que veut dire le fait qu'un vampire dorme dans un cercueil ? Le cercueil symbolise la mort, l'oubli. Tous les jours le vampire oublie les images des personnes qu'il a volées. Il ne se construit pas une identité propre qui pourrait lui permettre un jour d'arrêter de voler celle des autres. Il reste au même stade, il ne progresse pas. Chaque soir il repart en chasse et détruira de nouvelles vies. L'oubli le lave aussi du souvenir de ses crimes. Quand il se lève hors du cercueil, il est frais comme l'enfant innocent.

Les vampires sont de grands séducteurs. C'est bien sûr une conséquence de leur volonté de séduire, de se faire une belle image. Mais aussi cela provient du fait que la démesure de l'Ombre en eux les rend très attirants. Leurs victimes sentent toute la volonté et la détermination qu'il y a en eux. Elles en deviennent folles de passion, parce que l'Ombre est précisément une chose qui manque aux humains.

Le vampire cherche l'amour. Il veut devenir quelqu'un, acquérir une identité.

Pourquoi le vampire ne peut-il pas se voir dans un miroir ? Parce qu'il n'a pas d'image de soi, pas d'identité. Il ne sait pas qui il est.

Quand un vampire est détruit par la lumière, pour renaître il lui faut de la terre de son pays d'origine. Pourquoi ? Parce que le pays d'où l'on vient fait partie de l'identité d'une personne. Pour se reconstruire, on a besoin de se rappeler ses origines.

Pourquoi un vampire craint-il le crucifix ? Parce que le crucifix symbolise la foi, l'espoir. Le vampire n'a foi en rien. Il justifie ses actes en prétendant que tout espoir est vain, inutile. Il prétend qu'il ne sert à rien de construire. La croix du Christ est l'affirmation qu'il a tort. En sa présence il éprouve un immense sentiment de honte et de culpabilité.

Le contraire du vampire est la fée. Elle personnifie la Lumière : elle est à l'écoute des personnes, elle réalisé leurs voeux, elle a un grand savoir. Elle augmente l'image de soi des personnes qu'elle rencontre. Elle répond à leurs attentes et leur dit qu'elle sera toujours là pour les aider. Elle est une infinie source d'énergie et en dispense autour d'elle sans compter. La fée est aussi séduisante que le vampire. Une personne en chair et en os peut se comporter comme une fée mais avec des limites. Il arrivera des moments où elle devra cesser de dispenser son énergie lumineuse, elle devra se fermer pour se préserver. Etre une fée, cela s'apprend. C'est une lumière que l'on apprend d'autrui et que l'on découvre en soi. Plus on donne de Lumière, plus encore on en génère.

Le vampire symbolise la personne qui attribue ses problèmes à d'autres personnes. Elle critique ces personnes, elle leur fait des reproches ; elle détruit leur image. Quand elle a fini de casser une personne, elle passe à une autre. Ce cycle s'arrêtera quand elle comprendra qu'elle est la seule responsable de ses problèmes ; quand la Lumière lui viendra.

Le vampirisme est la face obscure du christianisme. C'est le culte du sang sataniste. Au lieu de boire le sang du Christ, ils boivent le sang des hommes. Le vampire se lève tous les soirs hors de son cercueil comme le Christ s'est un matin levé hors de son tombeau. Un excellent exemple est l'inquisition. Les inquisiteurs passaient de ville en ville pour détruire des vies.

Pourquoi l'ail est-il recommandé contre les vampires ? Peut-être parce que l'ail est un remède contre les anémies et certains problèmes de santé. Une personne mordue par un vampire est supposée s'en trouvée affaiblie. Dans la tradition d'Afrique Noire de mauvais sorciers volent la nuit dans l'espace éthéré et viennent pomper l'énergie de leurs victimes endormies. On explique ainsi pourquoi certaines personnes tombent malade. Dans certains cas, donner de l'ail à manger à de tels malades améliore leur santé... L'ail est une plante médicinale, qui purifie le sang. Peut-être aussi l'odeur de l'ail éloigne-t-elle certaines vermines ? Un vampire est supposé pouvoir se décomposer à volonté en une marée de rats ou d'insectes nuisibles. Mais je ne sais pas si pendre de l'ail autour d'un lit est d'un quelconque effet contre par exemple les tiques, les punaises ou les moustiques, insectes suceurs de sang et vecteurs de maladies. Peut-être s'enduire de jus d'ail pourrait-il avoir un effet ? Une chose est sûre : les vampires sont des séducteurs et leur ardeur est certainement amoindries face à une personne qui a mangé de l'ail ou qui s'en est badigeonnée. Cela doit être au moins aussi efficace que l'effet castrateur du crucifix.
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeLun 22 Mai 2006 - 14:29

Vlad tepes

De mémoire d'homme, en novembre 1431 naissait dans la forteresse de Sighisoara en Roumanie, Vlad Tepes III, l'un des personnages les plus sanglants de notre Histoire .

Il n'était pas très grand, mais râblé et fort, avec un aspect cruel, terrible, un nez droit, des narines dilatées, un visage mince et rougeaud ou les grands yeux verts, bien fendus, étaient ombrés par des sourcils noirs, broussailleux qui les faisaient menaçants. Il avait les joues et le menton rasés et portait moustache. Les tempes gonflées augmentaient le volume de la tête que soutenait un cou de taureau encadré par les vagues d'une légère chevelure bouclée, noire, qui retombait sur les larges épaules

Description d'un émissaire à Pie II




Fils de Vlad II dit le diable, gouverneur militaire de Transylvanie, membre de l'Ordre du Dragon, une société militaire à caractère religieux fondée en 1387 par l'empereur Romain Sigismund et sa seconde femme Barbara Cilli, cette confrèrie avait pour but la protection des intérêts catholiques et de défendre l'Europe contre la menace du puissant Empire Ottoman.
En 1436, Vlad II est couronné prince de Valachie , capitale princière et s'installe au palais de Tirgoviste.


Dans l'espoir d'une paix durable avec le Sultan Murad II, de nombreux pactes d'alliance sont signés mais d'importants troubles politiques ne tarde pas à déchirer le royaume. Après une visite de Vlad II en terre Turque, celui ci confie la garde de ses deux jeunes fils Vlad et Radu , pour respecter les exigences du puissant Sultan qui garantiront une paix durable entre les deux royaumes. jusqu'en 1448, Vlad III restera à la cour du Sultan, tandis que son frère Radu ne partira qu'en 1462. De retour au pays, le jeune Vlad apprend que son père a été tué par son rival, le prince Vladislav II. Mircea son frère ainé , fut quant à lui enterré vif après avoir été torturé par les aristocrates de Tirgoviste.

Menant plusieurs campagnes militaires pour reprendre le pouvoir, il est forcé d'abdiquer devant l'assassin de son père, mais lors d'une seconde tentative pour reconquérir son trône, il n'hésite pas à tuer le prince Vladislav II. Poussé par la vengeance, Vlad Tepes fait arrêter tous les nobles soupçonnés d'avoir pris part au coup d'Etat contre son père. Il fait empaler les plus puissants et force les plus jeunes à l'exode vers le bourg de Poenari. Au cours de cette marche de 80 kilomètres, personne n'est autorisé à se reposer, et beaucoup mourront en route. Arrivés à destination, Vlad exige des survivants qu'ils lui érigent une nouvelle forteresse qui surplombera la rivière Arges.



Vers 1462, des chroniques font état de sa cruauté et de ses méfaits. L'empalement est de mise pour quiconque ose le defier ou celui ne respectant pas la loi, c'est ce qui lui vaudra son surnom Roumain de Tepes qui signifie l'empaleur ... Son chateau est le lieu des pires crimes et abominations, dans un souci d'ordre et de respect , il n'hésite pas à torturer, mutilier et à brûler nobles ou mendiants. Au sommet de son règne, Vlad décide d'une campagne militaire contre les Turcs, ses anciens alliés, installés le long du Danube.

Bénéficiant de l'effet de surprise, les troupes de Vlad sortent victorieuses. Mais la victoire est de courte durée, le Sultan Mehmed II envahit la Malachie à la tête d'une armée trois fois supèrieure à celle de l'Empaleur. Arrivé aux portes de la capitale, ils constatent que 20,000 prisonniers turcs sont empalés. Devant cette abomination, le Sultan ne peut convaincre ses hommes à l'attaque, il bat en retraite.

Mais une dernière carte est utilisé par le Sultan, il arrive à convaincre Radu, le frère de Vlad de mener une campagne contre ce dernier. À la tête d'une armée composée des légions turques et des détracteurs de Vlad , Radu envahit la Valachie et force son frère à trouver refuge dans la forteresse de Poenari . Aidé par quelques paysans du village d'Arefu , Vlad gagne la Transylvanie pour y rencontrer le nouveau roi de Hongrie, Matthias Corvinus. Mais ce derniere fait mettre Dracula aux arrêts et l'emprisonne à Visegrad.

Vlad passera 12 ans en prison et deviendra bien plus tard le beau frère de son geôlier, il épousera le soeur de Mathias et deviendra à cette fin catholique, d'orthodoxe qu'il était. Ce choix décidera de sa libération en 1476. Il faudra attendre 1476 et la mort de Radu, pour que Vlad puisse reprendre son titre princier et - pour une troisième fois - reprendre son trône. Il retourne en Roumanie où il s'installe cette fois ci à Bucarest . Mais en décembre 1476, lors d'une nouvelle campagne militaire contre les Turcs, Vlad et ses hommes sont attaqué par un contingent de 4000 hommes, il finira assassiner et pour montrer la determination Turque, sa tête sera empalé sur un pieu dans la capitale Turque Constantinople.

La pratique du supplice du Pal lui valut son surnom de Vlad Tepes, l'empaleur, mais aussi une réputation de grand sadique qui semble avoir été amplifiée par la propagande Germano-Hongroise.

Les parties orientales et méridionales de la chaîne des Carpates divisent la Roumanie en trois provinces :

A l'est la Moldavie qui jouxte le pays des Cosaques .

Au sud la Valachie région du Danube .

Au nord ouest la Transylvanie, isolée par les Carpates .

Au début du XV eme, ces provinces étaient dirigés par des Voivoides, terme désignant un titre de noblesse et une fonction administrative de Gouverneur. La Transylvanie était alors sous dépendance Hongroise et son Voivoide était le gouverneur de Hongrie, Jean Hunyadi. La Valachie et la Moldavie étaient autonomes et constituaient le dernier rempart du christianisme face à l'invasion Ottomane qui avait atteint la Bulgarie, après avoir fait tomber Constantinople.

La rumeur prétendit qu'organisant la résistance dans les Carpates, il avait conclu un pacte avec les forces du mal devenant un Vampyr, terme désignant Diable en roumain et Vampire en moldave .

Son histoire est mêlée de cette brume qui mélange Histoire, légendes et folklore. Sur un plan folklorique, le pal deviendra le pieu, qui est l'arme maîtresse contre les Vampires et sur un plan littéraire, Vlad Dracula deviendra sous sa forme vampirique le Comte Dracula.
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeLun 22 Mai 2006 - 14:36

Loup garou

Virgile parle de la métamorphose de Moeris en loup comme d’une chose très ordinaire.


...Saepe lupum fieri, et se condere silvis
Moerim.... (Ecl. VIII, v. 97-98.)
Moeris devenu loup se cacha dans les bois.

Cette doctrine des métamorphoses était-elle dérivée des vielles fables d’Égypte, qui débitèrent que les dieux s’étaient changés en animaux dans la guerre contre les géants?

Les Grecs, grands imitateurs et grands enchérisseurs sur les fables orientales, métamorphosèrent presque tous les dieux en hommes ou en bêtes, pour les faire mieux réussir dans leurs desseins amoureux.

Si les dieux se changeaient en taureaux, en chevaux, en cygnes, en colombes, pourquoi n’aurait-on pas trouvé le secret de faire la même opération sur les hommes?

Plusieurs commentateurs, en oubliant le respect qu’ils devaient aux saintes Écritures, ont cité l’exemple de Nabuchodonosor changé en boeuf; mais c’était un miracle, une vengeance divine, une chose entièrement hors de la sphère de la nature, qu’on ne devait pas examiner avec des yeux profanes, et qui ne peut être l’objet de nos recherches.

D’autres savants, non moins indiscrets peut-être, se sont prévalus le ce qui est rapporté dans l’Évangile de l’enfance. Une jeune fille en Égypte, étant entrée dans la chambre de quelques femmes y vit un mulet couvert d’une housse de soie, ayant à son cou un pendant d’ébène. Ces femmes lui donnaient des baisers, et lui présentaient à manger en répandant des larmes. Ce mulet était le propre frère de ces femmes. Des magiciennes lui avaient ôté la figure humaine; et le Maître de la nature la lui rendit bientôt.

Quoique cet évangile soit apocryphe, la vénération pour le seul nom qu’il porte nous empêche de détailler cette aventure. Elle doit servir seulement à faire voir combien les métamorphoses étaient à la mode dans presque toute la terre. Les chrétiens qui composèrent cet évangile étaient sans doute de bonne foi. Ils ne voulaient point composer un roman; ils rapportaient avec simplicité ce qu’ils avaient entendu dire. L’Église, qui rejeta dans la suite cet évangile avec quarante-neuf autres, n’accusa pas les auteurs d’impiété et de prévarication; ces auteurs obscurs parlaient à la populace selon les préjugés de leur temps. La Chine était peut-être le seul pays exempt de ces superstitions.

L’aventure des compagnons d’Ulysse changés en bêtes par Circé, était beaucoup plus ancienne que le dogme de la métempsycose annoncé en Grèce et en Italie par Pythagore.

Sur quoi se fondent les gens qui prétendent qu’il n’y a point d’erreur universelle qui ne soit l’abus de quelque vérité? Ils disent qu’on n’a vu des charlatans que parce qu’on a vu de vrais médecins, et qu’on n’a cru aux faux prodiges qu’à cause des véritables.

Mais avait-on des témoignages certains que des hommes étaient devenus loups, boeufs, ou chevaux, ou ânes? Cette erreur universelle n’avait donc pour principe que l’amour du merveilleux, et l’inclination naturelle pour la superstition.

Il suffit d’une opinion erronée pour remplir l’univers de fables. Un docteur indien voit que les bêtes ont du sentiment et de la mémoire: il conclut qu’elles ont une âme. Les hommes en ont une aussi. Que devient l’âme de l’homme après sa mort? que devient l’âme de la bête? Il faut bien qu’elles logent quelque part. Elles s’en vont dans le premier corps venu qui commence à se former. L’âme d’un brachmane loge dans le corps d’un éléphant, l’âme d’un âne se loge dans le corps d’un petit brachmane. Voilà le dogme de la métempsycose qui s’établit sur un simple raisonnement.

Mais il y a loin de là au dogme de la métamorphose. Ce n’est plus une âme sans logis qui cherche un gîte; c’est un corps qui est changé en un autre corps, son âme demeurant toujours la même. Or, certainement nous n’avons dans la nature aucun exemple d’un pareil tour de gobelets.

Cherchons donc quelle peut être l’origine d’une opinion si extravagante et si générale. Sera-t-il arrivé qu’un père ayant dit à son fils plongé dans de sales débauches et dans l’ignorance: « Tu es un cochon, un cheval, un âne; » ensuite l’ayant mis en pénitence avec un bonnet d’âne sur la tête, une servante du voisinage aura dit que ce jeune homme a été changé en âne en punition de ses fautes? Ses voisines l’auront redit à d’autres voisines, et de bouche en bouche ces histoires, accompagnées de mille circonstances, auront fait le tour du monde. Une équivoque aura trompé toute la terre.

Avouons donc encore ici, avec Boileau, que l’équivoque a été la mère de la plupart de nos sottises.

Joignez à cela le pouvoir de la magie, reconnu incontestable chez toutes les nations; et vous ne serez plus étonné de rien.

Encore un mot sur les ânes. On dit qu’ils sont guerriers en Mésopotamie, et que Mervan, le vingt et unième calife, fut surnommé l’âne pour sa valeur.

Le patriarche Photius rapporte, dans l’extrait de la vie d’Isidore, qu’Ammonius avait un âne qui se connaissait très bien en poésie, et qui abandonnait son râtelier pour aller entendre des vers.

La fable de Midas vaut mieux que le conte de Photius.

De l’âne d’or de Machiavel. — On connaît peu l’âne de Machiavel. Les dictionnaires qui en parlent disent que c’est un ouvrage de sa jeunesse; il paraît pourtant qu’il était dans l’âge mûr, puisqu’il parle des malheurs qu’il a essuyés autrefois et très longtemps. L’ouvrage est une satire de ses contemporains. L’auteur voit beaucoup de Florentins, dont l’un est changé en chat, l’autre en dragon, celui-ci en chien qui aboie à la lune, cet autre en renard qui ne s’est pas laissé prendre. Chaque caractère est peint sous le nom d’un animal. Les factions des Médicis et de leurs ennemis y sont figurées sans doute; et qui aurait la clef de cette apocalypse comique, saurait l’histoire secrète du pape Léon X et des troubles de Florence. Ce poème est plein de morale et de philosophie. Il finit par de très bonnes réflexions d’un gros cochon, qui parle à peu près ainsi à l’homme:


Animaux à deux pieds, sans vêtements, sans armes,
Point d’ongle, un mauvais cuir, ni plume, ni toison,
Vous pleurez en naissant et vous avez raison:
Vous prévoyez vos maux; ils méritent vos larmes.
Les perroquets et vous ont le don de parler.
La nature vous fit des mains industrieuses;
Mais vous fit-elle, hélas! des âmes vertueuses?
Et quel homme en ce point nous pourrait égaler?
L’homme est plus vil que nous, plus méchant, plus sauvage
Poltrons ou furieux, dans le crime plongés,
Vous éprouvez toujours ou la crainte ou la rage.
Vous tremblez de mourir, et vous vous égorgez.
Jamais de porc à porc on ne vit d’injustices.
Notre bauge est pour nous le temple de la paix.
Ami, que le bon Dieu me préserve à jamais
De redevenir homme et d’avoir tous tes vices!

Ceci est l’original de la satire de l’homme que fit Boileau, et de la fable des compagnons d’Ulysse, écrite par La Fontaine. Mais il est très vraisemblable que ni La Fontaine ni Boileau n’avaient entendu parler de l’âne de Machiavel.

De l’âne de Vérone. — Il faut être vrai, et ne point tromper son lecteur. Je ne sais pas bien positivement si l’âne de Vérone subsiste encore dans toute sa splendeur, parce que je ne l’ai pas vu: mais les voyageurs qui l’ont vu, il y a quarante ou cinquante ans, s’accordent à dire que ses reliques étaient renfermées dans le ventre d’un âne artificiel fait exprès; qu’il était sous la garde de quarante moines du couvent de Notre-Dame des Orgues à Vérone, et qu’on le portait en procession deux fois l’an. C’était une des plus anciennes reliques de la ville. La tradition disait que cet âne, ayant porté Notre-Seigneur dans son entrée à Jérusalem n’avait plus voulu vivre en cette ville; qu’il avait marché sur la mer aussi endurcie que sa corne; qu’il avait pris son chemin par Chypre, Rhodes, Candie, Malte et la Sicile; que de là il était venu séjourner à Aquilée; et qu’enfin il s’établit à Vérone, où il vécut très longtemps.

Ce qui donna lieu à cette fable, c’est que la plupart des ânes ont une espèce de croix noire sur le dos. Il y eut apparemment quelque vieil âne aux environs de Vérone, chez qui la populace remarqua une plus belle croix qu’à ses confrères: une bonne femme ne manqua pas de dire que c’était celui qui avait servi de monture à l’entrée dans Jérusalem: on fit de magnifiques funérailles à l’âne. La fête de Vérone s’établit; elle passa de Vérone dans les autres pays: elle fut surtout célébrée en France; on chanta la prose de l’âne à la messe.


Orientis partibus
Adventavit asinus
Pulcher et fortissimus.

Une fille représentant la Sainte Vierge allant en Égypte montait sur un âne, et, tenant un enfant entre ses bras, conduisait une longue procession. Le prêtre, à la fin de la messe, au lieu de dire: Ite, missa est, se mettait à braire trois fois de toute sa force; et le peuple répondait en choeur.

Nous avons des livres sur la fête de l’âne et sur celle des fous; ils peuvent servir à l’histoire universelle de l’esprit humain.


Dernière édition par le Mar 23 Mai 2006 - 19:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeLun 22 Mai 2006 - 15:19

Citation :
Plusieurs commentateurs, en oubliant le respect qu’ils devaient aux saintes Écritures, ont cité l’exemple de Nabuchodonosor changé en boeuf

Nabuchodonosor et l'âge d'or de Babylone

L’Antiquité en Mésopotamie a été marquée par de constants remous politiques prévalant à cette époque. Alors que l’Égypte des pharaons était en déclin, une civilisation a émergé de l’abîme pour imposer sa loi au Proche Orient : l’Empire néo-babylonien. Fondé par Nabopolassar, elle a connu son âge d’or sous le règne de Nabuchodonosor II, roi de Babylone. Nous allons, au cours de cette biographie, aborder trois aspects de la vie de ce dernier, soit : le contexte historique du Moyen Orient antique, la vie de Nabuchodonosor et finalement l’héritage qu’il a laissé à ses successeurs et à la civilisation occidentale en général.

Le Moyen Orient de l’Antiquité est une région du monde où les guerres étaient fréquentes; les empires se succédaient continuellement. Malgré cette grande instabilité politique, Babylone a toujours été une des plus grandes villes de Mésopotamie. Datant de la préhistoire, cette ville dont le nom signifie “la porte des dieux ” a su prospérer grâce à son emplacement favorisant le commerce entre le Golfe persique et la Méditerranée. Elle était sous la tutelle d’Ur durant le XXe siècle avant notre ère et est devenue indépendante en ~1894 sous le règne amorite de Sumu-Abum. La cité-État est par la suite devenue la Babylonie lorsque les Cassites ont annexé tout le sud de la Mésopotamie. L’Empire Babylonien ainsi créé a connu son apogée sous le règne du souverain Hammurabi et s’est effondré en même temps que la dynastie des Cassites jusqu’au moment où les Chaldéens sous la gouverne de Nabopolassar, chassèrent les Assyriens et instaurèrent l’Empire néo-babylonien. Ce nouvel empire connut son âge d’or grâce au roi Nabuchodonosor II, par ses conquêtes et par la reconstruction de la ville entreprise par son père. Une politique extérieure expansionniste et une alliance avec les Mèdes grâce au mariage entre Nabuchodonosor et Amyitis, fille du roi des Mèdes, ont imposé la Babylonie comme première puissance militaire au Moyen Orient.

Nabuchodonosor II - ou Nabu-Kudurri-Usur de son nom babylonien - a été un des plus grands souverains de son époque. Probablement né à Babylone et fils aîné du roi Nabopolassar, il a rapidement su prendre exemple sur son père et devenir un grand stratège militaire. Déjà en ~605, avant le début de son règne, il vainquit le pharaon Néchao II à Karkémish, permettant ainsi à son père de se libérer des Assyriens. L’entrée du royaume de Judas à l’intérieur de la coalition égyptienne sous l’autorité de Néchao II causa sa perte. Nabuchodonosor mobilisa son armée en Judée, prit Jérusalem en ~597, déporta l’élite de la population, détrôna Joachin et le remplaça par Sédécias. Toutes ces mesures prises par le souverain s’avérèrent inadéquates. Il dut prendre les grands moyens et en ~587, il mit la ville à sac, rasa le temple et déporta une grande partie de sa population, suite à des révoltes importantes en Babylonie (~594) et en Judée (~588-87). En ~586, il entreprit la conquête de Tyr, ville phénicienne, qu’il réussit à capturer et à incendier après 13 ans de siège. Peu après le couronnement du nouveau pharaon Amasis, Nabuchodonosor déclencha une offensive majeure contre l’Égypte en ~568.

On dit de Nabuchodonosor que ses grands travaux de reconstruction faisaient sa fierté plus que ses conquêtes militaires. Il entreprit de restaurer la totalité des temples de la cité en plus des voies processionnelles majestueuses. Suivant la volonté de son père, il fortifia Babylone en y construisant une enceinte constituée d’un double mur. Il restaura aussi la Grande Ziggourat grâce au travail du peuple juif captif depuis son soulèvement en ~588-87 (captivité de Babylone, ~587 à ~538). Ce temple est probablement la célèbre Tour de Babel. L’autre construction majeure fut celle que l’on appelle les Jardins Suspendus de Babylone, une des Sept Merveilles du monde ancien. Nabuchodonosor les aurait fait construire à l’intention de sa femme Amyitis, une princesse mède.

Nabuchodonosor a imposé Babylone comme grande puissance en profitant du déclin de Thèbes et de la Judée. Avec l’aide de son père, Nabopolassar, il annexa tout le sud-ouest de la Mésopotamie et reconstruit Babylone. Après la conquête de Babylone par Cyrus de Perse, la ville conserva son prestige en servant de capitale aux côtés de Persépolis et de Suse ainsi que de lieu de résidence pour les princes perses. Alexandre le Grand, après avoir conquis la ville, voulut redorer la réputation de celle-ci qui avait grandement souffert durant le règne de Xerxès 1er. Aujourd’hui, il ne reste de Babylone que des vestiges d’un grand empire…

Bref, Nabuchodonosor fut une figure marquante de l’Antiquité au Moyen Orient. Grand stratège militaire et homme d’État, sa vie a été marquée d’événements socio-politiques majeurs et il a su adapter ses politiques conséquemment. Il a fait usage d’opportunisme. Ce qui lui a permis d’agrandir son royaume de plus en plus. Il a également fait preuve d’indulgence envers les peuples qu’il a conquis, pratique peu courante en Mésopotamie à cette époque. Sa place parmi les grands de ce monde est ainsi acquise.
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeLun 22 Mai 2006 - 15:28

Traités de magie noire et manuels d'inquisition

Plus de 2 000 ouvrages sur la sorcellerie sont écrits entre le XVIe et le XVIIe siècle. La plupart par des prètres ou des moines.

Par Edouard Brasey*


Les manuels des inquisiteurs

Le Marteau des sorcières ou Malleus Maleficarum , de Henry Institoris et Jacques Sprenger (1485, réédition avec présentation et traduction d'Armand Danet, Plon, 1973).

Rédigé par deux inquisiteurs dominicains, Jacques Sprenger et Henry Institoris, à la requête du pape Innocent VIII, ce manuel est une véritable bible du chasseur de sorcières, qui connut vingt-huit éditions en deux siècles. Cet épais document recense divers points ayant trait à l'existence du diable et aux pouvoirs des sorcières, auxquels il est répondu avec force arguments théologiques. L'ouvrage a une connotation nettement misogyne. Ainsi, les auteurs expliquent que si la femme est davantage attirée que l'homme par la sorcellerie, c'est parce qu'elle est plus crédule et a moins d'expérience que l'homme ; elle est plus curieuse, et son naturel est plus impressionnable ; elle est plus méchante, plus prompte à se venger, et tombe plus vite dans le désespoir ; elle est plus bavarde, et dénonce facilement ses consoeurs... Sa beauté, et jusqu'à sa voix sont des artifices destinés à détourner les hommes du droit chemin : ' Menteuse par nature, elle l'est dans son langage ; elle pique tout en charmant. D'où la voix des femmes est comparée au chant des sirènes, qui par leur douce mélodie attirent ceux qui passent et les tuent. Elles tuent, en effet, car elles vident la bourse, elles enlèvent les forces, elles contraignent à perdre Dieu. ' Dans La Sorcière , paru en 1862, l'historien Jules Michelet commente à sa façon cet ouvrage : ' Le Malleus , qu'on devait porter dans la poche, fut imprimé généralement dans un format rare alors, le petit-18. Il n'eût pas été séant qu'à l'audience, embarrassé, le juge ouvrît sur la table un in-folio . Il pouvait, sans affectation, regarder du coin de l'oeil, et sous la table, fouiller son manuel de sottise. ' Le Marteau des sorcières fut donc, malgré le nombre important de ses pages, le premier livre de poche...

De la démonialité des sorciers, de Jean Bodin (Paris, 1582).

Véritable code pénal des sorcières, ce classique de démonologie connut dix éditions. Pour ce démonologue, les sorcières étaient coupables des quinze crimes parmi lesquels : elles renient Dieu ; adorent le diable ; lui sacrifient leurs enfants ; les consacrent à Satan dès le ventre de la mère ; se nourrissent de chair humaine ; jurent par le nom du démon ; commettent des incestes ; tuent les gens, les font bouillir et les mangent ; font mourir les gens par poison et par sortilèges ; font périr les fruits ; se font les esclaves du diable et copulent avec lui.

La Démonolâtrie , de Nicolas Rémy (1582).

Cet ouvrage fut écrit par le secrétaire du duc Charles III de Lorraine, membre de la cour suprême de Nancy, qui condamna à mort 900 sorcières en quinze ans.

Discours exécrable des sorciers , de Henri Boguet (Lyon, 1602).

Cet ouvrage connut onze éditions et fit longtemps jurisprudence dans les parlements et bailliages de France. L'auteur prononça et ratifia environ 600 sentences contre les sorcières.

Tableau de l'inconstance des mauvais anges et démons, où il est amplement traité des sorciers et de la sorcellerie , de Pierre de Lancre (Paris, 1612, réédition Aubier-Montaigne, 1982).

Juge d'origine basque mandaté par Henri IV, Pierre de Lancre composa cet ouvrage à la suite d'une enquête menée en 1609 et 1610 dans le Labourd (région de Bayonne), qui était au début du XVIIe siècle le pays des sorciers par excellence. On trouve dans l'ouvrage une compilation de témoignages de sorcières obtenus sous la menace. Voici par exemple le récit fait par une certaine Jeannette d'Abadie, habitante de Siboro, âgée de 16 ans, et conduite au sabbat par une sorcière nommée Gratiane : ' Elle y vit le diable en forme d'homme noir et hideux, avec six cornes en la tête, parfois huit, et une grande queue derrière, un visage devant et un autre derrière la tête, comme on peint le dieu Janus, que ladite Gratiane l'ayant présentée, reçut une grande poignée d'or en récompense, puis la fit renoncer et renier son Créateur, la Sainte Vierge, les saints, le baptême, père, mère, parents, le ciel, la terre et tout ce qui est au monde, laquelle renonciation elle lui faisait renouveler toutes les fois qu'elle allait au sabbat, puis elle l'allait baiser au derrière ; que le diable lui baisait souvent son visage, puis son nombril, puis son membre, puis son derrière ; qu'elle a vu souvent baptiser des enfants au sabbat, qu'elle nous expliqua être des enfants de sorcières et non autres... Pour l'accouplement, qu'elle a vu tout le monde se mêler incestueusement et contre tout ordre de nature, s'accusant elle-même d'avoir été dépucelée par Satan et connu une infinité de fois un sien parent et autres qui l'en daignaient semondre [commander] ; qu'elle fuyait l'accouplement du diable, à cause qu'ayant son membre fait en écailles, il fait souffrir une extrême douleur ; outre que sa semence est extrêmement froide, si bien qu'elle n'engrosse jamais, ni celle des autres hommes au sabbat, bien qu'elle soit naturelle ; que, hors du sabbat, elle ne fit jamais faute, mais que dans le sabbat elle avait un merveilleux plaisir en ces accouplements. '

Manuel d'exorcismes de l'Eglise , (1626, réédité par Roger Raziel, Ed. Communication Prestige, 1995).

Ce manuel livre l'édition originale des principaux exorcismes de l'Eglise catholique romaine.

Liste authentique des religieuses et séculières possédées, obsédées, maléficiées, le nom de leurs démons, le lieu de leur résidence, avec les signes de leurs sorties (1634).

Ce compte rendu des exorcismes liés à l'affaire du couvent de Loudun, décrit la façon dont les possédées étaient délivrées de leurs démons (voir page 71) . Voici ce qui concerne la soeur Jeanne des Anges : ' La soeur Jeanne des Anges a été possédée par sept diables, dont trois furent chassés le samedi 20 mai 1634 et firent, pour signe de leur sortie, trois ouvertures en son côté droit ; savoir : Asmodée, des Trônes ; Amon, des Puissances ; Grézil, des Trônes ; les quatre autres sont Léviathan, des Séraphins, qui a sa résidence au milieu du front, et a promis pour signe d'y faire une croix de sang ; Béhemoth, des Trônes, qui a sa résidence à l'estomac, et a promis pour signe d'élever la fille à deux pieds de haut ; Balam, des Dominations, qui a sa résidence à la seconde côte du côté droit, et pour signe doit écrire sur la main gauche de la fille son nom qui doit y demeurer toute sa vie ; Isaacaron, des Puissances, a sa résidence sous la dernière côte du côté droit et pour signe a promis de fendre le gros doigt de la main gauche, autant qu'en emporte l'ongle des deux côtés. '

Confessions et Histoire de Madeleine Bavent, religieuse de Louviers, avec son interrogatoire (Rouen, 1652).

L'affaire des possédées du couvent de Louviers (voir page 71) met en cause le curé Mathurin Picard, accusé d'avoir ensorcelé sept soeurs, dont Madeleine Bavent, soeur Barbe de Saint-Michel et soeur Marie du Saint-Esprit. Ainsi, soeur Barbe était possédée par un démon répondant au nom d'Ausitif. Les exorcistes rapportent que la soeur, ' fille puissante, ramassée, bien colorée, de bonne habitude, grosse et grasse, tomba dans de violentes convulsions, faisant de tout son corps un arc, ayant les doigts des pieds et des mains recourbés en dedans et en dehors. Elle se roula sur le plancher, se mit à péter, et rendit par les parties inférieures toutes sortes d'excréments, tant inutiles que nécessaires. ' Marie du Saint-Esprit, quant à elle, ' se prit à parler de sa petite Madeleine, sa bonne amie, sa mignonne, sa première maîtresse '. Madeleine Bavent avoua, elle, avoir été mariée, lors d'un sabbat, avec le diable Dagon, ' non sans beaucoup souffrir dans la copulation '. Mathurin Picard l'élut princesse de sabbat et commit avec elle le péché de sodomie sur l'autel. Elle décrit les accouchements de quatre sorcières au sabbat, et avoue avoir aidé à égorger les enfants nouveau-nés. Elle ' confessa encore, qu'étant un jour dans la chapelle du monastère de Louviers, Picard la connut charnellement dans ladite chapelle, commettant cette sale action avec des abominations qu'on a horreur d'expliquer ; pendant laquelle exécrable action, un diable, en forme de chat, se présenta à elle ; et le magicien Picard fut souillé honteusement par lui, en même temps qu'il avait sa compagnie charnelle '. Dans ses Confessions , Madeleine Bavent confie : ' Il m'est arrivé, par deux fois, d'avoir rencontré, entrant dans ma cellule, ce maudit chat sur mon lit en une posture la plus lascive qui se puisse dire, et portant tout le semblable des hommes. Il m'effraya, et je pensai à m'échapper : mais un moment il saute sur moi, m'abat violemment sur le lit, et jouit de moi par force, me faisant sentir des tourments étranges. '

Charge contre le sadducéisme moderne ou Sadducismus triumphatus , de Joseph Glanvil (1668).

Ce traité hostile à la sorcellerie fut publié en Angleterre par le recteur de l'église abbatiale de Bath, membre de la Royal Society. Cette Charge connut quatre éditions de 1668 à 1669, puis fut régulièrement réimprimée en 1681, 1683, 1689, 1700 et 1726.

Traité des esprits , de John Beaumont (1705).

Dans ce traité publié en Angleterre, l'auteur, atteint de bourdonnements d'oreilles, explique ' que ce n'est point chose naturelle, mais différente du naturel. Ainsi, c'était par ce tintement que pendant des années je fus averti de tout bruit et rumeur me concernant. '

Les manuels relatifs à la sorcellerie

Les Admirables Secrets d'Albert le Grand suivi de Secrets merveilleux de la magie naturelle et cabalistique du Petit Albert . (1703. Rééditions : Albin Michel, 1996. Belfond, 1997. Editions Bussières, 1997. Editions Trajectoires, 1997).

Ce célèbre recueil de recettes magiques est l'une des références obligées en matière de manuels de sorcellerie. Il est attribué à Albert le Grand, moine dominicain né en Souabe vers 1200, et qui serait l'auteur de ces deux traités de magie noire comportant des recettes de magie pratique basées sur les vertus des herbes, des pierres précieuses ou des animaux. Il contient également un traité de physionomie. Voici l'une de ces recettes, issue du Grand Albert : ' Observez le temps que la lune sera en conjonction avec Mercure si elle se fait un mercredi de printemps, puis vous prendrez un morceau de cuir de peau d'un jeune loup, dont vous ferez deux jarretières sur lesquelles vous écrirez avec votre sang : " Abumalith cades ambulavit in fortudine sibi illius ." Et vous serez étonné de la vitesse avec laquelle vous cheminerez, étant muni de ces jarretières à vos jambes. '

Histoires, disputes et discours des illusions et impostures des diables , de Jean Wier (Genève, 1577. Réédition Belfond, épuisé).

L'occultiste Jean Wier, alias Wierus, disciple d'Agrippa, grand voyageur et amateur de démonologie, publia dans son manuel une Pseudomonarchia daemonum , hiérarchie démoniaque composée de 6 666 légions comportant chacune 6 666 anges déchus, dominés par 72 princes, ducs, marquis, prélats ou comtes, sans compter les ministres et ses ordres honorifiques, avec leurs attributs et leur description physique.

Les traités favorables aux sorcières

Cautio Criminalis , de Friedrich von Spee (sans date, publié sous forme anonyme).

Ce père jésuite fut l'un des rares adversaires des procès en sorcellerie. Il écrit notamment dans son ouvrage : ' Souvent j'ai pensé que la seule raison pour laquelle nous ne sommes pas tous sorciers est que nous n'avons pas tous été torturés. Et il y a de la vérité dans ce qu'un inquisiteur a osé récemment dire, en manière de vantardise, à savoir que s'il pouvait atteindre le pape, il lui ferait avouer qu'il est, lui aussi, sorcier. '

Essai historique sur la sorcellerie , de Francis Hutchinson (1718).

Cet aumônier anglais, pasteur à la paroisse Saint-Jacques de Saint Edmund's Bury, rendit visite à la dernière sorcière anglaise, Jane Wenham, accusée de prendre la forme d'un chat pour terroriser ses victimes, condamnée puis graciée par son juge qui avait des doutes sur sa culpabilité. Hutchinson explique : ' J'ai très grande assurance qu'elle est femme pieuse et sobre... Je crois vraiment qu'aucun de mes lecteurs ne peut seulement imaginer que puisse tomber sur lui une tempête comme celle qui la frappa, s'il avait eu le malheur d'être pauvre et de rencontrer de telles traverses, dans une paroisse barbare comme celle où elle vécut. ' Il conclut : ' J'ai montré simplement qu'accuser, et persécuter, et pendre, en ce cas, ne guérit pas mais augmente le mal ; et pour un peuple entier, être dans un tel état, c'est être frappé d'une très grande calamité. ' Quant à Jane Wenham, elle s'éteignit en 1730.


Edouard Brasey, spécialiste des contes et légendes et du monde du merveilleux est l'auteur de Fées et Elfes , de Sorcières et Démons (Pygmalion), de La Cuisine magique des fées et des sorcières (Editions de l'Envol). Son site internet : ebrasey@hotmail. Com


Les Vosges, région de tous les maléfices

Située à un carrefour de l'Europe de la Renaissance, cette partie du duché de Lorraine subit de multiples influences, empruntant à l'Italie, à l'Alsace, à l'Europe centrale. Mais aussi au monde de la mine et au travail de la forge...

Par Jean-Claude Diedler*


De son propre aveu, Nicolas Rémy, adversaire déclaré et redouté des sorcières, reconnaît avoir fait exécuter 800 adeptes de Satan entre 1580 et 1596. Depuis 1591, Nicolas Rémy est procureur général de Lorraine. Entre 1544 et 1634, ce duché, sur le point de perdre son indépendance, est touché par une vague de procès en sorcellerie d'une ampleur exceptionnelle : environ 2 700 affaires sont traitées. Rien que pour le sud de la région - pour schématiser, l'actuel département des Vosges -, 800 affaires sont instruites entre 1580 et 1630. Car c'est dans ces vallées que la répression atteint son paroxysme. Reste à comprendre pourquoi là et à cette époque ?

De tels chiffres traduisent l'anxiété des justices laïque et ecclésiastique de Saint-Dié. Leurs pouvoirs sont alors remis en question par l'instauration de l'Etat ducal, qui contrôle de plus en plus les justices seigneuriales. De son côté, la population craint une contagion qui paraît aussi incontrôlable que les épidémies qui ont touché la région récemment. Des pratiques magiques venues de l'Europe entière convergent en effet vers la vallée de la Meurthe. La violence semble la seule réponse possible à la peur. Les communautés rurales en généralisent le principe.

Les angoisses sont-elles plus oppressantes qu'ailleurs ? Ou les pratiques magiques plus redoutables ? Dans d'autres régions, les descriptions fournies par les accusés, au cours des procès, sont souvent stéréotypées. A l'inverse, sorcières et sorciers vosgiens évoquent des pratiques originales qui permettent de comprendre que les vallées de la Meurthe et des rivières adjacentes soient devenues un carrefour européen de la sorcellerie. Leurs récits rappellent surtout les vieux rites agraires interdits par l'Eglise, au VIIe siècle, lors des conciles de Tours.
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeLun 22 Mai 2006 - 15:28

Ainsi, le 27 juin 1616, un certain Paul Pierrel passe des aveux devant la justice - qui est alors rendue par le maire du village et ses adjoints, et peut donner lieu à tous les règlements de compte imaginables. Il est soupçonné de vol et de vagabondage. L'accusé est le fils d'un charbonnier des forges de Grandfontaine, au pied du Donon, le sommet des Vosges, sur la route de Saint-Dié à Strasbourg. Il se dit soldat mais c'est probablement faux. Sa vie errante lui a cependant permis d'être en contact avec les pratiques magiques qui courent les campagnes à son époque. Devant ses juges Paul Pierrel explique comment invoquer les démons, ces génies protecteurs attachés à chaque individu : ' Un nommé Malgrais du ban [seigneurie] de la Roche m'a appris une autre invention pour être heureux dans la vie. Il faut prendre un bassin d'airain et une épée et aller dans un bois, à minuit, le soir de la Saint-Jean. Rendu sur place, il faut tracer un cercle sur le sol avec la pointe de l'épée puis se coucher au milieu avec le bassin sur la tête. Une fois allongé, le visage tourné vers le ciel, on doit invoquer les esprits infernaux. Au bout de quelques instants, ils viendront pour donner à celui qui les appelle toutes sortes de recettes lui permettant de réaliser ses voeux. Ce peut être épouser une femme riche, gagner au jeu ou aussi charmer les armes afin de les empêcher de blesser. ' Les recettes magiques de Paul Pierrel n'ont pas été retenues comme des actes de sorcellerie. Elles ne visent pas à porter préjudice à autrui mais seulement à aider la chance. Elles sont donc acceptées et fréquemment utilisées par les communautés rurales. Ce qui n'est pas le cas partout.

Ainsi, en Dordogne, les aveux de Jeanne Bosdeau, une jeune femme de Salagnac, vont la conduire au bûcher. En 1594, elle raconte, devant la chambre criminelle du Parlement de Bordeaux, ' qu'en son jeune âge, un Italien l'avait débauchée, et amenée la veille de Saint-Jean sur la minuit dans un champ. Là, avec une verge de houx, il fit un grand cercle, marmottant quelques paroles qu'il lisait dans un livre noir. Sur quoi, survint un bouc grand et cornu, tout noir, accompagné de deux femmes, et suivi tout aussitôt par un homme habillé en prêtre. Le bouc s'étant enquis auprès de l'Italien qui était cette fille, celui-ci lui répondit qu'il l'avait amenée pour être des siennes. Le bouc lui fit faire un signe de la croix de la main gauche puis commanda à tous de le venir saluer. Ce qu'ils firent, lui baisant le derrière. Le bouc avait entre les deux cornes une chandelle noire allumée à laquelle les autres allaient allumer les leurs. Et lorsqu'ils l'adoraient, on jetait dans un bassin de l'argent '. La suite de ses aveux évoque un sabbat, c'est-à-dire une assemblée diabolique.

Pourtant de nombreux éléments sont communs aux deux récits : l'époque, la présence d'un bassin, le cercle tracé sur le sol qui favorise l'apparition des démons. Mais l'erreur de Jeanne est d'avoir confondu les démons avec le diable et ses suppôts. L'époque ne peut que l'y pousser. Au XVIe siècle, sous l'influence de l'Eglise, le mot ' dimon ' désigne d'abord les esprits inférieurs et mauvais. En revanche, elle ne se trompe pas en donnant la nationalité de son séducteur. La représentation du diable sous l'apparence d'un bouc a été forgée en Italie.

A la fin du XVIe siècle, la ville de Bruyères, dans la vallée de la Vologne, abrite des guérisseuses. L'une d'elles, Claudette Clauchepied raconte comment se déroulent les sabbats. Elle aussi voit une assemblée de sorciers venir saluer le diable. Elle assure que les festivités se terminent toujours à l'heure où le coq chante. C'est également le chant du coq qui met fin aux danses des sorcières, pendant la nuit de Walpurgis, liée aux fêtes de Pâques, du 30 avril au 1er mai. Leurs cris et leurs chants retentissent alors au Blocksberg, une hauteur du Bade-Wurtemberg. Le chant du coq, animal solaire, est supposé délivrer les essences nocturnes du mal.

Le procès de Claudette Clauchepied, en 1601, dévoile un ensemble de pratiques de guérison extrêmement riche. Il est vrai que la guérisseuse est une grande voyageuse. Elle est allée en Alsace, a vécu à Sainte-Marie-aux-Mines, a également travaillé à Giromagny, chez un patron de mine, Claude le Lorrain. Elle prétend même avoir soigné le comte de Montbéliard, Frédéric de Wurtemberg, ensorcelé par l'un de ses voisins. Interrogée à propos de l'une de ses interventions de guérisseuse, elle raconte : ' Au bout d'un moment, j'ai relevé la tête et je lui ai dit : "Dame Jacquette, c'est un mal donné par un sorcier." Elle m'a alors demandé de qui provenait cette maladie et si je connaissais quelque remède pour la guérir. Je lui ai répondu que oui, parce que Dieu a donné le pouvoir de guérir à ceux ou celles qui, comme moi, sont nés le jour du Vendredi saint et qui ont été baptisées au moment de la lecture de la Passion. ' Ces personnes peuvent guérir leurs semblables en chassant les démons mauvais.

Ce rapprochement entre des pouvoirs surnaturels et une naissance particulière se retrouve dans toute l'Europe. En Italie, les benandanti [ceux qui avancent pour le bien] du Frioul ont cette faculté. Ils sont nés coiffés du placenta. Dans cette région du nord-est de la péninsule, on nomme ainsi tous ceux qui, pour préserver leurs semblables, livrent des batailles nocturnes contre des démons, les malandanti . En 1575, un villageois raconte qu'il est benandante . ' La nuit du jeudi au vendredi, dit-il, les benandanti ont l'habitude de se rassembler pour faire la noce, manger et boire. A leur retour les malandanti descendent boire dans les caves et puis pisser dans les tonneaux. ' La nuit du jeudi au vendredi est traditionnellement réservée au sabbat. Ces malandanti qui fréquentent les caves sont des esprits souterrains. Par ailleurs, leur conduite rappelle celle des sorciers des montagnes du Valais. Les démons nocturnes sont souvent des morts qui n'ont pas pu trouver le repos. Si on ne peut pas les combattre, il faut se les concilier en leur faisant des offrandes. En 1319, un sacristain ariégeois affirme déjà qu'il a le pouvoir de voir les âmes et de leur parler : ' Même si les âmes des morts ne mangent pas, dit-il, elles boivent du bon vin et se réchauffent devant le feu quand elles trouvent une maison avec beaucoup de bois. ' En 1580, le récit que fait Jean de Blémont à un chanoine de Saint-Dié montre que de telles représentations ont atteint la vallée de la Meurthe : ' La veille au soir, avec mes amis je me suis attardé à boire sur le mont, à côté de la croix. Nous avions pris un cruchon plein de vin et le reste d'un rôti de mouton. Au bout d'un moment, nous nous sommes rendus au cimetière entre les deux églises. Nous voulions dire bonsoir à nos pères et boire aux trépassés. Nous avons béni nos pères et chacun de nous a dit : "Pères, je bois à votre santé, donnez-moi raison." A cet effet, nous avons versé sur la fosse de nos pères un peu du vin contenu dans le cruchon de terre. '

La répression de la sorcellerie est apparue avec l'hérésie vaudoise au début du XVe siècle. Les vaudois s'étaient réfugiés dans les vallées alpestres du Briançonnais. La contagion est remontée vers le nord, suivie par la répression. Elle a gagné les évêchés de Bâle et de Trèves, la principauté de Montbéliard, la Franche-Comté, les cantons suisses de Fribourg et de Neuchâtel, le pays de Vaud et Genève. Puis après avoir traversé l'Atlantique, elle est venue mourir à Salem dans le Massachusetts, en 1692-1693 (voir p. 62).

Située à la croisée de plusieurs axes majeurs, la vallée de la Meurthe se trouve sur une zone de passage, à un carrefour européen. Les mythes et les pratiques magiques empruntent les cols vosgiens et convergent pour se fixer sur les noeuds de circulation. Les nombreuses auberges qui jalonnent les chemins assurent leur diffusion. Ainsi en 1608, un laboureur de Mandray, près de Saint-Dié, bavarde un soir de Carême dans une hôtellerie du Vieux Marché : ' Il n'y a pas assez d'un Dieu, dit-il. Il devrait y en avoir au moins autant que des diables. On en jouirait sûrement mieux. ' Lors de son interrogatoire, il tente de se justifier en disant qu'il était ivre. Il ajoute ' que l'on dit qu'il y a tant de sorciers et de méchantes gens. S'il avait plu à Dieu de permettre qu'il n'y ait qu'un diable, il ne serait peut-être pas arrivé tant de maux au monde '. Sa réponse montre la confusion et la perturbation des esprits.

Toutes ces vallées donnent accès aux mines de fer du Framont et de Grandfontaine dans le massif du Donon. Paul Pierrel est le fils d'un charbonnier qui travaille aux forges de Grandfontaine. Malgrais, son informateur, est originaire du ban de la Roche. On sait que la vallée de la Bruche et la région de Schirmeck connaissent une activité minière et métallurgique importante. Cette vallée communique directement avec celle de la Meurthe par le col de Saales. De son côté, Claudette Clauchepied a vécu à Sainte-Marie-aux-Mines. Elle est aussi allée travailler dans les mines de Giromagny chez Claude le Lorrain. La Lorraine porte loin ses techniques d'extraction et la réputation de ses mineurs. Cette profession colporte les récits de sorcellerie et les pratiques magiques dans toute la région.

Le duc de Lorraine développant l'extraction de l'argent dans son duché, nombre de travailleurs des mines affluent dans la région. Au XVIIe siècle, les mineurs venus de Saxe importent l'imaginaire d'Europe centrale. De leur côté, les Italiens, employés dans les mines du Briançonnais, divulguent la sorcellerie méditerranéenne quand ils viennent en Franche-Comté.

Mineurs et forgerons sont des personnages souterrains par excellence, rattachés par beaucoup de leurs aspects aux vieux cultes de la fécondité. Les nains des contes sont souvent des mineurs. Dans l'imaginaire des peuples scandinaves et germano-nordiques, et plus largement dans la culture médiévale occidentale, ils représentent les esprits des morts. Ceux-ci hantent les forêts et les montagnes. Gardiens de fabuleux trésors, ils peuvent utiliser leurs richesses pour adoucir l'existence des humains. On ne fait rien de moins dans les mines d'argent du duc de Lorraine.

Les travailleurs du fer sont aussi les assistants de la divinité créatrice. Ils forgent des armes en domestiquant la foudre et le tonnerre. Ces deux forces symbolisent une activité céleste, réservée aux dieux. L'épée de Paul Pierrel rappelle le lien entre la Terre et l'au-delà. La verge de houx de Jeanne Bosdeau ne fait pas exception. Elle sent aussi le soufre, puisqu'elle est fabriquée avec le bois d'un arbre diabolique. Pourtant, la participation des hommes du feu à l'oeuvre cosmogonique comporte un danger grave. C'est celui de l'absence de qualification des humains. Comme le diable, ils ne feront alors que parodier une activité défendue. Par ailleurs, le métal est extrait des entrailles de la terre, la mine et la forge sont en relation avec le feu souterrain. L'activité du forgeron ou du mineur s'apparente donc à la magie et à la sorcellerie. Leur travail est toujours entouré de rites de purification, d'interdits sexuels ou d'exorcismes. Voilà pourquoi ce sont souvent des monstres qui revêtent un aspect redoutable et infernal. Comme Paul Pierrel, ils sont plus ou moins exclus de la société.
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MessageSujet: Loup Garou   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 16:14

Loup garou

Le loup-garou ou lycanthrope est un personnage de légende, vagabond et malfaisant, qui passait pour avoir le pouvoir de se transformer en loup. Le terme « garou » vient du francique werwolf qui signifie déjà « homme-loup » (« wer » représente la même racine que le latin « vir », l’homme). Originellement, wolf voulait aussi dire « voleur ». Le terme latin équivalent est versipelles.

Collin de Plancy, dans son Dictionnaire infernal, publié en 1818, définit la lycanthropie comme une « maladie qui, dans les siècles où l’on ne voyait partout que démons, sorcelleries et maléfices, troublait l’imagination des cerveaux faibles, au point qu’ils se croyaient métamorphosés en loups-garous, et se conduisaient en conséquence. Les mélancoliques étaient plus que les autres disposés à devenir lycanthropes, c’est-à-dire hommes loups. »


La légende du loup-garou
Selon la légende, lors des nuits de pleine Lune, l’humain loup-garou, se transforme en un loup énorme avec des sens hyper développés et acquiert les caractères attribués à cet animal : puissance musculaire, agilité, ruse et férocité. Il chasse et attaque sans merci ses victimes pour les dévorer, ne contrôlant plus ses faits et gestes, et pouvant tuer de nombreuses victimes en une seule nuit. Les gens se sont mis à chasser les loups, s’en protégeant avec de l’eau bénite et les tuant avec une balle en argent.

Selon ces mêmes légendes, les loup-garous souffrent de la même répulsion que les vampires pour les choses sacrées et étaient, de même, considérés comme créatures du Diable. Ils se répandaient par morsures, et la malédiction commençait dès la première pleine lune après que la victime s’était fait mordre, et revenait à chaque pleine lune, sans que la victime ne puisse faire autre chose que subir sa malédiction ou mourir.

De même selon la légende, les humains loup-garous pouvaient conserver quelques caractéristiques, telles une modification de leur voix et de leurs yeux, des sourcils se rejoignant au-dessus du nez, des ongles légèrement rougeâtres, le majeur un peu plus long, les oreilles implantées un peu plus bas et en arrière de la tête, et de façon générale un peu plus de poils sur les mains, les pieds et dans le dos. En dehors de la légende, les faits historiques concernant la lycanthropie poussent à décrire le lycanthrope comme suit: selon Jean Wier, les malades atteints de lycanthropie sont pâles, ont les yeux enfoncés et la langue fort sèche.

Mais, à partir du XVe siècle, les légendes, en Scandinavie, en Russie occidentale et en Europe centrale, font état de l’existence de philtres magiques pouvant aider les humains loup-garous à retrouver tout leur aspect humain.


La lutte contre le loup-garou
Le Lycanthrope ne se transformant qu’à la pleine lune, il suffit de l’enfermer durant cette période dans une cage ou une cellule solidement fermée et cadenassée.
Une fois la transformation effectuée, le lycanthrope voit ses forces décuplées, la seule arme efficace pour le tuer est un pistolet ou mieux un fusil à balles d’argent, si possible bénites.
L’exorcisme reste une autre façon de chasser l’esprit démoniaque qui a pris possession du corps du malheureux maudit et ainsi peut-être de sauver sa vie.
Pour survivre à coup sûr, il faut le toucher en plein cœur et la balle doit y rester. Si vous pouvez y parvenir avec une lance ou un pieu (il faut transpercer son cœur), il faut que la lame soit entièrement en argent et bénie au nom du saint des chasseurs. Pour le garder sans danger, il faut une cage en argent (bénie elle aussi). L’argent béni lui provoque des brûlures qu’il déteste et qu’il ne supporte pas; il ne touchera pas les barreaux de sa cage bien longtemps, si elle lui résiste, il devient plus furieux, ce qui lui donne encore plus de force.


Le mythe du loup-garou
Le mythe du loup-garou est très ancien et commun à de nombreux peuples européens. Du point de vue de la mythologie, le loup-garou a longtemps été indissociable du vampire, les deux étant en fait un seul et même monstre (le vampire historique n'a que peu à voir avec le vampire byronien, aristocrate et charmant). "On avait déjà les méchants stylés, les vampires, alors on a fait les méchants affreux, les loups-garous."

Au Ve siècle av. J.-C., Hérodote parle d’une race d’hommes habitant les contrées des bords de la mer Noire et capables en tant que magiciens habiles de se métamorphoser à volonté en loups, puis de reprendre leur apparence humaine.
Dès cette époque il y avait une croyance au fait que des êtres humains anthropophages, par la pratique de la magie, prenaient l’apparence d’un loup pour satisfaire plus facilement leurs appétits monstrueux.
La mythologie grecque raconte que Latona, la mère d’Apollon, se protégeait de la colère d’Héra en se transformant en louve.
Ovide (-43-17), rapporte aussi que Lycaon, roi d'Arcadie et ses cinquante fils qui étaient réputés pour leur impiété, servirent parmi de nombreux plats à Zeus qui était venu leur rendre visite sous l’apparence d’un pauvre hère, un plat à base de chair humaine qui s’avèra être celle du plus jeune des fils. Ainsi il pourrait démasquer le Dieu des Dieux. Mais ce dernier, indigné, repoussa au loin la table du festin, foudroya tous les fils du roi, sauf Nyctimos, qui monta sur le trône et changea Lycaon en loup :
Ses vêtements se changent en poils, ses bras en jambes
devenu un loup il conserve encore des vestiges de son ancienne forme.
Il a toujours le même poil gris, le même air farouche, les mêmes yeux ardents ;
il est toujours l’image de la férocité.
Ovide, les Métamorphoses

Virgile en parle également dans sa huitième églogue, où il fait dire à Alphésibée : « J’ai vu Moeris se faire loup et s’enfoncer dans les bois ».
Pline le Jeune raconte la métamorphose d’un homme coupable en fuite qui, traversant à la nage les eaux d’un lac, est devenu un loup en arrivant sur la rive opposée.
Au Ier siècle, Arétée de Cappadoce explique que certains hommes qui se sentent transformés en loup sont travaillés par les appétits et les affres de cet animal féroce, se jettent sur les troupeaux et les hommes pour les dévorer, sortent la nuit de préférence, hantent les cimetières et les monuments, hurlant à la mort, avec une perpétuelle altération, les yeux enfoncés et hagards, ne voyant qu’obscurément comme s’il était entouré de ténèbres, les jambes meurtries par les égratignures et les morsures de chiens.
Les médecins latins connaissaient une maladie qu’ils nommaient insania lupina (folie louvière ou rage lupine).
De nombreuses autres légendes en Scandinavie, en Russie occidentale et en Europe centrale, font référence aux loups-garous. Les garous scandinaves ne sont par frappés du même ostracisme qu’ailleurs et, sans être ordinaire, le garou est plus ou moins accepté dans la société.
Au XIIe siècle, Guillaume de Palerme parle du Leu-Garou. De nombreux sorciers avaient à l’époque pris l’habitude de courir dans les champs, les nuits de pleine lune, munis de peaux de loup, afin d’effrayer les populations.
De la fin du Moyen Âge et durant la Renaissance, en un peu plus de cent ans, on a enregistré, en France, près de 30 000 procès de loup-garous. Les populations rurales croyaient fortement à l’existence de ces « hommes loups » qui ravageaient les campagnes et s’attaquaient aux animaux comme aux être humains. En Europe, du XVe au XVIIIe siècle, près de 100 000 personnes ont été reconnues comme loup-garou et condamnées à être brûlées vives. Selon Collin de Plancy, des dizaines de milliers d’autres ont péri, sans autre forme de procès, lorsqu’un villageois était soupçonné d’être un loup-garou, il était attrapé et écorché vif, car la légende voulait que les poils se cachaient sous la peau.
Lors du XXe siècle, plusieurs affaires ont été liées au mythe du loup-garou :
l’affaire de la « bête de Sarlat », en Dordogne, jamais élucidée ;
l’affaire de la « bête de Senonges » dans les Vosges qui en 1994 égorgea plus de 80 animaux ;
l’affaire de la « bête du Valais », en Suisse, jamais élucidée ;
l’affaire de la « bête de Noth », en Suisse, jamais élucidée ;
Très récemment, le journal Courrier international du 6 novembre 2003 - n° 679, rapporte ces témoignages insolites tenus devant le tribunal criminel de Lausanne (Suisse) ou un homme est poursuivi pour avoir massacré son épouse à coups de couteau : « J’ai vu ses canines pousser. Elles dégageaient une odeur étrange. Comme celle d’un loup-garou ». L’accusé a conservé « un contact avec la réalité », indiqua de son côté l’expert psychiatrique.

Un mythe plus large
On retrouve le mythe de l’homme se transformant en animal féroce dans d’autres cultures.

Dans le panthéon de l’Égypte ancienne, de nombreux dieux étaient représentés sous la forme d’un hybride, moitié homme et moitié animal.
En Afrique, on connaît la très forte présence de l’homme-léopard, et même de l’homme-chacal et de l’homme-hyène, en Asie de l’homme-tigre, et en Océanie de l’homme-requin.
Le loup est aussi associé à la sexualité, à travers le dicton populaire, non innocent, qui disait à propos d’une jeune fille déflorée qu’elle « a vu le loup ».

L’affaire de la bête du Gévaudan est aussi liée à ce mythe, bien qu’il soit plus ou moins avéré, aujourd’hui, qu’il s’agissait d’un gros chien ou d'un animal ramené d'Afrique, entrainé à traquer et à tuer par son maître, probablement un seigneur pervers ou un de ses valets. On expliquerait son incroyable résistance et son allure étrange par le fait qu'elle aurait porté une cuirasse en peau de sanglier (comme celles des chiens de guerre antique).





Le loup-garou comme construction psychologique

Anthropologie
La figure du loup, depuis la plus haute Antiquité jusqu’à nos jours, évoque la fascination de l’homme pour sa face sombre, pour sa cruauté naturelle qui peut revenir lorsqu’il se libère des contraintes que la civilisation lui impose. Le loup-garou fascine par sa force et son audace, il peut être le miroir déformant d’êtres mal à l’aise dans la société et qui ne parviennent pas à se présenter sous leur meilleur aspect. Certains théoriciens de l’école pessimiste anglo-saxonne ont magnifié cette énergie carnassière comme propre à la nature humaine. Dans ses pires moments, "l’homme est un loup pour l’homme" (Hobbes), à tel point qu'il lui arrive de se dévorer lui-même.


Psychiatrie
En psychiatrie, la lycanthropie est une monomanie par laquelle le malade se croit changé en loup. Le terme « lycanthrope » vient lui du grec lycos (« loup ») et anthropos (« homme »). C’est donc un être humain qui se croît transformé en loup, à intervalles réguliers, souvent les nuits de pleine lune. Certains hommes de tout temps furent réellement frappés par cette psychose, la « lycanthropie ».


Dernière édition par le Mar 23 Mai 2006 - 19:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 16:31

La Bête de Sarlat, terrorisa le Périgord au XVIIIème siècle. Sa première apparition remonte à mars 1766, elle commit alors une dizaine de meurtres dans les localités avoisinantes. On imagine la terreur qu'elle provoqua. C'est à partir de cette époque que naquit son mythe d'énorme bête assoiffée de sang humain.

Mais, au mois d'Août 1766, elle finit par être reconnue comme un loup porteur de la rage. Le peuple ne suivit guère cette explication, il faut dire qu'entre temps, elle avait encore occis au moins 18 personnes. On l'apercevait en tous lieux, même dans les venelles sombres de Sarlat et, l'exaspération et la peur étant à leur comble, la légende de la Bête s'enfla à tel point que les braves gens du pays n'osaient plus sortir à l'approche de la nuit tombante.

Dès lors, paysans et seigneurs se regroupèrent à plus d'une centaine de fusils et se mirent en battue. La bête fut trouvée, poursuivie et tirée. Cette mort constatée par tant d'yeux réjouis sembla débarrasser définitivement les gens de l'endroit de leurs craintes justifiées. Nous savons bien que le loup et l'homme enragés, paraissent pris de folie ; écumant, bavant et mordant ils sont terrifiants à voir et dangereux à approcher. Il n'empêche que le souffle de la légende, point ne disparut et qu'à Sarlat et dans sa région, on parle encore de la Bête comme d'un garou.
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 16:32

C'est en 1946 que la Bête baptisée aussi Monstre du Valais fit son apparition en Suisse. Le 26 avril, treize moutons furent découverts sans vie, égorgés. Un étrange rôdeur fut immédiatement accusé du fait puis, très vite, ce fut un chien à qui on fit endosser la tuerie. Ce chien errant et féroce révéla après avoir été abattu, qu'il avait une grande quantité de laine dans son estomac.

Et cela continua. Des semaines plus tard, en comptant un troupeau sans gardien, on s'aperçut que plusieurs moutons manquaient à l'appel. C'est en juillet qu'un nombre important de chèvres et de moutons disparut des pâturages de montagnes. Au fil des mois il y eut de nombreuses disparitions d'animaux.

La presse s'empara de ces faits extraordinaires et à son habitude les monta en épingle. De folles hypothèses furent lancées, successivement les auteurs des faits étaient des lynx, des ours, des panthères, des fauves non identifiés échappés d 'un zoo et bien entendu de loups...

A l'époque aucune observation précise ne fut faite. Veaux, chèvres, disparaissaient de plus belle. Des battues furent organisées sans succès. Au mois d'août, des patrouilles composées de chasseurs et de gendarmes revinrent toutes bredouilles. Nouveauté, des cochons disparaissaient aussi.

Alors on prit de grandes décisions. On fit venir des voyantes, des astrologues, qui assurèrent que le coupable était un homme. Un radiesthésiste jura par son pendule qu'il avait localisé sur une carte, la tanière du monstre.

En désespoir de cause on envoya, escorté de quelques gendarmes, un dompteur réputé dans les alpages. L'homme de l'art prétendit avoir aperçu la Bête déclarant qu'il s'agissait d'une créature jaunâtre, tachetée. Les gendarmes qui n'avaient rien vu ou si peu, rédigèrent un procès-verbal reconnaissant que le monstre avait l'aspect d'une étrange panthère et qu'il devait s'être enfui d'un zoo bombardé en Italie qui possédait, croit-on, de semblables bêtes.

À la suite du rapport on construisit des pièges et des trappes en quantité industrielle. Le dompteur, devenu l'homme providentiel, imprégna ces appâts d'un philtre magique capable d'attirer tous les fauves possibles, dans un rayon de 2 km.

Et le bétail disparaissait...

Cela continua pendant toute l'année 1947. On demanda au zoo de Bâle des empreintes de lion afin de les comparer à celles que laissait la peu identifiable Bête.

Bien que l'on ait tué quelques loups au passage, l'affaire tomba en quenouille et l'épais mystère qui la recouvrait ne fut jamais éclairci que par des solutions aussi peu probantes que fumeuses.

Un gros loup dont rien ne prouva qu'il était mêlé à l'histoire fut tué. On dit alors que l'énigme était officiellement résolue mais tout continua comme avant...
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 16:38

La Bête d'Orléans / La Bête de Chaingy (1814)

"Cette bête cruelle déchire et dévore tout ce qu'elle rencontre sur son passage et porte la désolation parmi des familles entières dans les contrées qu'elle parcourt.

Le 25 décembre dernier elle rencontra à l'entrée d'un village près Beaugency un malheureux bûcheron, sa femme et son fils aîné. Cette bête féroce se jeta d'abord sur cette malheureuse femme ; le pauvre bûcheron et son fils veulent la défendre : un combat terrible s'engage, mais malgré leurs efforts et de plusieurs autres personnes arrivées, cette malheureuse a péri, et plusieurs autres blessées. Enfin il est impossible de calculer le nombre de malheureux qui ont été victimes de la voracité de cette bête sauvage ; elle est couverte d'écailles, et aucune arme ne peut l'atteindre. Prions Dieu, mes chers amis, qu'il nous délivre de ce monstre, et prions-le aussi pour le prompt rétablissement des personnes blessées par cet animal."

Texte tiré d'une affichette relatant de cette affaire, imprimée à Chartres, chez GARNIER-ALLABRE, Fabricant d'images et Marchand de Papiers peints, place des Halles, Numéro 38g

Ce texte évoque étrangement notre chère Bête du Gévaudan par sa nature incroyable, mais elle vient probablement d'un fait divers qui s'est déroulé à Chaingy (quelques kilomètres seulement au sud-ouest d'Orléans) la même année, et à propos duquel on sait ceci :

Le 6 Décembre 1814, des femmes et des enfants qui ramassaient du bois mort dans la forêt de Chaingy, furent assaillis par une louve, faisant deux morts et huit blessés. Monsieur le baron de TALLEYRAND, Préfet, ordonna une battue. L'animal fut tué vers CERCOTTES.



Cet événement donna lieu à l'écriture de fables et complaintes sur la bête de CHAINGY, dont on peut supposer qu'elle ne fait qu'un avec la Bête d'Orléans.
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 16:40

La Bête du Lyonnais (1754-1756)

"Dans les derniers mois de l'année 1754 et pendant 1755 et 1756, on parla dans le Lyonnais d'une bête féroce qui s'était fait voir dans plusieurs cantons de nos provinces. Du Lyonnais, elle passa dans le Dauphiné, où l'on fit une chasse générale en plusieurs contrées. De là, elle rentra dans le Lyonnais et l'on assure l'avoir vue près de Thelzé, de Moire, de Fronnac, de Saint-Bel et de l'Arbresle, tous pays montagneux en grande partie couverts de bois et coupés par des vallons caverneux entre lesquels coule la rivière d'Azergues.

L'animal, après s'être avancé dans le voisinage de Roanne, revient vers Saint-Bel et Saint-Germain-sur- l'Arbresle et se jeta de là dans les bois de Savigni. Ici, on en perdit la piste pour quelque temps, mais on n'eut que trop le malheur de la retrouver. L'animal reparut successivement dans presque tous les endroits que j'ai déjà nommés et partout de nouveaux ravages marquèrent ses traces. On compta 17 jeunes hommes, ou jeunes enfants, mordus ou déchirés et même dévorés.

Ceux qui l'aperçurent, ou qui crurent le voir, le représentaient d'une grosseur qui approchait celle du loup, avec des jambes moins hautes, un poil plus rude et la peau mouchetée de diverses couleurs.

Sur ce récit, l'opinion s'établit que c'était une véritable hyène. Mais qui ne sait que la frayeur grossit les objets, ou les défigure entièrement. Le signalement qu'on donna de cet animal carnassier avait, sans doute, été tracé par des Imaginations échauffées. Dans la rapidité de la fuite,- a t'il pu être mesuré de l'oeil avec justesse ? Dans la course, il dut paraître plus bas quel ne l'était en effet. L'agitation de tout son corps faisait dresser les poils et l'on sait enfin que l'éblouissement diversifie les nuances presqu'à l'infini. Otez ces circonstances, au lieu d'une hyène, on n'aura vu qu'un loup.

Les rigueurs excessives de l'hiver de 1754 forcèrent les animaux de cette dernière espèce à chercher, dans les villages ce que la campagne ne leur fournissait plus. D'ailleurs, l'hyène est un animal entièrement étranger à nos climats. Par où aurait il pénétré ? Supposerait-on avec a moindre vraisemblance qu'il eut traversé les espaces immenses qui nous séparent de sa terre natale sans avoir marqué nulle part les traces de son passage ?

Concluons qu'on met trop souvent le merveilleux où il n'y a rien que d'ordinaire."

Ainsi s'exprimait, Alléon-Dulac dans ses Mémoires pour servir à l'histoire naturelle du Lyonnois, Forez et Beaujolois éditées à Lyon en 1765.

Il situait "près de l'Arbresle" une partie des meurtres Imputés à la bête féroce de 1754-1756. Voici les actes de sépulture de trois de ces victimes, documents relatant les circonstances de leur mort.



20 avril 1756. Saint-Julien-Debibost (8 km au sud-ouest de l'Arbresle).

" Marguerite Penet, de onze ans, née de Jean-Fronçois Penet et de Jeanne Sublion, a été enterrée le 29/4/1756 - faisant paître ses bêtes chez Subtion de l'hameau de Bernay,. deux animaux féroces, l'un comme un gros bidet, tiran sur le rouge, ressamblant a un loup à l'exception qu'il avait une cüe courte, et l'autre gros comme un gros mâtin, mais blanc sous le ventre et une grande cüe longue, le saisirent au gozier et lui endommagèrent tellement le coup, que cette enfant en est morte. Ces animaux ont dévorés quantités de bergers dans le voisinage et cela depuis deux ans. Barbier, curé. "



15 juin 1756t Saint-Romain-de- Dopey (à quelques kilomètres au nord-ouest de l'Arbresle).

" Étienne, fils de Claude Manus, habitant de Saint-Romain-de-Popey, âgé de six ans, ayant été dévoré par le loup, le quatorze juin 1756, a été enterré dans le cimetière de l'église paroissiale dudit Saint-Romain le quinze du même mois et an que dessus par moi vicaire soussigné, en présence de Claude Manus son père et de Gabriel Durand, sonneur de cloches de la susdite paroisse, qui ont déclaré ne savoir signer de ce requis et sommes Forest, vicaire. "



24 novembre 1756. Montrottier (au sud-ouest de L'Arbresle à 10 km environ au sud de Saint-Romain et à 6 km de Saint-Julien) :

" Anne, fille légitime de Jean Charassin, la dite enfant âgée de neuf ans, ayant été dévorée et mangée à moitié par les bêtes féroces ou loups ou hyènes le vingt novembre, a été enterrée le 24 dudit mois 1756 dans le cimetière de l'église de Montrottier, en présence de Philippe Bretonnière et Pierre Blanc, marguillier, qui ont déclaré ne savoir signer, de ce requis. Bataillord, curé Cie Montrottier "
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 16:41

La Bête du Ramel (1959)

ou "Comment se propage une rumeur sur le loup"

Des dépliants du syndicats d'initiative de la ville d'Yssinigeaux (sous préfecture de la Haute Loire) font encore état en 2004 d'un animal mystérieux ayant sévi dans le coin : "La Bête du Ramel".

J'ai retrouvé des articles de presse qui mentionnent ce fait divers qui a eu lieu à la fin des années 1950. Il ressort de ces écrits qu'aucune attaque à l'encontre des animaux ou d'êtres humains n'a eu lieu et que personne n'a vu de façon sûre l'animal en question. Les seules "preuves" de sa présence étaient un cri étrange ressemblant à un grand beuglement que l'on entendait la nuit dans les gorges profondes de la rivière Ramel.

Des chasseurs ont organisé des battues, des "spécialistes" sont venus sur place ; ils ont évoqué plusieurs possibilités : un loup en rut, une louve en chaleur, une hyène, un chacal, un chien sauvage, un énorme rapace, etc... Des empreintes "suspectes" ont été relevées, faisant songer à celles d'un loup, des plaisantins en ont rajouté beaucoup en inventant même, pour le 1er avril 1959, un étrange animal rescapé de la préhistoire, le "Ramélicus", des crédules ont cru et colporté tout ce qu'on leur disait. Bref une rumeur étrange et incontrôlable s'était emparée de la région, faisant frissonner le soir dans les chaumières. Au bout du compte cet animal semble avoir disparu de lui-même car une fois le printemps venu on n'entendit plus de cris suspects dans les gorges du Ramel. Alors qui beuglait ainsi ?


Et bien beaucoup, parmi les gens les plus sensés, s'accordent à penser qu'un grand échassier voisin du héron, un butor, dont le cri du mâle rappelle le mugissement du taureau, avait pour un temps élu domicile près d'Yssingeaux mais que voyant tout le souci qu'il causait aux alentours, il a finalement décidé d'émigrer pour des cieux plus cléments.

Conclusion : dans ces affaires de bêtes mystérieuses, que ce soit celle du Ramel, du Gévaudan ou d'ailleurs, la rumeur va souvent plus vite que les faits avérés. Il faut donc se méfier de certains témoignages comme de la grippe espagnole.
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 16:41

La Bête des Cévennes ou Bête du Vivarais (1809-1817)


La Bête du Vivarais, ou Bête des Cévennes, a tué nombre de femmes et enfants entre 1809 et 1817 aux confins des départements de la Lozère, du Gard et de l'Ardèche.

L'animal est décrit comme ayant la forme d'un loup, ayant des oreilles plus longues et un poil noir hérissé sur toute la longueur du dos. Un autre rapport, daté de 1813, parle d'un loup de la taille d'un veau, poil gris et rouge, ayant le ventre tombant et très gros dont le poil est blanc avec des roudeaux tigrés tachés de blanc. La tête et le museau sont longs, la queue est longue et relevée sur la pointe.

Le nombre officiel des victimes est de vingt-neuf. Cependant il est probable que la liste soit en fait plus longue car tous les actes des registres ne mentionnent pas forcément les causes du décès. Dans un article sur la Bête des Cévennes, Guy CROUZET décrit en détail la totalités de ces actes dont certains sont très significatifs de l'horreur et de l'impuissance des habitants à contrer ce phénomène qui les dépasse.

Guy CROUZET fait également une remarque très pertinente sur la localisation des faits : le mont Lozère, qui semble être le point central de l'affaire des Cévennes a déjà abrité par le passé d'autres monstres du même type : au XVIIème siècle, des attaques de loups contre l'homme furent signalées dans la région de Saint-Julien-du-Tournel. Rappelons que les premières attaques de la Bête du Gévaudan ont été déclarées dans la région de Langogne, aux confins du Vivarais. Ce fut donc, un peu comme l'Auxerrois, un site très producteur de prédateurs féroces.

La Bête du Vivarais disparut de la région en 1817, sans avoir été trouvée. Peut-être fut-elle tuée au cours de l'une des nombreuses battues organisées, nul ne le sait.
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 16:44

Bête du Gévaudan


Le mythe de la Bête du Gévaudan :
Une Bête mystérieuse et sanglante :
L' histoire se déroule dans la seconde moitié du XVIIIe siècle dans la région du Gévaudan. C'est une histoire véridique quia vraiment secouée la France jusqu'à sa cour du Roi de l'époque. Bien qu'assimilé à un loup, la science continue de s'interroger sur cette bête mythique.

L'histoire :
Pendant le péridode du 30 juin 1764 au 19 juin 1767, plus de cent attaques meurtières ensanglantèrent le Gévaudan (actuel Lozère), l'Auvergne, le Rouergue et le Vivarais. Chaque mois, de nouvelles victimes s'ajoutaient à la liste , principalement des femmes, des jeunes filles et des enfants des deux sexes.
Les témoignages et les récits des survivants désignaient un loup de grande taille. Mais l'état des corps et les blessures suggéraient une bête bien plus particulière et sanglante. Suite à l'échec des autoritées locales et de ses habitants, M. Duhamel, capitaine-major de Clermont, reçoit du Gouverneur militaire du Languedoc, M. de Montcan, l'ordre de donner la chasse au monstre. Des loups sont tués mais le carnage continue. Malgré la volonté de Duhamel et de ses hommes, l'expédition punitive est un désastre, le bête s'en prend de plus en plus aux hommes.
Par cet échec ,Duhamel est remplacé par les Denneval père et fils, célèbres louvetiers, puis par Antoine de Beauterne, porte-arquebuse du roi, accompagné de quatorze garde-chasse et de quatre chiens de la louveterie royale.
Le 21 septembre, dans le bois des Dames de l'abbaye royale des Chazes, en Auvergne, Beauterne abat un grand loup. Disséqué puis embaumé, il sera présenté à la Cour comme la bête du Gévaudan. Le 4 octobre, un autre loup est chassé, le 14, une louve est abattue, les 15 et 17, deux louveteaux sont mis à mort. Les attaques cessent et le pays se croit délivré...
Jusqu'en décembre 1765, où deux femmes sont attaquées, un enfant blessé et une fillette tuée. Mais, officiellement, la bête est morte et la Cour refuse d'écouter les nouvelles doléances. Alors on s'organise localement ; appâts empoisonnés et battues alternent avec les pèlerinages, tandis que la liste des victimes s'allonge : six morts en 1766, dix-huit au cours des six premiers mois de 1767. Le 19 juin, Jean Chastel, « un enfant du pays », tue une bête « qui parut être un loup, mais un loup extraordinaire et bien différent par sa figure et ses proportions des loups que l'on voit dans ce pays » (extrait d'une lettre de monsieur de Ballainvilliers, intendant d'Auvergne) ; une louve est abattue le 27 juin, et l'affaire de la bête est dès lors jugée terminée.
En réalité, c'est la récurrence des crimes qui amena à penser à l'existence d'une entité unique. De fait, l'affaire de la bête du Gévaudan ne commence pas le 1er juillet 1764 avec la sépulture de la première victime officiellement recensée - Jeanne Boulet, 14 ans. La seconde victime, en août, réactive l'inquiétude qui s'installe, dès les 31 août et 1er septembre 1764, avec les deux victimes suivantes, elles aussi âgées de 14 ans. Des observations antérieures resurgissent alors de la mémoire des témoins. Jeunes vachers ou bergères du Gévaudan et du Vivarais relatent comment, l'été 1764, un gros chien s'est élancé sur eux ; vaches et boeufs, chiens ou cochons les ayant défendus, l'animal prit la fuite. Ces incidents firent peu de bruit jusqu'à ce que les crimes laissent émerger une impression de récurrence : jeunesse des victimes, en général de sexe féminin, typologie des mutilations et des blessures (décapitation, scalp, morsures de la face ou du crâne), présence d'un animal sur les lieux du drame, consommation des restes. Quel que soit ce ou celui, au singulier ou au pluriel, qui se dis- simule sous ce nom, la bête devint une réalité tangible, construite à l'aune des observations et des battues et à même de fournir une interprétation à une série d'événements perçus comme anormaux. Mais toutes les victimes sont-elles imputables à une même cause ou faut-il y voir un effet d'entraînement tendant à attribuer à un même être, dans un espace géographique qui se détermine peu à peu comme le « rayon d'action » de la bête, toute mortalité, y compris celle qui, dans un autre contexte, recevrait une explication différente ? Peu importe, car au regard de cette affaire, le sens que la bête généra à l'époque fut plus révélateur que toute autre interprétation, y compris celle du loup mangeur d'homme.
Malgré la conviction de diverses autorités morales, les populations locales n'ont jamais pleinement adhéré à cette solution. Toutes les théories échafaudées depuis et remettant en question la culpabilité des loups reposent sur la réflexion suivante : comment imaginer que les populations n'aient pas reconnu une espèce aussi commune que le loup, avec qui elles cohabitaient ? En fait, au cours des premiers mois, la culpabilité des loups n'est pas vraiment remise en cause. Ce n'est qu'au regard de la multiplication des victimes et des observations qu'émerge progressivement une interprétation différente. Comme si plus le temps passait, plus les informations se multipliaient et moins les populations locales souscrivaient à la solution du loup. Ainsi, même si le loup était conceptuellement disponible, ces populations ont eu besoin d'utiliser l'imprécision fondatrice de la bête. Sans doute parce que les observations jugées pertinentes au regard des événements dramatiques n'entraient plus dans la grille d'interprétation des faits traditionnellement attribués au loup. Un loup « normal » a, dans l'ordre de la nature, peur de l'homme. Un loup au comportement habituel, mais particulièrement grand, sera considéré comme un « loup étranger » en provenance des vastes plaines de l'Est ; si un loup présente une agressivité anormale, se traduisant par des déplacements effrénés accompagnés d'attaques, c'est qu'il est enragé. Cette possibilité fut évoquée dans l'affaire de la bête du Gévaudan mais les blessés ne développaient pas la rage, comme le souligne un correspondant de Duhamel (rapporté par Pourchet, 1764) : « Ses blessures n'ont point eu de mauvaises suites. » S'il y a consommation des corps, le loup est déclaré « mangeur d'homme ». Cette catégorie repose sur le postulat fondateur que le loup aime la chair humaine et la consomme quand « le besoin est extrême » (Buffon, Histoire naturelle, générale et particulière, 1761). Ce postulat justifiait, et légitime encore chez la majorité des gens, l'idée que le loup représente (sous certaines conditions - la nuit, en hiver...) un danger pour l'homme et modifierait les normes régissant les relations « naturelles » homme/ animal. Le loup mangeur d'homme est fondamentalement considéré comme « normal », mais exerçant ses activités de prédation hors de la gamme des proies admissibles ; il est lié à une situation de déséquilibre, soit naturel (surabondance de loups, absence de proies), soit so- cial (guerre, famine, désordre). Dès lors que le fait divers trouve son ressort dramatique dans la mise en série d'événements, le loup mangeur d'homme ne semble plus assez signifiant et se dissout dans l'indétermination de la bête. Les données d'observation qui deviendront des caractéristiques de la bête s'organisent à partir d'une référence à un loup exagéré : la bête est toujours « plus », plus rusée, plus puissante. Ainsi émerge une dimension supplémentaire dont la dénomination paradoxale, la bête, érige l'imprécision en désignation. Comme si l'animal ne pouvait sortir de l'anonymat du spécimen biologique qu'en perdant son identification spécifique, ce processus d'individuation s'accomplissant dans le cadre d'une exacerbation de la sauvagerie. Un ensemble de faits facilita, à l'époque, le passage du loup mangeur d'homme à la bête dévorante et, réciproquement, de la bête à un surloup : le 25 novembre 1764, Montcan écrit : « On lui a même tiré quatre coups de fusil à dix pas de distance sans avoir pu l'arrêter. » Au bout de quelques mois de traque, cette mention devient récurrente et la bête, indestructible, ainsi qu'en témoigne des représentations populaires de cette époque. Le loup modélise toujours notre peur d'une nature extérieure à l'ordre social que nous voudrions imposer et qui s'impose aussi à nous par une sauvagerie que l'on rejette. Ce qui change, c'est la façon dont chaque époque valide et connote, positivement ou négativement, les parti pris fondateurs de ce qui représente la nature. Le mythe du loup mangeur d'homme ou de bétail reste une réalité essentielle qui continue d'organiser les représentations moins de cette espèce que des espaces contaminés par sa présence. Quand les éleveurs manifestent contre le loup à Nice ou à Grenoble, ils ne demandent pas plus de protection. Ils clament que le retour du loup met en danger l'intérêt national. Accepter le loup, c'est, selon les éleveurs, détruire l'identité de la montagne car en faisant disparaître les éleveurs - et donc la vie rurale -, c'est le tissu nourricier d'une partie du territoire français qui serait en jeu. Le loup incarne, encore et toujours, une angoisse liée à l'environnement sauvage ; dans ce dernier cas, celle d'un pays sans paysan.

A quoi ressemblait-il?
Comment figurer le monstrueux ? C'est le questionnement qui semble à l'oeuvre dans la constitution progressive de la figure de la bête du Gévaudan. De fait, le loup évoqué dans les premières descriptions disparaît au profit d'autres référents zoologiques. Par ses comportements et la récurrence des crimes, la bête ne correspond plus au loup : « La gueule semblable à celle du lion, mais bien plus grande (...), elle a deux (dents) en forme de défense, comme les sangliers (...) ; sa queue est semblable à celle du léopard (...), son corps est de la longueur de celui d'un veau de 1 an (...). » La littérature de colportage n'est pas la seule à opérer semblables constructions. Duhamel, qui vit l'animal, le décrit ainsi : « De la taille d'un taureau de 1 an, il a les pattes aussi fortes que celles d'un ours (...), le poitrail aussi long que celui d'un léopard, (...), les yeux d'un veau et étincelants, les oreilles courtes et droites comme celles d'un loup (...). Je crois que vous penserez, comme moi, que cet animal est un monstre dont le père est un lion. » Ainsi composée de multiples référents, la bête véhicule plus de sens qu'une espèce unique, comme si, appliquant la règle selon laquelle le tout est supérieur à la somme des parties, elle devenait porteuse de chacune des propriétés des espèces qui la constituaient.

Une réalité ou non ?
Les preuves alléguées en faveur de l'existence de la bête du Gévaudan ont été fort nombreuses au cours des trois années que dura cette affaire : tout d'abord, il y a les ré- cits faits par les habitants, dont les témoignages ont été recueillis entre le 30 juin 1764 (date du décès de la première victime officiellement recensée, Jeanne Boulet, une jeune fille âgée de 14 ans) et le 19 juin 1767 (où le cabaretier Jean Chastel tua un « animal » aux confins du Vivarais). Puis les cent cinquante-sept victimes (tuées, blessées ou attaquées), qui présentaient souvent des blessures caractéristiques, que l'on a « tout naturellement » attribuées à une bête hors du commun (décapitation, scalp, morsures au crâne ou la face...). En décembre 1765, Louis XV envoya sur place son meilleur fusil, Antoine de Beauterne, afin d'en finir définitivement avec la bête ; lui aussi tua « un animal étrange ». Parmi les indices figurent également les empreintes observées par de nombreux témoins et dont un exemplaire - qui mesurait pas moins de 16 centimètres -, relevé par le curé de la commune de Lorcières, fut envoyé le 18 février 1766 à monsieur de Ballainvilliers, intendant d'Auvergne. Mais des indices d'un autre type ont aussi été pris en considération afin d'étayer l'existence réelle de la bête et d'attester l'erreur des partisans de la théorie du loup mangeur d'homme - notamment son invulnérabilité, son ubiquité et son « arrogance ». Bien que non tangibles et irrecevables au regard de la science, ces indices étaient autant de signes qui « prouvaient » la présence du surnaturel à l'oeuvre
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 16:50

Sorcellerie ou démonologie ?
• la " liaison magique ", transformation d'homme en animal d'espèce diverse, produite par la malveillance d'une sorcière. Celle-ci s'attaquant à tout ce qui concerne procréation, reproduction, il ne s'agit là que d'un moyen parmi d'autres pour infester l'acte vénérien. Le sujet " saisi " peut alors être considéré comme possédé, puisqu'il subit malgré lui.
• le transport au Sabbat ne se fait pas seulement sur un balai ; la métamorphose, souvent en chat, est un jeu que la sorcière se permet avec son propre corps.
Le loup-garou est d'un autre registre.
• Membre de la milice diabolique, classé parfois au même rang que les incubes et les succubes, donc inhumain, il a des caractéristiques du sorcier : la marque, point insensible et ne saignant pas, que les juges chercheront avec diligence. Généralement masculin, contrairement aux sorcières, sa fonction n'est pas semblable à la leur ; entièrement voué au mal, sans la brisure interne que provoque une possession, il s'attaque directement et oralement au corps de l'autre ; il est " le dévorateur " ; Loup puisqu'il est opposé à l'agneau divin.
À l'époque, la transmutation homme/loup est un élément d'un questionnement plus vaste. S'appuyant sur les textes anciens, les Ecritures saintes, Augustin et Thomas d'Aquin, l'un des pivots de cette recherche est le diable : comment le situer par rapport à Dieu ? Il le hait et, ne pouvant s'attaquer directement à lui, sa hargne se porte sur sa créature et image : l'être humain. Mais quelles sont ses limites ? Les théoriciens distinguent quatre types de métamorphoses : divines, physiques ou naturelles, imaginaires et démoniaques. Comment s'opèrent-elles ? Certains optent pour une transformation du corps lui-même; mais, le plus souvent, elle est considérée comme une illusion provoquée par le démon : soit il accomplit les méfaits, celui-ci restant coupable puisqu'il ne fait que suivre ses désirs ; soit il l'environne d'air épaissi en forme de peau ; soit, dernière possibilité ingénieuse, le diable joue sur deux niveaux : sur le sujet atteint pour faire qu'il se sente tel qu'il n'est pas, mais aussi et surtout sur autrui pour qu'il le voie tel qu'il n'existe pas, ce regard séparant radicalement, dans l'esprit des juges, maladie et sorcellerie. Mais comme le diable ne peut contrefaire la perfection divine, l'illusion " loup " toujours, à un détail près : queue en moins, patte humaine, peau trop grande.
Métaphore du cannibalisme, représentation imaginaire de la violence du pulsionnel, expression du désir de détruire un sujet, de préférence enfant, incorporation, meurtre et morcellement se trouvent ainsi exprimés. Ceci peut expliquer que le loup-garou soit nommé comme le plus grand des sorciers et qu'en conséquence il doive être brûlé sans étranglement préalable. Le danger qu'il représente est extrême.

Les origines du mythe du loup-garou, n'ont jamais été clairement démontrées : elles sont pourtant de toute évidence fort anciennes et communes à de nombreux peuples.
L'antiquité comme le moyen âge, a cru avec une bonne foi singulière à la lycanthropie. Hérodote en parle comme d'un fait avéré ; Virgile en parle également, et dans sa huitième églogue, il fait dire à Alphésibée : « J'ai vu Moeris se faire loup et s'enfoncer dans les bois. »

L'un des démonologues les plus connus, Boguet, raconte que, dans les montagnes de l'auvergne, un chasseur fut un jour attaqué par un loup énorme, auquel, en se défendant, il coupa les patte droite. L'animal ainsi mutilé s'enfuit en boitant sur trois pattes, et le chasseur se rendit dans un château voisin pour demander l'hospitalité au gentilhomme qui l'habitait ; celui ci, en l'apercevant, s'enquit s'il avait fait bonne chasse.
Pour répondre à cette question, il voulut tirer de sa gibecière la patte qu'il venait de couper au loup qui l'avait attaqué, mais quelle ne fut pas sa surprise, en trouvant au lieu d'une patte , une
main et à l'un des doigts un anneau que le gentilhomme reconnût pour être celui de sa femme.
Il se rendit immédiatement auprès d'elle, et la trouva blessée et cachant son avant bras droit. Ce bras n'avait plus de main, on y rajusta celle que le chasseur avait rapportée, et force fut à cette malheureuse d'avouer que c'était bien elle qui sous la forme d'un loup avait attaquée le chasseur. Le gentilhomme qui ne se souciait pas de garder une telle compagne la livra à la justice, et elle fut brûlée ...

Selon Collin de Plancy dans son dictionnaire infernal, les loups garous étaient fort communs dans le Poitou ; on les y appelait la bête bigourne qui court la galipode.
Quand les bonnes gens entendent, dans les rues, les hurlements épouvantables du loup garou, ce qui n'arrive qu'au milieu de la nuit, ils se gardent bien de mettre la tête à la fenêtre, parce que s'ils avaient cette témérité, ils ne manqueraient pas d'avoir le cou tordu.
On assure dans cette province qu'on peut forcer le loup garou à quitter sa forme d'emprunt, en lui donnant un coup de fourche entre les deux yeux.
Delancre assure qu'ils étranglent les chiens et les enfants ; qu'ils mangent de bon appétit ; qu'ils marchent à quatre pattes, et qu'ils hurlent comme de vrais loups, avec de grandes gueules, des yeux étincelants et des dents crochues.
Bodin raconte qu'on vit en 1542, 150 loups garous sur une place publique à Constantinople.

Histoires de loups-Garous
Les histoires de varouages ou garouages sont innombrables .
Nous sommes en Pologne, vers le milieu du XIX ème siècle, dans un petit village des bord de la Vistule. Jeunes et vieux, rassemblés sur la grand-place, fêtent la fin des moissons à grand renfort de chants et de danses. La récolte a été bonne, et le festin est abondant. La boisson coule à flot et chacun s'abandonne à la joie. Soudain, alors que les réjouissances battent leur plein, un hurlement terrifiant, propre à vous glacer le sang, retentit dans la vallée. Les danseurs s'immobilisent. Tous se précipitent, cherchant d'où peut provenir ce cri terrible. Ils voient alors un loup gigantesque emporter l'une des plus jolies filles du village, dont on vient de célébrer les fiançailles. Du fiancé, pas de trace...
Les plus courageux parmi les paysans se lancent à la poursuite du loup et tente de lui faire lâcher prise. Mais le monstre, la gueule écumante de rage, dépose alors son fardeau humain et leur fait face, prêt à combattre. Quelques jeunes gens courent au village chercher des fusils et des haches. Pendant ce temps, voyant que ceux qui restaient devant lui étaient trop effrayés pour bouger, se saisit à nouveau de sa proie et s'enfonce dans la forêt proche, où il disparaît.
Bien des années ont passé. Dans le même village, sur la même place, c'est encore la fête de la moisson. Un vieillard s'approche des convives, qui l'invitent à se joindre à eux et à participer aux réjouissances. Mais le vieil homme, sombre et taciturne, préfère s'asseoir à l'écart. Il boit en silence. C'est alors qu'un paysan âgé s'approche de lui et l'examine avec attention. Au bout d'un moment, il lui demande d'une voix étranglée par l'émotion : " Est-ce toi, Jean ?"
Le vieil homme acquiesce en silence. Tous reconnaissent alors en lui le frère aîné du vieux villageois et le fiancé disparu depuis tant d'années. On fait cercle autour de lui et on attend le récit de ses aventures en frissonnant d'une étrange terreur.
Il leur raconte alors comment il fut changé en loup par une sorcière et comment, voilà bien longtemps, il emporta sa fiancée dans la forêt, au cours d'une autre fête de la moisson. Là, il vécut avec elle pendant près d'une année, puis elle mourut. " A partir de ce moment, dit-il, je suis devenu fou de douleur. J'ai attaqué quiconque, homme, femme, enfant ou animal, se trouvait sur mon chemin. Et j'ai laissé derrière moi une piste sanglante qui ne pourra jamais s'effacer. " Et, ce disant, il montra ses mains, sur lesquelles on voyait des tâches de sang. " Depuis quatre ans, j'ai retrouvé ma forme humaine et j'erre dans la campagne. Mais je voulais vous revoir une dernière fois. Voir le village et la maison où je suis né et où j'ai grandit. Ensuite, eh bien ! Je redeviendrai un loup. "
Il n'a pas fini de prononcer ces paroles que déjà il fait place à un énorme loup qui saute par dessus les convives stupéfiés et disparaît dans la forêt. On ne l'a plus jamais revu depuis...

COUPABLE OU NON COUPABLE
En un peu plus de cent ans, on a enregistré, en France, 30000 procès de loups-garous. Les minutes en ont étés conservées dans les archives locales.
En 1573, dans la ville de Dole, le loup-garou Gilles Garnier est accusé d'avoir ravagé les campagnes avoisinantes et d'avoir dévoré de jeunes enfants. Après avoir confessé ses crimes, il périt sur le bûcher.
Quelques années plus tard, dans une autre localité, des paysans découvrirent le corps sanglant et horriblement mutilé d'un jeune garçon de quinze ans. Deux loups, qui s'acharnaient sur le cadavre, s'enfuirent dans les taillis quand les hommes s'approchèrent. En poursuivant les bêtes sauvages, ils tombèrent presque aussitôt sur un homme à demi nu accroupi dans les buissons. La créature avait un aspect bestial, avec sa barbe, ses cheveux longs et emmêlés, et ses ongles immenses, acérés comme des griffes, auxquels étaient encore accrochés des lambeaux de chair sanguinolents.
L'homme s'appelait Jacques Rollet. C'était un simple d'esprit obéissant à son appétit cannibale. Il était en train de déchiqueter le corps du jeune garçon, lorsqu'il fut interrompu par l'arrivée des hommes. Il fut condamné à mort. Mais le parlement de Paris commua la sentence et le fit enfermé dans un asile de fous.
L'histoire vraie de Peter Stumb qui sous cette forme tua et dévora treize enfants. Le tribunal de Cologne le condamna en 1591 au supplice des tenailles et de la roue, à la décapitation et au bûcher.
Autre cas typique de lycanthropie, celui de Jean Grenier, au début du XVII ème siècle. Ce garçon de treize ans, à demi idiot, présentait un faciès canin fortement accusé . Il se prenait pour un loup-garou. Un soir, il se complut à terrifier un groupe de fillettes de son âge en leur affirmant qu'à la tombée de la nuit il se transformerait en loup et les dévorerait. A quelques jours de là, une fillette, qui était sortie à la nuit pour rentrer ses moutons, fut attaquée par une créature que, dans son affolement, elle prit pour un loup, mais dans laquelle elle reconnut par la suite Jean Grenier. Elle se défendit vigoureusement à coup de houlette et réussit à s'enfuir en courant jusqu'à sa demeure. Comme plusieurs enfants avaient auparavant disparu dans des circonstances mystérieuses, on soupçonna Grenier. L'affaire fut portée devant le parlement de Bordeaux . Le jeune garçon confessa qu'une nuit, deux ans plus tôt, il avait vu apparaître le diable. Il avait, dit-il, signé un pacte avec le maître des ténèbres, qui lui avait fait cadeau d'une peau de loup. A partir de ce moment, il avait pris chaque nuit l'apparence de cette bête sauvage et avait écumé les campagnes, retrouvant sa forme humaine au lever du jour. Il avait ainsi tué et dévoré plusieurs enfants qu'il avait rencontrés à travers champs. Il raconta même qu'une fois, profitant de l'absence des parents, il était entré dans une chaumière et avait emporté un enfant au berceau. Dans les rêves, les loups-garous ont toujours des yeux incandescents... Après enquête minutieuse, tous les forfaits avoués par Jean Grenier se révélèrent exacts - du moins en ce qui concerne le cannibalisme. Aucun doute ne subsiste : les enfants disparus avaient bien étés tués et en partie dévorés par l'adolescent.

A notre époque, la lycanthropie ne fait plus l'objet de superstitions religieuses et est entrée dans le domaine de la pathologie, mais, de temps à autre, des loups-garous continuent à semer la terreur.
C'est ainsi que trois d'entre eux, disait-on, hantaient les Ardennes belges juste avant la première Guerre mondiale. A le même époque, en Écosse, la rumeur publique accusait un berger des environs d'Inverness d'être un loup-garou. En 1925, la même accusation fut proférée à l'encontre d'un jeune garçon d'un petit village alsacien proche de Strasbourg.
En 1930, un loup-garou terrorisa la banlieue parisienne, à Bourg-la-Reine. En 1946, une bête mystérieuse présentant toutes les caractéristiques d'un loup-garou terrorisa une réserve Navajo, en Amérique du Nord (le loup-garou est un thème fréquent dans le folklore navajo). A Rome, en 1949, la police eut à enquêter sur un étrange cas de lycanthropie : tous les mois, à la Pleine Lune, un des citoyens de cette ville était en proie à d'inquiétantes hallucinations et poussait des hurlements à faire dresser les cheveux sur la tête.
A Singapour, en 1957, une série d'agressions mystérieuses posa une énigme aux autorités anglaises : des loups-garous, murmurait-on, s'attaquaient aux pensionnaires malaises d'un foyer d'infirmière situé sur l'île principale. Une cuit, l'une des infirmières s'était réveillée en sursaut pour apercevoir " une horrible face bestiale, aux cheveux plantés si bas sur le front qu'ils atteignaient la racine du nez et dont la bouche laissait dépassé des crocs acérés ". Ce mystère ne fut jamais éclairci. Pas plus que celui de la jeune Rosario do Sul dans le Sud du Brésil, en 1978 : cette collégienne de seize ans était en proie à des visions
démoniaques et prétendait que l'esprit d'un loup féroce s'était emparé d'elle.
En 1975, les journaux anglais rapportaient la tragique histoire d'un jeune homme de dix-sept ans, originaire du village d'Eccles hall, qui se croyait sur le point de se muer en loup- garou. Pour mettre un terme à ses souffrances morales, il se plongea un couteau à cran d'arrêt dans le cœur. Une enquête fur ouverte après sa mort et l'un de ses compagnons de travail révéla que le malheureux lui avait téléphoné avant son geste fatal : " Il m'a dit, déclara le témoin, que son visage et ses mains changeaient de couleurs et qu'il était en train de devenir un loup-garou . Puis il s'est tu, et j'ai alors entendu des grognements. "

L'imagerie populaire représente le loup-garou comme une créature bestiale et velue, dressée sur ses deux jambes et s'exprimant par des grognements gutturaux, tandis que sa bouche écumante laisse apparaître des crocs sinistres. Si l'on consulte en effet les récits mythologiques ou historiques, on voit que les loups-garous n'apparaissent guère différents des véritables loups - encore qu'ils soient généralement plus grands.
Une autre erreur largement répandue est celle qui conduit à assimiler les loups-garous aux lycanthropes. Le loup-garou relève en revanche de la tradition fantastique. Il s'agit d'un homme qui, grâce à des pouvoirs particuliers - qu'ils soient ou non magiques -, se métamorphose en loup et qui, de ce fait assume tous les caractères que l'on attribue à cet animal : puissance musculaire, agilité, ruse et férocité, et ce au grand dam de ceux qui croisent son chemin. Cette forma animale peut être temporaire ou définitive. Lorsque Peter Stump, loup-garou notoire, fut supplicié à Cologne en, 1589, il avait auparavant révélé au tribunal, dans les moindres détails, les épisodes de sa métamorphose. Nous serions enclins aujourd'hui à la considérer comme un illuminé et à juger excessive la crédulité de ses juges. Il n'en demeure pas moins qu'il avait de la sorte tué, dépecé et dévoré des centaines de victimes, tant animales qu'humaines - bien qu'en ce qui concerne ces dernières, il n'en ait jamais avoué que seize....
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 16:50

Les différentes sortes de Loups-Garous
Le lupo manaro n'hésite pas à voyager de par notre pays.
Le loup noir lui, est un garou qui est la monture favorite des sorcières.
Le lubin, est le garou des cimetières.
Le croque mitaines ou Croquemitaine est bien le garou des enfants, et non un monstre non apparenté aux garous.
L' empuse ou l' empouse est une louve-garou sensuelle, anthropophage, mais adorablement belle.
Le loubelin, à l'image de son frère et confrère, le lubin, est un garou de cimetières.
Le lupeux est le garou des voyageurs solitaires imprudents.
La marchocias est une louve-garou à la queue de serpent et aux ailes de griffon.
Parfois les meneux ou meneurs de loups se nomment des sarreux. Ils se changent épisodiquement en garous, eux aussi, quand ils en ont le pouvoir. Il ne faut point mélanger torchons et serviettes, les loutiers qu'on a parfois brûlés comme garous, préparaient seulement des philtres à base de loups préalablement égorgés et n'avaient pas la faculté de transformation. Ce n'était que des assassins de loups...
Des escrocs aux pharmacopées souvent criminelles qui ne savaient même pas recueillir les simples.
Quant au Versipelle, nom utilisé à tort et à travers, il n'est que le terme érudit et raffiné pour désigner les garous en général. PETRONE s'en servit dans le SATIRICON et bien des lettrés le reprirent par la suite.
Le Barbocu est le nom sarde du garou.
La Bigorne n'était point un loup-garou, c'était un lion-garou que les scribes ont cité à tort comme loup. On dit qu'elle mangeait sans trêve et semblait toujours satisfaite.
Donnons dans l'exotisme avec le garou Kumacanga du Brésil.
Le Barbau lui, est de Gènes. Quant aux Djinns et au Chatrap, ils hantent de préférence les cimetières de l'Arabie dite heureuse.
Fenrir était une des terreurs de la mythologie nordique. Il était en guerre permanente contre les dieux. Lorsque TYR réussit à le couvrir de chaînes, il lui sectionna la main. Il était tellement énorme que sa machoîre supérieure atteignait le ciel et que l'inférieure touchait le sol.
Le loup-garou des scandinaves, se nommait Ulfhednar, quant à la femme louve c'était Vargynjur.
Dans la mythologie scandinave ainsi que dans la grecque, parmi les multiples mutations des dieux et des déesses, Zeus, Odin, Hecate et bien d'autres se transformaient en garous.
La Chicheface ne trouvait à se nourrir que tous les deux siècles, ce qui est bien peu pour un garou affamé. Il faut dire qu'elle ne voulait dévorer que de belles et grasses donzelles ! Ce qui explique son aspect déplorable de louve amaigrie, aux côtes saillantes.
Enfin, Leu, Garoul, Garou, Garoui, Gerulf, Leu-warrou, Wareul, Varol, viendraient tous du Francique retranscrit en latin médiéval, soit le Lupum Geroulphum... Dans son Lai de Bisclaveret, Marie de FRANCE, périe au bûcher, transforma le Lupum en Garwalf.
Nul doute que la France, au moins pour les garous, était la Terre Promise, car jamais ailleurs on en trouva autant !
Mormôlycé, était une louve célébrissime de la Grèce des temps anciens. Elle remplissait auprès des enfants, le rôle de Croquemitaine.
Nous terminons très provisoirement notre tour d'horizon avec Tipule qui était le garou des romains, et avec le Neure qui était un garou fils naturel des Scythes et des Amazones.

ET LA PSYCHANALYSE ?
Selon les exemples cités, le processus de la métamorphose varie notablement : parfois, la transformation est aussi soudaine qu'incontrôlable. Quelquefois, il suffit à celui qui veut changer de forme de revêtir la dépouille d'un animal pour prendre son aspect (c'est cette tradition que l'on retrouve dans les mythologies norvégiennes et irlandaises). Bien souvent encore, le loup-garou apparaît comme tel aux yeux de ses contemporains grâce à un charme secret : ils le voient sous l'aspect d'une bête sauvage, alors qu'en réalité il n'a pas changé. Cette croyance était si profondément enracinée en Europe à le fin du Moyen Ages et pendant la Renaissance que les loups-garous étaient considérés à l'égal des sorciers et des magiciens. Quiconque était soupçonné de se transformer en loup - ou dénoncé comme tel- était impitoyablement brûlé ou pendu (et ce, plus particulièrement encore en France et en Allemagne). Dans son ouvrage The psychoses (1970), Elton Mc Neil décrit ainsi cette époque d'hystérie traversée par les hallucinations collectives et les délires mystiques : " Ce type de comportement a son origine, en partie dans la croyance que " Dieu commence par apporter à la folie à ceux qu'il veut punir ". La folie, en tant que manifestation de la volonté divine, devient contagieuse. La persécution religieuse dont sont victimes les déments et les psychotiques contribue à raffermir la foi des âmes pures et innocentes : ceux qui dénoncent les suppôts du diable s'attirent la clémence divine. La chasse aux sorcières est ainsi l'un des moyens du salut. "
Cette analyse peut aussi bien s'appliquer aux procès de loups-garous, qui présentent beaucoup de points communs avec les procès de sorcellerie. C'est en France que cette obsession démoniaque a pris le plus d'ampleur. D'innombrables procès en témoignent. Et les confessions arrachées aux malheureux accusés sont hallucinantes...
En France, ce phénomène a connu une ampleur hors du commun. Aux XV ème et XVI ème siècles, une véritable psychose a régné dans toutes les campagnes françaises ? Plus de 30000 individus ont alors été jugés par des tribunaux et près d'une centaine exécutés parce qu'ils auraient commis des crimes sous l'apparence d'un loup-garou .

L’homme en devenant loup, révélerait selon certains psychologues, son double .
es Certains parlent de sa « fylgia » animale, double psychique, en quelques sortes équivalent du DAIMÔN grec .
Il y aurait aussi le double physique ou « hamr », plus apte à la métamorphose .
Enfin le « hugr » ou composante de l’âme, correspondant au latin « animus » et « spiritus ».
Claude Lecouteux explique ces trois états dans son ouvrage intitulé :
« Fées, sorcières et loups-garous au Moyen-Age » (Editions IMAGO)

Et la médecine ?
En fait, le mythique loup-garou semble présenter tous les symptômes d'une maladie: la porphyrie de Gunter. Cette étrange maladie provoque l'accumulation des toxines pourpres dans le sang, la peau et le foie. Le résultat est abominable. De longs poils couvrent le visage. Les yeux se teintent de jaune et la posture devient anormale à cause de troubles neurologiques. En cassant les fibres de la peau, la porphyrie déforme progressivement le visage, les oreilles et les mains. Ne supportant plus la lumière, l'épiderme se crevasse, croulant sous les éruptions et les cicatrices. Jadis, des combats nocturnes avec une proie étaient censés expliquer les cicatrices du loup-garou et sa frayeur du soleil. Jusqu'à un certain point, ces explications faisaient sens, car les malades souffraient parfois de délires et d'agressivité - en plus d'exhiber de longues dents pourpres sous des gencives atrophiées.

Des experts intrigués par les bizarreries médicales croient que les pseudo-vampires du Moyen Âge étaient, eux aussi, atteints de porphyrie. Le biochimiste canadien David Dolphin a déjà émis l'hypothèse que ces personnes suçaient le sang d'autrui pour s'approprier un enzyme que leur propre sang ne parvenait pas à produire. La terreur du vampire face à l'ail viendrait d'une substance qui aggrave les symptômes de la porphyrie dans les odorantes gousses.

Bien que présente dans la famille royale des Stuart, la porphyrie est de tout temps demeurée une affection héréditaire exceptionnelle. Hormis une épidémie due à un empoisonnement chimique en Turquie, en 1957, seuls quelques cas ont été présentés dans des magazines spécialisés ou lors de colloques dermatologiques. De la porphyrie, on peut donc conclure qu'elle dévore surtout l'imaginaire et les clips de Michael Jackson, où elle est présentée comme un envoûtement. Cette maladie se traite désormais à l'aide de médicaments antimalariens et... de transfusions sanguines, évidemment!

Dans tous les cas, il est fascinant de voir comment des réalités médicales ont parfois trouvé une niche dans le bestiaire. Qu'il s'agisse d'homme-éléphant ou de simple bec-de-lièvre, ces appellations évoquent le violent rejet social qu'engendrent toutes les différences visibles.

En effet, si le lépreux est le prototype du malade rejeté, pour les grands brûlés, pour ceux qui souffrent du Bean syndrome (qui répand des traînées de bosses sur le visage) ou du syndrome Treacher-Collins (dont les victimes naissent sans oreilles et sans pommettes), voire pour les nombreuses personnes présentant tache de vin, acné, rosacée ou psoriasis, le regard d'autrui reste trop souvent empreint d'intolérance. Des groupes d'entraide, comme About Face, soutiennent ceux qui ont à vivre avec de graves malformations physiques, congénitales ou acquises.

Un très bon ami, écrivain connu et compositeur m’écrivait en 1998 :
« Les loups sont entrés dans l'imaginaire des humains pour les charger de ce que les humains s'imaginent avoir à s'interdire.
Les hommes s'imaginent qu'ils ne peuvent pas tuer, ni boire le sang ni être violents, en somme ils « s'interdisent », sans raison évidente et ils transfèrent ces pulsions sur ce qui "leur" fait peur : les loups qui représentent, en fait, LEUR peur d'eux-mêmes !

Un Loup est très sociable. Il ne fait pas la guerre, LUI, il protège les petits (d'où qu'ils viennent), LUI, il défend les femelles, LUI; il ne tue jamais un autre Loup, LUI; il est donc plus intelligent et civilisé que les humains, en réalité.

Mais le truc c'est que les humains le sont aussi (sans le savoir).
Ils "croient" avoir à maîtriser leurs pulsions (alors qu'elles sont imaginaires).

Les Loups, quand ils se battent, s'arrêtent au premier sang de l'un d'eux qui se soumet ...... Les humains, c'est tout l'inverse : le premier sang est le début de la guerre ..... Ils
sont stupides les humains ...... puisqu'ils se mangent entre eux !

Il y a aussi une notion que je déteste : les Hommes et les Animaux ...
C'est complètement faux. Ils y a les espèces d'êtres vivants et SEUL l'homme est le prédateur de l'homme (les autres ne tuent que ceux d'une AUTRE espèce sauf exception, comme toujours) Mais c'est à garder en mémoire. »

Il n’est plus là ce « Loup d’Argent » mais sa mémoire se perpétue et il me semble avoir reçu une tâche : défendre le LOUP et donc aussi le LOUP-GAROU, pour démystifier cette notion de PEUR et faire accepter la dualité de l’Homme qui selon certains philosophes serait un « Loup pour l’homme » !
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 16:57

La Lycanthropie



Ceux que l'on appelait les "esclaves de Satan" étaient transformés en loups qui se jetaient voracement sur le bétail des fermes environnantes, se livrant à une orgie de violence qui durait douze jours. Les victimes retrouvaient ensuite leur apparence humaine et roulaient sur le sol, comme victimes d'un mal soudain. Elles demeurait "prostrées, raides comme de cadavres, privées de toutes sensations". Ce qui se passait ensuite n'est malheureusement pas conté.

L'Irlande possède également un riche folklore relatif aux loups-garous, peut-être parce que les loups y ont abondé très longtemps, alors qu'ils avaient été complètement éradiqués en Angleterre. À une époque, l'île d'Émeraude fut même appelée "terre des loup" et l'on créa, par croisement de races, le formidable lévrier d'Irlande - sorte de chien-loup "aux os énormes et aux pattes plus rapides qu'une arme à feu", selon l'expression d'un écrivain du XVIe siècle - pour combattre son cousin sauvage, Saint Patrick, roi du pays de Galle, se changeat en loup.

Il est impossible de distinguer la fantaisie du réel dans de tels récits. Mais les divers récits romancés faisant intervenir des loups-garous ont longtemps fleuri dans l'Ancien Monde, frappant l'imagination d'un vaste public largement disposé à croire aux transformations. Gervase de Tilbury, humaniste anglais qui écrivit entre 1210 et 1214, nota que, "en Angleterre, il est fréquent de voir des hommes se changer en loups lorsque la Lune entame un nouveau cycle." Otia Imperialia, dû à Gervase, est un recueil de légendes et de superstitions médiévales. On y retrouve notamment l'histoire de Raimbaud d'Auvergne, ancien soldat devenu hors la loi. S'étant exilé dans les forêts, Raimbaud se transforma en loup-garou, s'attaquant régulièrement aux enfants comme aux adultes. Ses actes atroces se multiplièrent, jusqu'au jour où il s'en prit à un charpentier qui parvint à lui sectionner une patte de derrière. Raimbaud retrouva instantanément sa forme humaine. L'histoire veut qu'il ait remercié sa victime potentielle parce qu'elle l'avait définitivement débarrassé "de cette malédiction et de cette damnation". Et Gervase enrichit le folklore des loups-garous en ajoutant : "Les médecins les plus éclairés et les plus sérieux affirment qu'un loup-garou retrouve à coup sûr son corps initial lorsque l'on section l'un de ses membres."

Une autre légende, tout aussi curieuse, nous vient d'Irlande. Dans un livre intitulé Topographia Hiberniae (Topographie irlandaise), l'ecclesiastique Gerald of Wales a relaté la mésaventure d'un prêtre et d'un garçon qui avaient quitté l'Ulster pour se rendre dans le comté de Meath. Une nuit, ils firent halte dans une forêt inconnue et allumèrent un feu sous un grand arbre. Soudain, il surgit un loup qui déclara d'une voix humaine : "Ne vous alarmez pas, n'ayez nulle crainte". Puis il entreprit de narrer sa triste histoire.

Il se présenta comme un homme ayant autrefois habité avec son épouse l'ancien d'Ossory, dans le sud-ouest du Leinster. Pour une raison inconnue, ce royaume avait été frappé d'une malédiction : tous les sept ans, un couple de villageois était condamné à se transformer en loups. Si les époux survivaient à cette épreuve, il leur était permis de retrouver leur forme humaine à l'issus de la septième année et de rentrer chez eux. Un autre couple devait alors prendre leur place. Le narrateur explique que lui et sa femme aient accompli une partie de la peine mais que son épouse était tombée malade et pouvait mourir d'un moment à l'autre. Ayant terminé son récit, le loup se tourna vers le prêtre et lui dit : "je vous en conjure, par charité, venez la réconforter en lui apportant l'aide de l'Église." Il souhaitait que son épouse reçût les derniers sacrements afin de connaître une fin chrétienne.

Le prêtre accepta. Avec l'enfant, il suivit le loup dans de profonds sous-bois où ils découvrirent la louve cachée dans un tronc d'arbre creux. La bête poussait de "tristes soupirs humains". Bien que disposé à accomplir le rite ultime le prête hésitait à offrir l'hostie consacrée.

Lorsque, tirant à l'aide de ses griffes, sur la fourrure couvrant la tête de sa compagne, le loup révéla une vielle femme. Quand le prêtre, enfin convaincu, eut achevés ses prières, le loup le reconduisit avec l'enfant à leur campement. Et, le lendemain matin, il les escorta jusqu'à l'orée de la forêt. L'histoire ne dit pas quel fut par la suite le sort des animaux. Mais, pour attester la véracité de son récit, Gerald prétendit que l'incident avait été rapporté à Rome pour recueillir l'opinion du pape en personne.

À partir de rumeurs semblables à celles qui furent rapportées par Gerald et Gervase et de récits tirés de différentes traditions folkloriques, les écrivains médiévaux concoctèrent d'étranges histoires dont les héros étaient de méchantes marâtres transformées en loups-garous, des héritiers mystérieusement disparus - voire, une fois, le récit d'une cruelle infidélité.

L'histoire romanesque du Lai du loup-garou fut écrite au XIIIe siècle par Marie de France, première femme poète française, qui vivait à la cour d'Angleterre et dont la féerie des œuvres assura leur succès : la maîtresse d'un noble baron breton doutait de la fidélité de son époux, qui disparaissait trois nuits par semaine. Lorsqu'elle l'interrogea, il livra son secret. Frappé d'une malédiction, il était condamné à prendre régulièrement l'apparence d'un loup garou, ou bisclaravet en breton, et à vivre de sang et de violence. Il retrouvait forme humaine en réenfilant ses vêtements, mais devenait loup dès qu'il les ôtait.

Cette confession se révéla pour le moins imprudente. La baronne persuada un chevalier de la cour de dérober les vêtements de son mari au cours d'une de ses errances. Ce que fit le galant, obligeant ainsi le baron à demeurer à tout jamais prisonnier de la forêt.

S'étant déclarée veuve, la baronne épousa son complice. Tous deux auraient sans doute coulé des jours heureux si le roi de Bretagne n'avait rencontré le loup-garou. Cerné et blessé par les chiens, le baron sut saisir une dernière chance. Serrant l'étrier du roi entre ses pattes, il lécha la botte de son ancien maître. Stupéfait, le roi ramena à la cour cette bête extraordinaire et en fit son animal favori, imposant à tous de le traiter avec respect. Empli de gratitude, le loup adopta une conduite modèle.

Sur ces entrefaites, le chevalier se présenta au château. Généralement docile, le loup-garou reconnut le traître et l'attaqua soudain, l'obligeant à quitter les lieux. Par la suite, le roi, accompagné du loup, rendit visite à la baronne infidèle. Se jetant sur elle, l'animal lui arracha le bout du nez. La vérité se fit jour alors. La baronne confessa son crime et restitua les vêtements de son mari, permettant ainsi à ce dernier de retrouver sa forme humaine. En châtiment de leur trahison, la baronne et son chevalier furent condamnés à l'exil.

Au fil des siècles, les histoires les plus fantaisistes, qui n'avaient pour but que de tenir un auditoire en haleine, donnèrent lieu à des incidents réels, engendrant de véritables souffrances. La population vit soudain des loups-garous partout. Les archives de procès pour lycanthropie révèlent une épidémie de cas. Pour la France seule, entre 1520 et 1630, quelque 30 000 individus connurent l'infortune d'être considérés comme des loups-garous. Nombre d'entre eux furent soumis à la question et à la torture. Ils se confessèrent évidemment tous et périrent sur le bûcher dans d'abominables souffrances. Ceux qui y échappèrent restèrent probablement marqués à vie par le traumatisme de l'interrogatoire.

En France, l'un des premiers et des plus célèbre procès de loups-garous fut celui de Pierre Burgot et Michel Verdun, deux paysans qui furent jugés en 1521. Burgot raconta une étrange histoire. Dix-neuf ans plus tôt, il gardait son troupeau de moutons quand éclata un violent orage. Alors qu'il courait en tous sens pour rassembler ses bêtes effrayées, il aperçut soudain devant lui trois hommes habillés en noir, montés sur des chevaux aussi noirs. L'un d'entre eux lui demanda la raison de son émoi. Hors d'haleine, Burgot lui expliqua qu'il avait perdu plusieurs bêtes et craignait qu'elles de devinssent la proie des loups. L'étranger lui conseilla de ne pas s'inquiéter. Si le pâtre acceptait de le servir en tant que seigneur et maître, il protégerait ses moutons pendant les années à venir et lui remettrait également de l'argent. Acceptant cette proposition, Burgot convint de revoir l'étranger, qui dit s'appeler Moyset.

Lors de leur entrevue, Moyset énonça les termes du contrat : Burgot devait rien moins que renoncer à Dieu, à la Vierge, aux saints, à son baptême et à sa confirmation. Burgot accepta, jurant de ne plus se rendre à la messe ni de s'asperger d'eau bénite. Puis il baisa la main de Moyset ; elle était aussi froide que celle d'un cadavre.

Les années passant, Burgot fléchit dans sa promesse d'obéissance et fur rappelé à l'ordre par Michel Verdun. Ce dernier exigea qu'il se déshabillât complètement et s'enduisît le corps d'un onguent magique. Celui-ci fit rapidement effet, convaincant Burgot qu'il s'était métamorphosé en loup. Bouleversés, il crut voir ses bras et ses jambes se couvrir de poils et ses mains se transformer en pattes munies de griffes. Imitant Burgot, Verdun se transforma également et, de concert, ils commencèrent à semer la panique dans la campagne environnante.

Sous cette forme, Burgot et Verdun commirent divers crimes plus atroces les uns que les autres. Ils attaquèrent un garçonnet de sept ans et le taillèrent en pièces, immolèrent une femme qui récoltait des pois puis ravirent une fillette de quatre ans dont ils ne laissèrent qu'un bras. Poussés par un féroce appétit cannibale, ils se mirent à laper le sang de leurs victimes. Puis ils s'accouplèrent avec des louves.

Le procès de Burgot et de Verdun devant maître Jean Bodin, prieur d'un couvent dominicain à Poligny, en Franche-Comté, attira une large audience. Les prétendus loups-garous, ainsi que leur complice, furent déclarés coupables et exécutés. Leur portrait fut affiché dans l'église locale pour rappeler à tout un chacun que les hommes sont susceptibles de commettre des crimes sous l'influence du démon.

Apparemment, ces avertissements eurent peu d'effet. Les procès pour lycanthropie se multiplièrent au cours des années suivantes. En 1573, par exemple, les attaques d'un " loup-garou " qui avait à moitié dévoré plusieurs de ses victimes amenèrent les autorités de la ville de Dole, en Franche-Comté, à publier un édit insolite : "Selon l'annonce faite à la cour souveraine du parlement de Dole, signalant que l'on a souvent vu et rencontré, dans les territoires d'Espagny, de Salvange, de Courchapon et des villages environnants, un loup-garou qui aurait, dit-on, déjà attaqué et emporté plusieurs petites enfants restés introuvables depuis ; étant donné que le dit loup-garou a attaqué et porté dommage dans le pays à plusieurs cavaliers qui l'ont repoussé au pris de grandes difficultés et périls pour leurs personnes, la dite cour, désirante prévenir tout danger supplémentaire, a permis, et permet à ceux qui demeurent dans les dites places et dans d'autres villages, nonobstant tous les édits relatifs à la chasse, de ledit dit loup-garou en tout lieu où il est susceptible de se trouver ou de s'emparer de lui, de le ligoter et de le tuer, sans encourir ni peine ni sanction. " En d'autres termes, les dirigeants de la ville mettaient à pris la tête du loup-garou. Deux mois après la publication de l'édit un homme nommé Gilles Garnier, appelé " l'ermite de dole ", fut arrêté et inculpé. Les archives ne précisent pas s'il était bel et bien l'individu recherché. Le document qui établit la liste de ses crimes et le condamne à mort, que l'on peut toujours consulter, n'est qu'une litanie d'horribles meurtres.
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 16:58

Dans un paragraphe significatif, on peut lire ceci : " Il est prouvé d'un certain jour, peut après la Saint-Michel, Gille Garnier, ayant pris la forme d'un loup, s'est attaqué, dans un vignoble, à une fillette âgée de dix ou douze ans, et qu'en ce lieu il l'a tuée, apparemment avec ses griffes et ses crocs. Ayant traîné le corps au lieu-dit du bois de la Serre, il déshabilla la fillette et, non content de dévorer avec appétit la chair de ses cuisse et de ses bras, il rapporta un peu de chair à Appoline, sa femme, à l'ermitage de Saint-Bonnot, près d'Amanges, où il résidait avec la dite épouse. "

Le document enchaîne en donnant des détails plus horribles encore : " Ayant repris la forme d'un loup, Gilles Garnier attaqua une autre fillette… et la tua déchiquetant son corps à l'aide de ses griffes et ses crocs ; … de nouveau redevenu loup, s'étant emparé d'un autre enfant, un garçon de dix ans, et l'ayant pareillement égorgé, il mangea la chair des cuisses, des jambes et du ventre…"le dit Gille Garnier avait une forme humaine et non animale. Pourtant, si on ne l'avait arrêté et empêché de passer à l'acte, il aurait dévoré la chair du jeune garçon, alors même que ce fait s'émurent davantage des velléités meurtrières de cet homme ou du péché qu'il allait commettre en s'apprêtant à consommer de la viande un jour de jeûne.

Moins de douze ans après la mort de Garnier sur le bûcher, la menace du loup-garou se profila de nouveau. En 1584, deux prétendus loups-garous, Pierre Gandillon et son fils Georges, furent arrêtés sous l'accusation d'avoir assassiné et dévoré de nombreux adolescents, toujours sous l'influence narcotique de l'onguent dont ils s'étaient enduit le corps. La dégénérescence avait horriblement modifiée leur apparence. Se déplaçant à quatre pattes, ils avaient des ongles épais et durcis par l'âge, aiguisés comme des griffes ; leur chevelure était sale et hirsute ; et, comme il convient à des loups-garous, ils avaient des yeux rouges et étincelants. Les habitants de la vallée de la Loire furent tout aussi traumatisés par Jacques Rollet, connu comme loup-garou de Caude, jugé en 1598 pour avoir tué et dévoré un adolescent de quinze ans. Après avoir, selon les témoignages, fui le lieu de son forfait, il fut retrouvé dans les bois, à demi nu. Il avait de longs cheveux mêlés, une grande barbe et à ses mains couvertes de sang adhéraient encore des lambeaux de chair. Lors de son jugement, il raconta comment il avait assassiné de nombreuses autres personnes, y compris des juges, des avocats et des baillis, précisant au passage que la chair de ces derniers lui avait paru dure et insipide. Bien que la cour l'eût condamné à mort, il fut considéré comme ne jouissant pas de toutes ses facultés mentales et fut interné dans un asile, où il ne resta fait surprenant, que deux ans.

Parmi les nombreux autres cas de lycanthropie rapportés en France, l'infamie d'un tailleur dont le nom demeure inconnu se distingue des autres cas. L'on ne sait s'il était sous l'emprise d'une drogue ou simplement psychotique. Mais, au crépuscule, déguisé en loup, il errait dans les forêts et s'attaquait à tout individu pour lui ouvrir la gorge. Comme tant d'autres lycanthropes, il nourrissait une prédilection pour les enfants, qu'il attirait dans son échoppe. Là, il les molestait avant de leur trancher le cou et de les découper comme de la viande de boucherie. Dans ses caves s'entassaient des barils remplis d'os et, selon l'expression d'un historien très au fait de son cas, " d'autres choses horribles et hideuses ". Il mourut sans manifester le moindre remords. Il semble que le compte rendu du procès ait été si horriblement révélateur que la cour préféra ne pas conserver et ordonna sa destruction.

Une affaire tout aussi abominable impliqua un enfant loup-garou, un certain Jean Grenier d'Aquitaire, âgé tout au plus de treize ou quatorze ans lorsqu'il fut finalement pris, en 1603. Bien que mentalement déficient et physiquement retardé, il fut considéré comme responsable de nombreuses disparitions d'enfants, dont celle d'un nourrisson de son berceau. Après son arrestation, Grenier - qui admit avoir dévoré quinze enfants - raconta une histoire tout aussi étrange que celle de Burgot. Il prétendit être le fils d'un prêtre. en fait, son père, valet de ferme, l'avait souvent battu. Pour lui échapper, l'adolescent s'était enfui. Livré à lui-même, il avait été occasionnellement vacher, s'était livré à la mendicité et avait vécu d'une manière totalement sauvage.

Un soir, un autre garçon, Pierre la Tilhaire, l'avait emmené au fond d'un bois, pour le mettre en présence d'un homme grand et mince, habillé de noir et monté sur un cheval noir, comme Moyset dans le récit de Burgot. Selon Grenier, le Seigneur de la forêt était descendu de cheval et avait embrassé Grenier sur la bouche ; ses lèvres étaient glacées.

Au cours d'une seconde rencontre, Grenier et Tilhaire s'abandonnèrent à ce personnage, se soumettant à une sorte de cérémonie de marquage, lorsque le maître, de son ongle effilé, les marqua d'une griffure à la cuisse. Pour célébrer l'engagement qu'ils venaient de contracter ainsi, il sortit une gourde de vin dont les garçons burent quelques gorgées. Puis il leur donna à chacun une peau de loup et leur indiqua que, pour que cette dernière remplisse sa sinistre fonction, il fallait que, avant de la revêtir, ils s'enduisent systématiquement de l'onguent qu'il leur remettrait. il posa deux autres conditions : ils devaient laisser pousser les ongles de leur main gauche et le revoir pour se procurer de l'onguent lorsqu'ils auraient envie de se transformer en loups-garous. Par la suite, retourné dans la forêt pour obtenir l'onguent, Grenier aperçut à plusieurs reprises le prétendu Seigneur de la forêt en compagnie de quatre ou cinq hommes qui semblaient l'adorer comme l'objet d'un culte d'une plus vaste religion.

Prenant en considération son âge et ses faibles capacités mentales, le juge ordonna l'internement à vie de Grenier dans un cloître. Sept ans plus tard, un homme appelé Pierre de Lancre lui rendit visite. Il était havre, squelettique et ses yeux enfoncés brûlaient d'une lueur inquiétante. Ses mains, aux ongles recourbés, ressemblaient à des serres et ses dents étaient longues et pointues. Apparemment, il appréciait les histoires de loups et imitait volontiers ces animaux, se déplaçant à quatre pattes avec agilité. À son arrivé dans le cloître, il avait refusé de s'alimenter normalement et préféré dévorer les immondices. Une année après la visite de Pierre de Lancre, le malheureux Grenier mourut, laissant des annales l'impérissable souvenir de l'enfant lycanthrope.

Le cas de Grenier a contribué à modifié l'attitude des juges à l'égard des loups-garous. Le responsable de la commission d'enquête qui étudia les circonstances de ses crimes le jugea incapable de formuler une pensée rationnelle. "La métamorphose en loup n'intervenait que dans le cerveau désorganisé de l'aliéné, écrivit l'avocat. En conséquence, il ne s'agissait pas d'un crime punissable. " Que les tribunaux français aient eu ou non une révélation, les juges commencèrent à considérer les cas de loups-garous avec une sorte de tolérance. Cette attitude est peut-être liée à l'hystérie lycanthrope qui avait saisi le peuple, conduisant même certains personnages de haut rang à confesser ce vice. Ce phénomène tenait-il de la réalité, d'un fantasme ou d'un état de démence imputable à la drogue ?

De nombreuses explications ont été avancées au fil des siècles. Certains chercheurs ont affirmé que la lycanthropie était imputable à un excès de mélancolie ou, comme on le disait à cette époque, à un déséquilibre des humeurs, c'est-à-dire des fluides qui circulaient dans le corps. De nombreux médecins croyaient que cette mélancolie pouvait provoquer des hallucinations, des fantasmes, voire la folie. Un praticien recommanda aux lycanthropes de se soigner grâce à des bains, des purgations, des saignées et un régime approprié. Il prôna également, à titre sédatif, de s'enduire les narines d'opium. Dans son ouvrage de 1621, intitulé Anatomy of Melancoly, Robet Burton, prêtre et érudit anglais, considère également la lycanthropie comme une forme de démence. Il l'attribue à l'influence de magiciens et de sorcières, mais aussi à un déséquilibre du régime alimentaire, à une atmosphère délétère et au manque de sommeil et d'exercice.

Si tant est que ces suppositions fussent fondées, elles restèrent sans effets. La population effrayée préférait les explications magiques. Pour certains, le loup-garou était la projection d'un démon qui transformait sa victime, à ses yeux et à celui de son entourage. Pour d'autres, il constituait une manifestation directe de l'intervention du Diable. Henri Bouguet, écrivain français du début du XVIIe siècle, était, comme tant de gens à cette époque, persuadé que Satan abandonnait le lycanthrope endormi dans un buisson et en faisait sortir un loup. L'animal commettait tous les crimes qui hantaient l'esprit du dormeur. Selon Bourguet, le démon était capable de troubler l'imagination au point "que sa victime crois véritablement s'être métamorphosée en loup et avoir couru la campagne en tuant hommes et bêtes. "

Si les loups étaient un fléau naturel, comparable à la peste ou la famine, les loups-garous devaient être considérés comme des manifestations surnaturelles du mal. La Bible ne fournissant aucune indication à cet égard, les théologiens de l'Église furent dans l'obligation de trouver une explication rationnelle. Tâche difficile ! En affirmant que Satan pouvait effectivement transformer les êtres humains en loups, ils contredisaient formellement l'une des doctrines essentielles de la religion chrétienne, à savoir que seul Dieu possédait le pouvoir de création. Mais, si les sorciers et les démons étaient incapables de créer un loup, pouvaient-ils ou non projeter leur âme dans le corps vivant de cet animal ? Là encore, la doctrine répondait par la négative. Une telle métamorphose aurait constitué une altération de la réalité divine, impliquant que l'individu métamorphosé, homme ou démon, possédait des pouvoirs équivalant à ceux de Dieu.

Certains, faisant remarquer que le Diable était une illusion, mirent au point une contre-théorie : "Dieu seul peut réaliser de vrais miracles ", écrivit saint Thomas d'Aquin dans son livre Summa theologica, "mais les démons peuvent réaliser de faux miracles, inexplicables dans les éléments du monde et dont l'effet semble induire des . ." Saint Thomas d'Aquin énuméra trois méthode qui permettaient aux esprits malins de tromper les gens : "Faire paraître présentes des choses inexistantes, faire apparaître un objet sous une forme qui n'est pas la sienne et cacher ce qui se trouve réellement là pour faire croire à . absence."

Le débat s'est poursuivi pendant plusieurs centaines d'années. Pour leur part, les médecins considérèrent de plus en plus largement les cas de loups-garous comme des manifestations de maladie mentale. D'autres théoriciens l'analysèrent en terme d'expérience parapsychique et occulte. Dans son ouvrage intitulé les Mystères de la magie, Eliphas Lévi, occultiste français du XIXe siècle, rejette le concept de "manie furieuse" accrédité par la médecine pour expliquer la lycanthropie et postule l'évidence d'un corps sidéral, ou corps-fantôme, qui agit en tant que médiateur entre l'âme et un organisme matériel. "Ainsi, chez un homme dont l'instinct est sauvage et sanguinaire, son fantôme errera vers l'extérieur sous la forme d'un loup, alors qu'il dort paisiblement chez lui, rêvant qu'il est un vrai loup." Lévi croyait que le doublement des blessures, si souvent rapporté dans le cas des loups-garous, pouvait être attribué à une expérience extrasensorielle. Pour lui, le corps humain était sujet à diverses influences magnétiques et nerveuse, se révélant ainsi capable de se voir infliger les blessures reçues par une projection de lui-même.

À la fin du XIXe siècle, les théosophes, étudiant les phénomènes parapsychiques, proposèrent leur propre théorie. Charles Webster Leadbeater, principal chef de file du mouvement, considérait que le doublement des blessures résultait d'une projection astrale dirigée par la personne blessée et que ce transfert de blessure vers le corps matériel impliquait un processus complexe appelé répercussion. En ce qui concerne l'origine des loups-garous, Leadbeater était convaincu que les entités astrales capables de matérialiser le corps astral d'une personne violente et brutale, qu'elles pouvaient le contrôler, le transformant en loup ou en un autre animal féroce, le propulsant dans une course frénétique.

Les points de détail font de nos jours encore l'objet de discussions entre les occultistes et les divers spécialistes. Rose Gladden, exorciste et voyante britannique, pense que la projection astrale peut expliquer l'activité des loups-garous. "Supposons que je sois une personne cruelle, dit-elle, tirant plaisir de choses horribles dans la vie. Si je projetais mon corps astral à l'extérieur de mon corps matériel, tout le mal environnant pourrait entrer en moi. Et il se saisirait de ma projection astrale ou de mon "double". Je serais alors transformée en loup ou en un autre animal féroce. Les forces du mal se matérialisent mieux dans le genre humain - en la personne d'un homme mauvais - que dans un vide nébuleux. Les lycanthropes sont les manifestations les plus néfastes de toute l'humanité."

Les réactions du public à l'expérience tentée par la Fox Broadcasting Company sont significatives (cette société avait réservé un numéro de téléphone à tous les appels signalant la présence de loups-garous). L'opération a montré que nombreux sont ceux qui croient encore à l'existence de ces monstres. Il se trouve même encore des individus pour se prendre pour des loups-garous. Certains ont fait l'objet d'études et de traitements par des psychologues et des psychiatres.

Dans le premier cas, un patient de vingt ans, désigné sous le nom de Mr. H. s'identifiait à un loup-garou. Au cours de son service militaire en Europe, raconta-t-il a son médecin, il avait effectué une marche dans une forêt située près de son lieu de garnison et avait consommé du LSD et de la strychnine (ce dernier produit est un poison possédant des vertus stimulantes lorsqu'il est ingéré à faibles doses). Les deux substances incriminées sont pharmacologiquement semblables à certains des ingrédients utilisés par les candidats à la métamorphose mentionnée dans le passé. Elles produisirent un effet immédiat sur le jeune homme qui prétendit avoir vu pousser de la fourrure sur ses mains et sur son visage. Il fut très vite saisi par l'irrépressible désir compulsif de chasser, attraper et dévorer des lièvres vivants. Il erra ainsi plusieurs jours durant avant de revenir à sa caserne.
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 16:59

Placé sous tranquillisant, Mr. H. subit une désintoxication progressive pour échapper à l'emprise des drogues et se vit prescrire une thérapie complémentaire pendant neuf mois, au cours desquels il continua d'entendre des voix désincarnées et d'avoir des visions sataniques. Clamant qu'il était possédé du démon, il prétendit jouir de pouvoirs extraordinaires. Les tests indiquèrent que ses hallucinations étaient "compatibles avec une psychose schizophrénique ou toxique aiguë". Il fut soumis à une médication antipsychotique, mais l'échec de ce traitement amena à le diriger sur une clinique de jour. Après seulement deux visites, il interrompit tout traitement et disparut.

Un autre patient "loup-garou", un certain MR. W, âgé de trente-sept ans, fut hospitalisé après s'être à plusieurs reprises livré à d'étranges activités en public. Il avait notamment hurlé à la Lune, dormi dans des cimetières, se laissant pousser les cheveux et la barbe, et s'était allongé en plein milieu d'autoroutes très fréquentées. À la différence de Mr. H, Mr. W n'avait usé ni de drogues ni d'alcool. Ancien cultivateur, son intelligence était considérée comme moyenne, ainsi qu'il résultait d'un test de quotient intellectuel passé au cours de son séjour dans la marine américaine. Lors de la consultation à l'hôpital, il fut jugé psychotique, mais aussi intellectuellement déficient : il avait en effet l'âge mental d'un enfant de huit à dix ans.

En raison de la démence croissante du patient, les médecins se livrèrent à une biopsie du cerveau. Ils constatèrent une détérioration anormale du tissu cérébral et en déduisirent que Mr. W souffrait d'un syndrome cérébral chronique d'origine inconnue. Placé sous médication antipsychotique, il n'afficha plus aucun symptôme de lycanthropie. Lors de consultations ultérieures, il manifesta un comportement paisible, bien que caractéristique d'une nette arriération mentale.

Le numéro d'octobre 1977 de l'American Journal of Psychiatry relate l'histoire particulièrement étrange d'une femme de quarante-neuf ans qui se prenait pour un loup et, de plus en plus fréquemment, en adoptait les mœurs. Elle révéla que pendant vingt années d'une vie de couple apparemment rangée, elle avait cultivé une bestialité de plus en plus dévorante. Ses rêves érotiques mettaient souvent en scène d'autres femmes se livrant à de perverses orgies. Le loup était un acteur central constant de ses fantasmes. Elle sentait en permanence son fascinant regard rivé sur elle et son souffle tiède sur sa nuque la nuit. Elle commença bientôt à se comporter "comme un animal armé de griffes". Pour elle, le message était clair. Elle était louve.

Arriva un moment où elle finit par céder à ses impulsions. Lors d'une réunion de famille, par exemple, elle fut soudain en proie à un désir irrépressible. Se dénudant complètement, elle s'approcha, très excité, de sa propre mère, et s'offrit à quatre pattes, dans la posture d'une louve en chaleur. Son état continua de se détériorer ; le lendemain soir, après avoir eu des relations sexuelles avec son mari, elle grogna frénétiquement pendant deux heures et lacéra le lit de ses ongles et de ses dents. Elle expliqua plus tard "que le Diable avait pris possession de son corps et l'avait transformée en animal".

Ayant accepté une psychothérapie quotidienne, elle se vit prescrire un traitement médical. Mais, au cours des trois premières semaines, elle connut plusieurs rechutes, en proie au délire : "Je suis un loup de la nuit, je suis une femme-loup du jour… J'ai des griffes, des crocs, des poils… et l'angoisse est ma proie nocturne… ma cause est désespérée. Je suis telle que je suis et errerai sans fin sur la Terre pour semer la mort … Je chercherai toujours la perfection et le salut." Lors de ces crises, elle se sentait envahie par le désir de tuer et par une intense excitation sexuelle.

Désormais, elle voyait dans le miroir la tête d'un loup à la place de sa propre image. Le personnel soignant mentionna "les inintelligibles sons d'animaux qu'elle proférait". Malgré quelques progrès, une nouvelle rechute survint au retour de la pleine Lune. Commentant ses expériences par écrit, elle affirma : "Je continuerai à chercher ce qui me manque… dans mon mariage… une créature à fourrure. Je hanterai les cimetières pour trouver une homme grand et brun." Au bout de neuf semaines, elle quitta néanmoins l'hôpital, avec la recommandation de suivre un traitement médical qui briserait l'illusion dans laquelle elle vivait.

Se fondant sur ces symptômes, ses médecins purent tracer le profil psychologique du lycanthrope, guère différent des conclusions de certains médecins et penseurs éclairés d'antan. Ils considèrent que le lycanthrope souffre " (1) de schizophrénie, (2) d'un syndrome cérébral organique accompagné de psychose, (3) d'une réaction dépressive psychotique, (4) d'une névrose hystérique de type dissociatif, (5) d'une psychose maniaco-dépressive et (6) d'épilepsie psychomotrice ".

Bien que de tels symptômes semblent s'appliquer aux nombreux cas de lycanthropie enregistrés au fil des années, ils n'expliquent pas tout. L'image obsédante du loup-garou, aux yeux rouges, aux ongles écarlates, au corps velu et à la peau rugueuse, demeure inexpliquée. D'autre part, il n'est pas exclu que certains "loups-garous" aient été les tragiques victimes de la rage. Ce virus, véhiculé par les chiens, les loups et d'autres mammifères, y compris les chauves-souris en Amérique, transmet une maladie qui mine le système nerveux central. Elle crée chez les humains une excitation incontrôlable et provoque des contractions douloureuses des muscles de la gorge qui empêchent le malade de boire. En l'absence d'intervention médicale, la mort intervient généralement trois à cinq jours après l'apparition des premiers symptômes.

Les archives d'antan évoquent des manifestations occasionnelles de rage dans l'Europe médiévale. Un édit de l'archevêque d'York, datant de 766, prescrit : " Si un loup attaque quelque troupeau et qu'un animal ainsi attaqué en meure, il est interdit aux chrétiens d'en consommer la viande. " On ignore si cette mesure a été prise pour mettre la population en garde contre la lycanthropie ou pour préserver de la rage, mais ce conseil paraît sage puisque, deux cents ans plus tard, un loup apparemment enragé "mordit vingt-deux personnes qui moururent très rapidement. ".

Une autre maladie peut avoir été confondue avec la lycanthropie. Il s'agit de la porphyrie, trouble génétique rare qui conduit à une déficience pigmentaire dans les cellules des globules rouges. Lors du colloque organisé en 1985 par l'American Association for the Advancement of Science, le biochimistre David Dolphin a souligné la coïncidence des symptômes de la porphyrie avec de nombreuse caractéristiques décrites chez les lycanthropes. Il a notamment cité une forte photosensibilité, qui provoque de grandes douleurs chez les malades confrontés à la lumière du jour et les force à vivre dans une quasi-obscurité. En outre, à mesure que la maladie évolue, l'apparence de la victime devient de plus en plus morbide. La peau se décolore et une forme d'hypetrychose ( développement inhabituel de la pilosité sur le visage et le corps) peut apparaître. Le malade tend à développer des lésions et des ulcérations cutanées qui finissent par attaquer le cartilage et les os, provoquant une détérioration progressive du nez, des oreilles, des paupières et des doigts. Les dents ainsi que les ongles et la chair adjacente peuvent prendre une couleur rougeâtre ou ocre en raison du dépôt de porphyrine, un composant de l'hémoglobine du sang. Cette maladie est souvent accompagnée de désordres mentaux, de diverses formes d'hystérie ou de délire, en passant par des psychoses maniaco-dépressives.

La porphyrie peut avoir sévi dans des régions où étaient réunies certaines conditions génétiques ; et, cette affection étant congénitale, les cas de lycanthropie peuvent avoir proliféré en des lieux précis. À une époque où la médecine n'en était qu'à ses balbutiements, la malheureuse victime pouvait facilement devenir un paria et un bouc émissaire, son mal étant attribué à l'intervention de certaines forces démoniaques.

Bien que la rage, la porphyrie, l'abus de drogues et la psychose puissent largement expliquer le phénomène " loup-garou ", la complaisance manifesté par le peuple à l'égard de récits mettant en scène une créature aussi éloignée de la réalité montre que la lycanthropie éveille des échos profondément enfouis dans l'esprit humain. Il est difficile de concevoir, de nos jours, les craintes de nos ancêtres et les rêves secrets qui les liaient au loup. Pour nous, qui détenons le pouvoir de dévaster plusieurs fois la planète, la férocité d'un loup semble bien dérisoire. Cependant, l'origine des mythes et des illusions démoniaques ne repose nullement sur la réalité des loups de chair et d'os. Peut-être a-t-elle quelque chose à voir avec le loup fantomatique qui se niche en chacun de nous.


Les causes de la lycanthropie

La science a découvert une formule chimique s'appliquant aux cas de lycanthropie observés pendant le Moyen Âge. Les effets toxiques de certaines plantes hallucinogènes et de céréales infectées par un champignon pourraient avoir convaincu de nombreux "lycanthropes" qu'ils s'étaient transformés en loups.

Les médecins prescrivaient la belladone hallucinogène, ou morelle noire, contre les maux de tête et d'autres affections. Cependant, prise en trop grandes quantités ou mélangées à un baume, cette drogue provoque des hallucinations.

Au Moyen Âge, les habitudes alimentaires peuvent avoir été une source de l'illusion lycanthropique. Le blé qui servait à faire le pain était souvent infecté par l'ergot, un champignon alcalin qui, comme le LSD, a des effets hallucinatoires.


En 1951, à Pont-Saint-Esprit, dans le Gard, 135 personnes durent être hospitalisées et 6 d'entres elles moururent empoisonnées par du pain infecté par l'ergot de seigle. Les victimes eurent d'horribles visions et se crurent attaquées par des tiges et des serpents. Elles s'imaginèrent avoir été transformé en bêtes sauvages. Les hallucinogènes semblent donc susceptibles d'expliquer certains cas d'apparitions de loups-garous au Moyen Âge.
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 19:50

incroyable! t'as tout tapé tout seul! Shocked
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 20:10

...Tu connais pas le copier collé?????

fin bon , c est bombyce qui est passé chez nous pour me demander ce petit service, par contre si qq pouvait supr ces deux message, parce que ca fait tache dans un livre, surtout que je l ai pas fini ^^
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MessageSujet: Re: Le livre d'Arkain   Le livre d'Arkain Icon_minitimeMar 23 Mai 2006 - 20:34

Tortures et souffrances

En France, Henri Boguer, juge à la Cour suprême du district de Saint-Claude, écrivit un guide à l’intention des chasseurs de sorcière, Discours de Sorciers, et se spécialisa dans les loups-garous. Pour leur soutirer une confession, il se servait de toutes les formes de torture possible et imaginables. Boguet était convaincu que les loups-garous ne savaient pas pleurer. Pour vérifier cette assertion, il soumettait ses victimes à la torture. Lorsqu’un prisonnier ne pleurait pas suffisamment, il était déclaré être un loup-garou ou un sorcier. Dans un cas comme dans l’autre, il était brûlé sur le bûcher. Parmi les personnes exécutées à l’époque, citons le loup-garou de Châlons. Egalement connu sous le sobriquet de tailleur démoniaque, il fut arrêté à Paris en décembre 1598 après que l’on ait trouvé des tonneaux remplis d’ossements dans sa maison. On pensa qu’il avait tué des dizaines de personnes après les avoir attirées dans son échoppe de tailleur. Il leur tranchait la gorge avant de les dévorer. Il fut brûlé vif sur le bûcher, puis sont état civil et le compte rendu de son procès furent détruits afin d’éliminer toute trace de cette épouvantable affaire.
Neuf ans plus tard, Peter Stump fut torturé puis supplicié sur la roue après avoir été reconnu comme loup-garou. Il fut apparemment pris en train d’enlever la " ceinture du diable " don il utilisait à volonté pour se changer en loup-garou. D’après ce que l’on racontait à l’époque, Stump avait vendu son âme au diable contre le pouvoir de se transformer en loup-garou. Dans le compte rendu de son procès, on pouvait lire : "Il prenait tant de plaisir et de joie à répandre le sang qu’il parcourait les champs jour et nuit pour perpétrer des sévices extrêmes ". Stump, du village de Bedburg, était tellement dépravé qu’il dévora son propre enfant.
Selon la croyance populaire, on peut reconnaître un loup-garou à son regard fixe, à ses sourciles qui se rejoignent, aux poils qui poussent dans la paume de ses mains, à ses longs majeurs, à ses oreilles implantées bas ou à ses ongles ovales teintés de brun. La plupart des cas peuvent être expliqués par la rage, qui provoque des comportements agressifs. Il y a aussi des personnes souffrant de lycanthropie, une maladie mentale qui fait croire aux personnes atteintes qu’elles se transforment en loup.



Des preuves convaincantes

Cependant, un cas qui se produisit vers la fin du XIXe siècle demeure à ce jour inexpliqué. Un professeur d’université d’Oxford, sa femme et un ami avaient loué une maison de vacances dans une région boisée du pays de Galles, près d’un lac. Un jour, le professeur trouva un crâne, qu’il pensa être celui d’un chien, il l’emporta à la maison pour l’examiner. Alors le que le professeur et son ami étaient sortis, la femme entendit un bruit à l’extérieur. Regardant par la fenêtre, elle vit un monstre, mi-homme, mi-bête. Dans the Werewolf, l’écrivain Montague Summers décrit les événements. " Ses mâchoires haletantes et béantes découvraient des dents acérées ; ses pattes poilues agrippaient le rebord de la fenêtre comme des mains ; ses yeux rougeoyaient d’une lueur terrifiante. A demi évanouie de peur, elle courut vers la porte d’entrée et ferma le verrou. Quelques instants plus tard, elle entendit une respiration lourde et le loquet bringuebaler dangereusement. Les minutes qui suivirent furent remplies d’une vive tension. De temps en temps, un grognement féroce et grave passait à travers la porte ou la fenêtre, puis des bruits retentissaient comme si la créature essayait de forcer l’entrée. " Lorsque les deux hommes arrivèrent, la femme s’évanouit. Ils passèrent la nuit à attendre le retour de la créature. Soudain, la tête d’un loup au regard d’homme apparut à l’extérieur, ils le poursuivirent armés de bâtons et d’un fusil, mais la créature réussit à s’enfuir vers le lac. Le lendemain, le professeur prit le crâne qu’il avait rapporté et le jeta dans le lac. Après cela, la créature ne les dérangea plus jamais
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